Test de Agents of Mayhem

Il y a de ces jeux vidéo qui arrivent à immédiatement captiver l’attention de millions de joueurs, et d’autres qui séduisent une cible de joueurs vraiment réduite pour diverses raisons. Agents of Mayhem fait malheureusement partie de cette deuxième catégorie depuis son annonce sur PC, PS4 et Xbox One. Une mauvaise cote de popularité méritée pour Volition Studio pourtant à l’origine de jeux hyper fun comme les 3 derniers Saints Row ? Verdict dans notre test de Agents of Mayhem, réalisé sur PS4 Pro via une édition Blu-ray offerte par Deep Silver, éditeur du jeu.

De Saints Row à Agents of Mayhem

Depuis un peu plus de 10 ans, Volition Studio, ou plutôt Deep Silver Volition depuis son rachat à THQ réussi avec brio à proposer un GTA-Like qui ne souffre pas du tout de la comparaison avec les titres de Rockstar, en se démarquant par un côté complètement décalé, humoristique, et au gameplay fun qui arrive toujours à trouver sa cible. Mais si les derniers Saints Row avaient reçu des critiques de la presse et des joueurs plutôt positives, Gat Out of Hell nous montrait quelque chose d’assez fade, avec une direction artistique qui s’était perdue en cours de route.

C’est malheureusement le même constat qui s’applique à Agents of Mayhem. Faire un spin-off de Saints Row n’était pas une mauvaise idée à la base, loin de là, mais l’exploitation d’un nouvel univers n’arrive pas à la hauteur de ce qui a pu être fait dans Saints Row: The Third ou Saints Row IV.

Agents of Mayhem nous propulse dans un Séoul fictif qui est parfois assez joli à regarder artistiquement, avec des quartiers variés, mais globalement, la ville est très vide. Les passants et les voitures ont beau être là, les grands bâtiments donnent une impression de grands espaces très peu remplis. Techniquement, Agents of Mayhem accuse d’ailleurs plusieurs années de retard, et à part les effets spéciaux qui rendent plutôt bien dans les phases d’action lourdes, on aura plutôt l’impression d’avoir rebranché sa PS3 ou sa Xbox 360 que d’avoir inséré le titre dans notre PS4 Pro. D’ailleurs, malgré la mention faite sur la jaquette arrière du jeu, nous n’avons pas vu d’optimisation particulière pour Agents of Mayhem sur PS4 Pro, upscale en 4K mis à part.

Mais c’est surtout du côté de la direction artistique que Agents of Mayhem ne convainc absolument pas. En faisant l’aventure, on croise pourtant de belles choses comme des scènes cinématiques en dessin animé vraiment très bien faites, des personnages variés au caractère bien trempé, une mise en scène sympathique de certains combats, mais la sauce ne prend pas. On a en effet souvent l’impression que Agents of Mayhem mélange plusieurs jeux, pour une cohérence artistique qui n’arrive jamais à se faire, ce qui rend particulièrement difficile l’attachement à la production de Volition.

L’immersion dans le jeu est donc assez délicate, et pour notre part, nous n’avons jamais réussi à vraiment nous plonger dans l’aventure durablement. La sentence est sévère, puisque rien de dramatique n’est présent dans Agents of Mayhem, mais la direction artistique ne nous parle pas du tout, et n’arrive donc logiquement pas à nous retenir pour nous faire vivre l’expérience qui ne manque pourtant pas de bons points, comme un gameplay qui pourra plaire à certains joueurs avident d’action. Comme dirait Christina : « Ouh la la, c’est oune catastrophe ce louuk ! ».

Un gameplay ultra nerveux agréable

Heureusement, la direction artistique peu sexy de Agents of Mayhem est comblée par un gameplay intéressant. Une fois que vous aurez fait toutes les missions visant à découvrir les personnages jouables du jeu, il vous faudra appréhender les missions en trio, en choisissant vous-même qui sera de la partie. Sur le terrain, les Agents se comportent tous différemment, possèdent des aptitudes complémentaires, et c’est souvent très plaisant de switcher entre eux pour exploiter leurs attributs. Par exemple, vous devrez utiliser un gros bras pour détruire le bouclier d’un ennemi, puis reprendre un personnage plus précis pour l’achever.

Il sera également important de régulièrement retourner au QG de Agents of Mayhem pour upgrader vos personnages, tout en lançant de la recherche et développement pour avoir de meilleurs gadgets, tout en débloquant de nouvelles compétences spéciales.

Mais, encore une fois, si le gameplay est agréable, le level design ne rend pas honneur à Agents of Mayhem. Après des premières missions plaisantes et variées, on tombera rapidement dans le même type de choses à faire qui reviennent en boucle, pour un intérêt qui retombe assez vite. Là encore, rien de mauvais n’est présent, mais Volition n’arrive pas à captiver le joueur sur le long terme, en le lassant assez vite. Les derniers Saints Row étaient eux aussi assez répétitifs, mais un « jenesaisquoi » nous retenait toujours en livrant cette envie d’en voir plus qui n’existe pas dans Agents of Mayhem.

De bons points, mais une formule qui ne prend pas

Agents of Mayhem est un peu l’archétype du jeu qui peut proposer un bon gameplay, un level design pas mauvais, une excellente bande son, des graphismes modestes mais pas indigestes non plus et d’autres bons éléments, mais pourtant ne pas être un bon jeu vidéo. Le tout manque cruellement de cohérence, d’ambition, de fun et d’âmes, pour des éléments qui n’arrivent pas à fusionner et à donner une belle synergie. Au final, nous avons pris très peu de plaisir dans ce Agents of Mayhem, qui nous a rappelé le manque de personnalité de Gat Out of Hell, à la différence près que le DLC pour Saints Row IV était moins cher, mais aussi beaucoup moins long. En bref, nous ne conseillons pas l’achat de AoM, sauf si vous exprimez une attirance inconditionnelle à sa direction artistique, qui vous sera de toutes façons gâchée par une lassitude s’installant beaucoup trop vite.

Volition est un studio de talent, et nous espérons vraiment une grosse remise en question de leur part quant aux deux dernières expériences très faibles. L’utilisation d’un moteur graphique plus performant serait également souhaitable, tout comme une refonte des mécanismes de jeu qui peinent à convaincre depuis plus de deux ans. Dommage.

Verdict : 11 / 20

  • Sadako

    Journaliste gaming et high-tech depuis 2009, je suis "Vanlifer" depuis 2021, dans mon camping-car équipé pour travailler sur les routes tout comme pour profiter de bons moments de détente !

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