"EA se moque de ce que veulent les joueurs, mais pas de ce qu'ils sont prêts à acheter"

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, par Amaury Laguerre (Sadako)

Gameplay designer pour le compte d'EA pendant 7 années au sein de BioWare Montréal, Manveer Heir a quelques anecdotes à livrer aux joueurs de jeux vidéo. Via une interview de l'ex-employé d'EA à Waypoint, on en apprend en effet plus sur les pratiques de l'éditeur vis-à-vis des joueurs et des développeurs à qui il incite des méthodes financières que nous connaissons sous les noms de "DLC" et "microtransactions". Ci-dessous, vous retrouverez donc quelques citations extraites de cette interview où Manveer Heir ne pratique pas vraiment la langue de bois.

EA souhaite vraiment redéfinir les standards des jeux vidéo. Ils forcent désormais la fabrication de jeux à monde ouvert. La raison est que l'on peut mieux les monétiser via des microtransactions comme acheter des packs pour les modes multijoueur au lieu d'y jouer 60 ou 100 heures.

Les gros éditeurs et EA ne s'intéressent que sur le retour sur investissement. Ils n'ont en fait que peu d'intérêt sur ce que les joueurs veulent, mais se préoccupent sur ce qu'ils sont prêts à payer.

Ce que vous devez comprendre est que les microtransactions sont une mine d'or. Je n'ai pas le droit de dire de chiffres, mais je peux vous dire que le succès de ce modèle dans Mass Effect 3 a été la raison pour laquelle nous avons fait un mode multijoueur dans Dragon Age. C'est aussi pour ça que d'autres séries ont intégré des modes multijoueur alors qu'ils n'en avaient pas avant.

J'ai vu des joueurs vraiment dépenser 15 000 dollars dans des cartes multijoueur de Mass Effect...

L'homme en question déclare donc que les jeux estampillés EA se changent petit à petit en open-world à la Anthem pour que les développeurs puissent intégrer des microtransactions et DLC plus facilement. Quant au naufrage Mass Effect Andromeda, on apprend enfin qu'après avoir envisagés le titre comme une préquelle (Mass Effect Contact), la version commerciale a pris 2 ans et 1/2 à voir le jour, et que personne n'était vraiment satisfait du résultat.

Une industrie du jeu vidéo qui ira encore loin dans la monétisation à outrance de jeux déjà payants à la base ? Seuls les joueurs ont le pouvoir avec leur porte-feuille...