A part un Far Cry 2 un peu en dessous, on ne peut pas dire que la série d’Ubisoft nous ait déjà énormément déçu. Mais malgré des opus toujours agréables à jouer, nous sentions, de Far Cry 4 à Far Cry Primal, des indicateurs de fun légèrement en baisse, et craignions que l’avenir de la série ne se ressemblent un peu trop. Après des présentations de Far Cry 5 pas toujours très percutantes et des prises en main qui ne nous avaient pas spécialement rendu impatient de sa sortie, nous avions quelques craintes vis-à-vis du dernier né de la série. Déception en vue ? Verdict dans notre test de Far Cry 5 réalisé sur PS4 Pro, à l’aide d’une édition digitale PlayStation Store offerte par Ubisoft.
L’un des plus beaux jeux multisupport du moment !
Une réalisation technique impressionnante
Les Far Cry (surtout le premier) ont toujours été synonyme de qualité graphique solide. L’opus originel comptait d’ailleurs sur Crytek pour mettre à terre les cartes graphiques de l’époque, et il aura d’ailleurs fallu attendre les sorties des PS3 et Xbox 360 pour avoir une adaptation digne de ce nom, les Xbox, PS2 et Game Cube étant incapables de reproduire un tel niveau de détails et de finesse graphique. La suite de l’histoire, vous la connaissez certainement si vous avez joué aux derniers nés de la série, avec un Far Cry 3 lui aussi somptueux, mais des Far Cry 4 et Far Cry Primal qui allaient déjà nettement moins loin dans la surenchère visuelle.
Bonne nouvelle avec Far Cry 5, la claque graphique est de retour. Notre premier contact avec le titre d’Ubisoft n’était vraiment pas très glorieux, la zone présentée étant truffée d’aliasing, d’un framerate un peu douteux et de divers bugs en tout genre, mais à notre plus grand bonheur, la version finale est très loin de tout cela. Distance d’affichage impressionnante, textures magnifiques, effets de lumière « nouvelle génération » qui en mettent plein les yeux, aliasing inexistant : Far Cry 5 nous a véritablement bluffé par une réalisation technique ultra solide, pour des panoramas somptueux qui donnent envie de faire des screenshots à de nombreuses reprises. Pas aussi fin et détaillé qu’une exclusivité comme Horizon: Zero Dawn, mais plus beau qu’un Assassin’s Creed Origins, Far Cry 5 est assurément l’un des plus beaux jeux multisupport disponible à l’heure actuelle.
Un univers attachant
Autre inquiétude que nous avions vis-à-vis de Far Cry 5, son univers qui nous paraissait terne et fadasse. Mais après une introduction hyper musclée (qui est un gros clin d’oeil à celle de Far Cry 4, par ailleurs !) et quelques cinématiques qui nous présentent les différentes problématiques morales et sociales de la secte de Joseph Seed, force est de constater que le Montana version Ubisoft est très charismatique. Pas aussi dingue à découvrir que Rook Island (Far Cry 3), la map du Montana renferme pourtant de beaux spots, et on sent après quelques heures de jeu que Ubisoft maîtrise vraiment à la perfection la composition des terrains de jeu en monde ouvert.
Les dénivelés du terrain sont nombreux, chaque région de la map est assez unique en son genre, sans pour autant proposer une variété artistique énorme, mais c’est surtout du côté des personnages que vous rencontrerez que les développeurs ont assuré un Far Cry 5 attachant. Pas aussi fou qu’un Vaas, Joseph Seed et les membres de sa secte religieuse sont un régal de découverte à chaque nouvelle rencontre. Le scénario reste assez classique dans son ensemble, le grand ennemi du titre n’apparaît pas très souvent, mais le relai est assuré par ses sous-fifres qui ne manquent pas de piquant.
