En mai 2011 au Japon, sortait un certain Akiba’s Trip sur PlayStation Portable. Si nous n’avions pas eu la chance d’avoir cet OVNI sur nos PSP européennes, NIS America nous offre cette année la sortie au format PAL de sa suite, baptisée Akiba’s Trip: Undead & Undressed, sur PS4, PS3 et PS Vita. Une exclusivité PlayStation qui n’hésite pas à baisser son froc pour tenter de séduire un public français en mal de petites culottes et de kawai 100% nippon via un concept de jeu assez unique, puisqu’il faudra déshabiller les adversaires pour les tuer. Akiba’s Trip: Undead & Undressed a-t-il les armes pour nous séduire ? Réponse dans ce test, effectué sur la version PS4 d’Akiba’s Trip: Undead & Undressed.
Univers pour les Japan Maniacs’
La production de Acquire rentre tout de suite dans le vif du sujet, en démarrant par une scène cinématique qui introduit le personnage principal, Nanashi, qui est un pur Otaku et étudiant dans le quartier d’Akihabara. En cherchant à acheter une figurine de collection, Nanashi tombe sur l’antagoniste principal du jeu, qui réduit à l’état de Synthister les amateurs comme lui. S’en suit alors la délivrance du héros par Shizuku, qui ouvrira les yeux à Nanashi sur l’immense machination et l’incitera avec son Club à combattre les méchants hybrides vampires / humains. Un synopsis assez intéréssant de prime abord, qui trainera par la suite beaucoup trop en longueur dans des phases de dialogues étirées et globalement assez peu intéressantes.
Cette narration omniprésente est d’autant plus dommage à supporter que Akiba’s Trip: Undead & Undressed tisse son aventure dans le quartier hyper connecté d’Akihabara, en se payant le luxe de modéliser plus de 130 boutiques réelles. On se retrouve à errer dans des rues truffées de personnages, à voir des rues très colorées, pour un monde très vivant, bien que celui-ci ne modélise le quartier Tokyoïte que dans une assez petite proportion. Malgré cette bonne nouvelle, l’immersion est toutefois limitée par des boutiques qui se visitent à la manière d’un Visual Novel, c’est à dire que vous ne pourrez pas vous promener librement dans les magasins, mais simplement voir un vendeur qui affichera l’inventaire par des menus. Il est également frustrant de ne pas pouvoir visiter des temples comme Sega, l’accès étant tout simplement impossible.
Côté graphismes, ne vous attendez pas non plus à des miracles de la part de Akiba’s Trip: Undead & Undressed, qui est très limité techniquement, et qui tourne donc aussi bien sur Vita que sur PS4. Vous aurez donc une réalisation sommaire sous les yeux, mais ce qui nous dérange le plus est la taille trop réduite des zones, toutes séparées par des temps de chargement trop longs, et des plans de caméra en combat qui ne se placent pas comme on le voudrait dans la majeure partie des cas. L’aspect cartoon du tout efface néanmoins pas mal de défauts techniques, pour finalement ne pas passer pour un jeu laid. Il est en revanche bien plus difficile de pardonner aux développeurs de ne pas avoir fait un Akiba’s Trip: Undead & Undressed qui se compose d’un seul environnement, ce qui oblige sans cesse à passer par le menu pour se téléporter de zone en zone, ce qui retire absolument tout le charme de l’exploration du tout. Un point que l’on aurait bien imaginé comme un Yakuza, qui maitrise à la perfection ce système.
Culotte Simulator 2015
En réalité, le problème soulevé par la division du quartier d’Akihabara en rues coupées de temps de chargement est un peu le reflet du game design entier d’Akiba’s Trip: Undead & Undressed, à savoir des bonnes idées grandement handicapées par des défauts aussi très gênants. On pense notamment aux combats du jeu, qui proposent quelque chose de jamais vu dans un jeu vidéo, à savoir de devoir déshabiller les ennemis pour les tuer, de la tête au pied, mais en leur laissant souvent leurs sous-vêtements. Original, mais finalement pas très fun, à cause d’un lock très rigide, d’animations des personnages trop raides, et donc d’une précision qui ne rend pas les combats agréables. Assez difficile à comprendre au début, les affrontements seront ensuite une formalité une fois que vous aurez saisi toutes les subtilités du gameplay, plus beat’em all que RPG. Ce constat est également attribuable aux missions de cet Akiba’s Trip 2, puisque, pour caricaturer, vous passerez votre temps à faire des aller-retours dans le menu pour vous téléporter aux rues des quêtes principales et annexes, pour toujours faire la même chose (prendre des photos, faire des combats, retourner au bar prendre les missions) et recommencer inlassablement, ou pas, puisque justement, la lassitude s’installe vite dans Akiba’s Trip: Undead & Undressed.
Tout en anglais, avec un choix japonais ou british pour les voix, le jeu d’Acquire se fermera également beaucoup de portes auprès des joueurs ne maitrisant pas très bien cette langue. On passe effectivement énormément de temps à lire des dialogues dans Akiba’s Trip: Undead & Undressed, parfois pour ne pas faire avancer grand chose, et force est de constater qu’il faudra un bon niveau d’anglais et une bonne connaissance de la culture japonaise pour apprécier toutes les finesses du scénario, et ses différentes évolutions en fonction des réponses à choix multiples souvent proposées.
Un Jeu de Niche (on)
A qui s’adresse vraiment Akiba’s Trip: Undead & Undressed ? Très certainement pas au grand public, ni à ceux qui ne bavent pas un mot d’anglais. En revanche, si vous aimez les jeux vidéo qui sortent de l’ordinaire, et que vous trouvez cette production à tarif réduit, elle pourra vous faire passer quelques heures sympathiques. Il ne faudra simplement pas être trop regardant sur les défauts qui criblent le jeu, et qui le rendent finalement très vite répétitif. D’un côté, l’humour, l’univers et le scénario peuvent charmer une petite cible de gamer, quand de l’autre, le gameplay rigide, les trop longues phases de textes et la frustration d’une exploration rikiki pourront plomber votre expérience de jeu. Pour une petite vingtaine d’euros, on recommanderait alors Akiba’s Trip: Undead & Undressed aux Otakus de France qui auraient envie de se lancer dans du Strip Tease de Synthisters, mais gardez bien à l’esprit qu’il fait partie de ce qu’on appelle dans le jargon un OVNI vidéoludique assez vite lassant…
Verdict : 10 / 20