En 2015, quelques jeux vidéo d’aventure à forte narration nous avaient séduit largement, avec par exemple Everybody’s Gone to the Rapture et SOMA qui ont réussi à nous transporter dans des univers lointains intriguants, mystiques et passionnants. Depuis l’annonce de son premier jeu, Firewatch, Campo Santo n’en avait presque rien dit, an ayant plutôt choisi de laisser planer une atmosphère forestière dans laquelle de nombreux drames se tramerait. Nous voilà donc au commande d’un certain Henry, qui arrive en haut d’une tour de garde d’un grand domaine, pilotée par une certaine Delilah qui rythmera notre aventure. Escapade réussie ? Verdict dans ce test de Firewatch réalisé via une version PC commerciale.
Une histoire d’amour en guise de départ
Première chose à dire pour planter le décors de Firewatch, le titre est tout sauf un Survival-Horror. Il n’a certes jamais été vraiment présenté comme tel, mais les quelques trailers qui nous avaient été livrés laissaient croire à une exploration à la frontière du paranormal. Il n’en sera finalement rien, puisque le scénario de Firewatch prend place dans une trame amoureuse entre Henry, le personnage principal, son passé, son présent, et une certaine Delilah qui sera notre interlocutrice privilégiée pendant toute la durée du jeu. Sans spoiler, nous pouvons donc simplement vous dire qu’après une phase compliquée de sa vie, Henry accepte un travail saisonnier visant à surveiller un vaste domaine forestier sous les ordres de Delilah. On se prend alors très rapidement à ressentir diverses émotions envers l’environnement du personnage, et à en apprendre plus sur sa personnalité, chose qui vous fera sans doute tenir jusqu’à la fin de Firewatch. On regrettera toutefois un scénario au final assez plat, et trop éloigné des faits tragiques du début de l’aventure, pour une sous exploitation scénaristique vraiment décevante.
Un territoire à découvrir à la boussole
Côté terrain de jeu, Firewatch vous plonge dans une zone mi-ouverte assez vaste où il faudra faire à la fois de l’exploration, un peu d’escalade et pas mal d’observation. Pour vous repérer sur la map, les développeurs vous ont concocté un plan où votre position sera mise à jour en temps réel, ainsi que d’une boussole pour vous aider à vous orienter. Les environnements se renouvellent bien, pour dresser un open-world fait de couloirs à suivre quand le jeu le décidera. Il n’est donc souvent pas vraiment possible d’aller se perdre à l’autre bout de la map pendant une mission donnée par Delilah, puisque les zones alentours sont souvent hors d’atteinte. En parlant des missions, on appréciera leur capacité à nous faire visiter les moindres recoins de la carte, mais on déplorera aussi des allers-retours parfois un peu barbants, et des ellipses nombreuses qui cassent un peu le rythme de l’aventure. La narration étant omniprésente et jamais intrusive, on se prendra toutefois au jeu tout au long des objectifs à atteindre pour des parties qui se jouent sans rechigner.
Il aurait quand même été appréciable que Campo Santo nous laisse un peu plus libre de nos faits et gestes pour par exemple aller explorer des zones et faire des quêtes annexes, chose impossible dans Firewatch. De nombreux murs invisibles sont également présents, et le moindre franchissement d’une petite pierre est impossible si les développeurs n’ont pas prévu de le faire. Le gameplay est alors parfois un peu pataud, avec un Henry qui est tout sauf une Lara Croft des bois, souvent incapable de pouvoir passer des obstacles mineur. Une conception un peu vieillote qui nous aura dérangé à plusieurs reprises durant l’aventure, avec un sentiment de sous exploitation d’un terrain de jeu qui aurait pu par exemple tirer partie des gadgets présents dans la tour de garde que l’on utilisera finalement jamais de toute l’aventure. Frustrant.
C’est tout, finalement ?
Que retenir de Firewatch une fois le générique de fin déroulé ? Que l’aventure est agréable à parcourir, mais qu’elle est aussi totalement dénuée de temps forts. Au bout de 5 heures de jeu maximum, on aura fait le tour d’une map intéressante, mais largement sous exploitée en termes de secrets, gameplay, scénario et fun, alors que le début du jeu nous laissait envisager des événements bien plus dramatiques. Le scénario reste lui aussi très plat, et traite finalement un sujet largement différent de ce à quoi on s’attendait pour s’enfoncer dans une simplicité un peu trop feinéante à notre goût. Heureusement, la narration est bonne, et c’est finalement la relation évolutive entre Henry et Delilah qui nous donnera envie de connaitre le fin mot d’une histoire qui n’a rien de mémorable. Enfin, à l’heure où nous écrivons ce test de Firewatch, le jeu est intégralement en anglais, les développeurs ayant promis des sous-titres français à venir prochainement. Une expérience narrative intéressante, mais loin d’égaler les tenors du genre, la faute à une production trop peu ambitieuse pourtant basée sur un départ qui promettait.
Verdict : 13 / 20