Du côté des alliés et des personnages secondaires qui vous offriront vos précieuses quêtes, on félicitera d’ailleurs à nouveau Ubisoft d’avoir reproduit des caractères bien trempés, avec quelques uns d’entre eux qui nous ont énormément amusé (mention spéciale à la maîtresse de Pêpêche !). En bref, que ce soit au niveau de sa qualité technique ou de sa réalisation artistique, Far Cry 5 mérite son appellation, et absolument pas la mention 3.75 comme on le craignait avant sa sortie.
Des PS4 Pro et One X bien exploitées
Enfin, pour en finir avec l’aspect graphique de Far Cry 5, sachez que si vous êtes en possession d’une PS4 Pro ou d’une Xbox One X, l’optimisation d’Ubisoft est excellente. Pour avoir vu tourner le titre en Ultra Settings sur PC, et sur les deux machines boostées de Sony et Microsoft, le résultat est vraiment impressionnant, avec une version PC légèrement plus fine au niveau du feuillage des arbres et avec quelques ajouts très légers. Avec une résolution native plus proche de la 4K sur Xbox One X que sur PS4 Pro, jouer à Far Cry 5 sur l’une ou l’autre de ces machines vous comblera les yeux de bonheur, avec une promesse du zéro aliasing tenue de bout en bout.
Du réchauffé ? Quel rechauffé ?
Des quêtes très variées
Quelques minutes après le début de l’aventure, les développeurs annoncent la couleur de Far Cry 5 en nous avertissant, lors de l’escalade d’une tour, que nous ne ferons pas ça pendant toute l’exploration du Montana du jeu. Un trait d’humour qui dévoile petit à petit une variété énorme pour un jeu à monde ouvert qui ne révolutionne absolument rien, mais qui a le mérite de nous faire enchaîner les missions sans jamais rencontrer le syndrome de la répétition, ou de la quête FedEx uniquement là pour remplir le titre. Comme nous l’avons déjà dit dans ce test de Far Cry 5, Ubisoft maîtrise à merveille les mécanismes d’amusement de l’open-world, et c’est donc avec beaucoup de fun et de diversité qu’on vogue de mission en mission en ne faisant jamais vraiment la même chose, l’ingéniosité des situations étant très grande.
Une liberté fantastique
Mais le point le plus puissant du gameplay de Far Cry 5 est très certainement à mettre sur le compte d’une liberté ennivrante, qui est une vraie source de plaisir ludique. Divisée en trois zones régies par trois sous-fifres de Joseph Seed, la map du titre peut être parcourue dans l’ordre que vous souhaiterez. Vous pourrez en effet choisir de terminer toutes les missions de chaque zone, ou de tout faire en même temps, prendre un avion, un hélicoptère, un quad, une voiture, un semi-remorque, un bateau ou un jet-ski pour vous rendre où vous voulez, sans jamais être coincé sur place.
Du côté des armes et des compétences à débloquer, Ubisoft a là encore su trouver le bon compromis entre jetons d’expérience à obtenir de diverses manières et missions à effectuer, puisque vous ne serez jamais bloqué dans votre progression.
Ce point entraîne par ailleurs une difficulté qui ne nous a pas paru très élevée, et c’est donc avec logique que nous incitons les joueurs les plus habitués aux FPS d’activer d’emblée le niveau de difficulté sur « Elevé », histoire d’avoir un peu de résistance. Même en jouant en solo, on débloquera en effet des animaux qui se battront à nos côtés, ou des mercenaires à déverrouiller qui rendront les gunfights plus aisés de part une IA vraiment bonne des alliés. En somme, jouer à Far Cry 5 est synonyme de plaisir immédiat qui ne se détériore pas sur la durée de l’aventure, un vrai pari réussi pour un genre qui finit souvent par lasser au bout de quelques heures de jeu.
