Les FPS rendent bête en détruisant la matière grise, selon une étude récente

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, par Amaury Laguerre (Sadako)

Même si cela est de moins en moins le cas, les jeux vidéo sont souvent accusés de rendre les joueurs plus violents que la moyenne, en devenant même parfois l'une des causes de drames et autres faits divers. Aujourd'hui, nous vous proposons de découvrir les résultats d'une nouvelle étude scientifique qui risque de ne pas plaire aux amateurs de FPS, puisque l'Université de Montréal vient de publier dans la revue Molecular Psychiatry en affirmant qu'un genre de jeux vidéo détruit la matière grise de l'hippocampe, tandis que d'autres genres ont plutôt tendance à la développer.

Call of et Battlefield rendent chèvre ?

Pour parfaire leur étude, les chercheurs ont placé différents joueurs devant plusieurs genres de jeux vidéo pendant une période de 90 heures (non consécutive, bien entendu). Ce même échantillon de joueurs a ensuite joué à des FPS comme Call of Duty, Battlefield et Killzone, puis à des jeux en 3D non FPS comme Super Mario (l'étude ne spécifie pas quel opus). Avec un système poussé d'analyse des fonctions cérébrales, les chercheurs ont donc observé que les FPS ont plutôt tendance à faire diminuer la matière grise de l'hippocampe alors que les jeux faisant appel à la navigation spatiale cérébrale augmente cette même matière grise.

Toujours selon cette étude, les joueurs de FPS font donc très peu usage de l'hippocampe au contraire des autres genres de jeux qui stimulent la mémoire spatiale et la mémoire épisodique.

Ce qu'il faut retenir de cette étude

Il ne faut bien entendu pas prendre le raccourci facile pour affirmer que les FPS rendent les joueurs idiots et enclins à développer des maladies neurodégénératives comme Alzeihmer, mais cette étude oriente surtout les chercheurs et praticiens à bien utiliser les jeux vidéo comme remédiateurs en choisissant les bons genres pour les bonnes pathologies. L'étude précise également que si les jeux d'action non-FPS renforcent la matière grise de l'hippocampe, les développeurs pourraient revoir certains fondements de leurs jeux pour que les titres stimulent davantage cette zone du cerveau très peu exploitée dans les Call of Duty, Killzone et autres FPS.

Enfin, il serait intéressant de voir avec plus de précision quels ont été les critères de sélection de l'échantillon de joueurs. En effet, nous ne savons rien de leurs habitudes de vie, de leur cadence d'heures de jeux par jour / semaine, et si tout simplement ils sont joueurs occasionnels ou non. En bref, beaucoup d'éléments sont manquants pour vraiment prouver qu'un appauvrissement de la matière grise de l'hippocampe est possible en jouant uniquement 90 heures à des FPS, cette étude ayant un but bien précis, thérapeutique.

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