Test de Contrast

Réalisation technique

Techniquement parlant, Contrast est complètement à la ramasse sur PS4. Ne profitant pas des capacités de la nouvelle console de salon de Sony, le jeu de Compulsion Games se permet même des ralentissements qui ne sont pas présents sur les autres versions du titre, ainsi qu’un aliasing par moment très prononcé qui tend à faire clignoter pas mal d’éléments des décors. L’optimisation de Contrast sur PS4 laisse également sérieusement à désirer, avec des bugs et autres problèmes de collision que nous n’avions pas vu depuis des lustres dans un jeu de ce genre. Les errances de la caméra ne manqueront également pas de vous froisser les nerfs lorsqu’elle décide malgré vos ordres de se coincer dans un mur, ou de vous cacher la vue de l’action, important à ce moment là (résolution d’énigmes ou phases de plateformes). Une première note cruelle donc, pour ce test de Contrast sur PS4, qui reflète un portage vite fait, mal fait, rempli de bugs et une technique datée.

Direction artistique

Qu’on ne s’y trompe pas, Contrast est unique en son genre, grâce à une direction artistique qui sort de l’ordinaire. Tout droit sorti des films noirs des années 20, l’univers du titre de Compulsion Games est également truffé de clins d’oeil à de grandes oeuvres du cinéma classique. Mais le plus réussi dans Contrast est sans conteste le jeu de cache-cache entre lumière et ombre des environnements, couplé à des personnages au design inspiré oscillant entre 2D / 3D.

Tout n’est cependant pas rose, là encore. On pourrait même parler de gâchis tant l’univers hors norme de Contrast est sous-exploité. Dénué de toute vie, les différents lieux que vous traverserez vous sembleront d’abord magnifiques, puis incroyablement vides, puisque totalement dépourvus d’habitants et d’animations annexes, à une ou deux exceptions près. La lumière chaleureuse comble heureusement un peu cette impression, sans pour autant vous laisser un souvenir impérissable de votre courte épopée dans le jeu. Côté charisme des personnages, le chaud et le froid soufflent encore une fois, avec des jeux d’ombres très artistiques qui mettent en valeur les scènes cinématiques, mais la catin imaginaire de Didi, Dawn, personnage principal que vous contrôlerez, ne dira pas un mot de l’aventure. On a connu plus attachant, comme héroïne imaginée par une petite fille qui compte sur elle pour pimenter sa vie ! Les idées sont là, mais trop peu poussées à leur paroxysme pour vraiment faire de Contrast un univers à la qualité homogène. Dommage.

Level design

Ici encore, les bonnes idées de level design ne manquent pas dans Contrast. Au rang des choses qui plaisent, on peut effectivement noter des phases de gameplay inédites en se transformant en ombre pour utiliser les décors d’une toute nouvelle manière en transformant le jeu en titre de plateforme classique en 2D. Les puzzles sont également bien pensés et font interagir pas mal de mécanismes différents.

Mais malgré toutes ces trouvailles, Contrast n’est pas vraiment un jeu fun à jouer. Le mélange entre exploration, plateforme et énigme n’est pas des plus jouissifs, et vous passerez sans doute pas mal de temps à vous ennuyer en parcourant l’aventure proposée par Compulsion Games. Les idées de génies sont sous-exploitées, alors que les développeurs avaient véritablement de l’or dans les mains.

Gameplay

Côté gameplay, Contrast fait dans le classique et l’original. La chose la plus agréable est en effet apportée par la possibilité de jouer avec la lumière et les ombres en transformant Dawn en une ombre chinoise qui peut alors donner une toute autre dimension aux niveaux. Le problème majeur de Contrast est une maniabilité hasardeuse, beaucoup trop imprécise dans les phases de plateforme qui demandent souvent une précision assez fine pour ne pas recommencer la session plusieurs fois. Un gameplay qui nous renvoie finalement de nombreuses années en arrière et qui ne profite pas assez des incroyables idées présentes ça et là.

 

 

Scénario

Le scénario de Contrast raconte l’histoire d’une fillette, Didi, qui s’invente une amie imaginaire, Dawn. Via cette amitié, Didi est persuadée de pouvoir rétablir le couple cassé de ses parents en demandant tout un tas de missions à Dawn qui peut se transformer en ombre. Si l’univers est intéressant et la mise en scène réussie, le fond de l’histoire n’est vraiment pas passionnant. On suivra donc le scénario de Contrast de loin, sans réel engagement.

Bande son

Le point fort de Contrast est sans conteste sa bande son, majestueuse ! Si les musiques sont sans doute un peu trop calmes pendant les séquences de jeu, les compositions et chansons des scènes cinématiques en imposent. Respect ! Côté doublage, le tout est en français, mais reste très enfantin et parfois assez surjoué.

Durée de vie

La durée de vie de Contrast est très courte, même pour un jeu à 15 euros. En tout et pour tout, il nous aura fallu moins de 3h30 pour voir la cinématique de fin. Avec une rejouabilité quasi inexistante en raison d’absence de quêtes annexes (sauf peut-être pour récupérer toutes les orbes), autant vous dire que le jeu de Compulsion Games ne vous occupera pas bien longtemps.

Conclusion

Contrast est incontestablement un jeu bourré de bonnes idées, malheureusement largement sous-exploitées… Compulsion Games avait de l’or dans les mains, mais a finalement choisi de le transformer en étain en n’utilisant pas le quart des possibilités du concept de jeu avec l’ombre et la lumière. Avec un temps de développement sans doute trop court, Contrast ne nous a pas beaucoup amusé malgré sa toute petite durée de vie. Entre des phases agréables sans plus de réflexions et de plateformes et des puzzles pas toujours plaisants, Contrast est plombé par de nombreux bugs et autres problèmes de collisions. Enfin, il est à noter que nous n’avons pas pu terminer le jeu sur notre version PS4, un bug empêchant de déclencher la scène cinématique finale dans le dernier niveau où le joueur doit actionner un spot lumineux. Pas terrible, comme finish…

Verdict : 10 / 20

  • Sadako

    Journaliste gaming et high-tech depuis 2009, je suis "Vanlifer" depuis 2021, dans mon camping-car équipé pour travailler sur les routes tout comme pour profiter de bons moments de détente !

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