Enfin, sachez qu’une fois la campagne terminée, vous aurez encore bien des occasions de rallumer votre console pour refaire une partie. Des collectibles sont à trouver, les zones regorgent de missions (même lorsque celle-ci est terminée d’un point de vue scénaristique), de sanctuaire à défoncer, mais surtout, des modes multijoueur existent. Outre le classique PvP à 12 joueurs, citons l’excellent Far Cry Arcade, qui propose aux joueurs de créer des niveaux et de jouer à ceux d’une communauté déjà très talentueuse après quelques jours de vie du titre d’Ubisoft. Un outil qui risque bien de faire parler de lui dans les mois à venir, avec des possibilités ultra nombreuses qui assurent une durée de vie ultra solide à Far Cry 5.
La secte des points faibles
La secte des moules de Bouchot
Comme nous l’avons dit un peu plus haut dans ce test de Far Cry 5, si l’IA alliée est plutôt bonne, voire excellente pour certains mercenaires, celle des ennemis est parfois douteuse. Entre les soldats de la bible qui restent coincés, qui ne vous voient pas, ou qui vous « spottent » à des dizaines de mètres, il y a parfois des situations bien curieuses dans Far Cry 5. Durant son run, Thomas a d’ailleurs rencontré un bug qui l’a obligé à laisser la console tourner pendant plus de 50 minutes, puisque l’IA ne trouvait pas son chemin pour entrer dans un véhicule en plein milieu d’une mission, fait que je n’ai personnellement pas rencontré pendant mes parties en solo. Ces défauts ne ruinent absolument pas les qualités de Far Cry 5, mais un patch de mise à jour pour ajouter quelques neuronnes aux PNJ serait le bienvenu.
Une coopération sous le signe des bugs
Mais si nous n’avons pas eu de problème particulier en solo, avoir joué à Far Cry 5 assez longuement en coopération nous conforte dans l’idée que si l’optimisation et la campagne solo du jeu est quasi exempte de tout défaut, le pan coopératif du FPS d’Ubisoft est loin d’être stable. Le problème n’est en effet pas à mettre sur le compte de bug de déconnexion, inexistant, mais plutôt à des réactions des scripts parfois hallucinantes. Des ennemis ou cibles qui n’apparaissent pas à des avions qui vous pourchassent sans raison en passant par des collisions irréelles, nous avons rencontré beaucoup de problèmes techniques en jouant à deux, et eu beaucoup de fous rires aussi ! Bref, un patch, vite !
Une secte bioclimatique ?
Finalement, le défaut qui nous a le plus déçu dans Far Cry 5 est à mettre sur le compte d’un Montana certes attachant et plaisant à parcourir, mais pas assez varié. Les environnements des trois zones se ressemblent en effet beaucoup, et Ubisoft n’a curieusement pas implanté de système de gestion de météo dynamique. Si le cycle jour / nuit est bien là, il ne pleut en effet jamais sur les tarés de la secte, et la végétation et les paysages des trois zones sont calqués sur le même modèle géographique. C’est plutôt réaliste, mais quelques fantaisies n’auraient pas fait de mal à ce monde fait de lacs, rivières, roches et forêts.
Far Cry 5 – L’épisode pour tous !
D’un opus que l’on imaginait énormément générique et fade, nous avons finalement découvert un Far Cry 5 surprenant, attachant, magnifique, et ultra fun de bout en bout. L’expertise d’Ubisoft en la matière est là, pour une aventure chez les fous de religion qui aurait pu être plus percutante d’un point de vue scénaristique, mais qui assurera un beau spectacle aux joueurs solitaires ou coopératifs et compétitifs. Un Far Cry ultra complet qui se glisse juste en dessous de Far Cry 3 dans notre top des épisodes les plus réussis de la série. L’impression de faire un Far Cry inédit n’a jamais été aussi forte depuis la sortie de l’opus à Rook Island, tandis que nous avons regagné confiance dans le potentiel innovant de la série d’Ubisoft qui se contentait dans Far Cry 4 et Primal du minimum syndical, sans se mouiller. Vivement Far Cry 6 !
Merci à Cédric, compagnons de Coop’ et spécialiste du « cinématique bombing » !
Verdict : 17 / 20