Le créateur de la série Assassin's Creed raconte qu'il était obligé de mentir pour parler des jeux

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, par Amaury Laguerre (Sadako)

Attendue pour un retour fin 2017 sur PC, PS4 et Xbox One après une petite pause régénératrice, la série Assassin's Creed est actuellement totalement absente de la circulation. Si nous pensons Ubisoft en train de concocter une nouvelle aventure en Egypte, c'est aujourd'hui vers le passé que nous propose de revenir Patrice Désilets, en racontant dans une interview à Gameology son quotidien pas toujours rose au sein du studio. Quelques passages de l'interview ci-dessous, traduits par nos soins.

Assassin's Creed - Du rêve au cauchemar pour Patrice Désilets ?

Mon plus gros combat en travaillant dans une entreprise a été que je sois le mec qui faisait les interviews comme ce que nous faisons maintenant tous les deux. J'ai été obligé de pratiquer du "mensonge politique". Je recevais des remarques et subissait des décisions faites par d'autres personnes, parce que quand vous travaillez dans une si grosse entreprise, tout est question de compromis.

Et en tant que Directeur Créatif, c'est assez difficile de vivre avec les décisions des autres, surtout derrière une webcam sur Skype. Puis j'ai dit que je n'étais pas un bon menteur, et que je n'en pouvais plus. Travailler sur une licence aussi grande que Assassin's Creed, c'est juste pour faire beaucoup d'argent pour ces personnes qui n'en ont rien à faire de vous.

Je suis donc parti et si je fais un jour un nouvel Assassin's Creed, ce sera pour moi et pour mon équipe et aussi pour le Quebec.

Comme vous pouvez le voir via les propos de Patrice Désilets, la série Assassin's Creed est devenue tellement imposante que son Directeur Créatif n'avait plus vraiment la main sur sa création initiale. Cette interview soulève également assez bien les enjeux financiers qui se dressent depuis de nombreuses années dans l'industrie des jeux vidéo AAA, avec des choix qui ne s'orientent pas forcément vers les joueurs, les prises de risque et l'innovation, mais plutôt vers les actionnaires et donc décisionnaires qui en veulent toujours plus en n'ayant que peu d'égard pour les développeurs qui travaillent très dur. Enfin, il est bon de signaler que nous n'avons ici qu'une toute petite partie de l'histoire liant Patrice Désilets à Ubisoft, et que l'interview d'un des membres du studio pourrait donner une toute autre saveur à tout cela.