Test Preview de Syberia 3 - La suite, 13 ans plus tard !

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, par Thomas

Il peut s'en passer des choses en 13 ans. Par exemple, en 13 ans on apprend à lire, écrire, penser, marcher, courir, cligner des yeux, mettre ses vêtements, colorier sans dépasser, percer ses boutons d'acné... Bref, 13 ans, c'est pas rien. 13 ans, c'est aussi le nombre d'années qui séparent Syberia 2 de Syberia 3. Depuis 2002, la série Syberia réinvente l'aventure et laisse le joueur au contrôle de la soeur jumelle non-avouée de Lara Croft, Kate Walker. Après 13 longues années d'absence, la voici de retour dans Syberia 3 pour une troisième aventure prévue le 20 avril 2017 sur toutes les plateformes du marché. L'occasion pour Playerone.tv de voir si les superstitions attachées au chiffre 13 ont fait trembler les murs montreuillois de Microïds... 

Kate Walker Texas Ranger

Si il aura fallu 13 ans pour trouver une suite à Syberia 3, la chronologie du dernier Microïds dépose le joueur quelques semaines seulement après les évènements de Syberia 2. On retrouve l'intrépide avocate Kate Walker dans un sale état, usée et épuisée après ses aventures rocambolesques qui l'ont amenée à arpenter le sable fin de l'île de Sybéria. Sans surprise alors, la voilà qui se réveille  dans une clinique pour le moins étrange avec à son chevet un jeune garçon dénommé Kurk, guide spirituel du peuple nomade des Yukols, qui sont en pleine transhumance. Malheureusement pour lui,  Kurk a perdu une jambe, ce qui veut dire que sa tribu est contrainte d’attendre qu’il se fasse soigner pour continuer. A partir de là, le vrai nœud de l’intrigue se développe et il devient de la responsabilité de Kate d’aider ce peuple nomade à accomplir sa mission : suivre les autruches des neiges vers leurs lieux de reproduction. Mais avant tout cela, il tacherait donc de savoir comment Kate va pouvoir se défaire des sangles qui la retiennent dans cette clinique, et c’est bien là, la première mission qui s’offre au joueur.

Le gros problème, c’est que le médecin chargé de notre cas, Helmut Mangöling, n’est pas vraiment enthousiaste à l’idée de nous voir partir. Poings liés sur une chaise, Kate se prête alors à un interrogatoire pour le moins indiscret du Dr. Mangöling afin que lui puisse l’autoriser à partir. A ce moment-là du scénario, le jeu propose aux joueurs plusieurs réponses possibles à une question du docteur, Microïds empruntant par la même une mécanique narrative bien connue depuis les jeux Telltale. Toujours à la manière du susnommé, les choix du joueur n’aboutiront qu’à une conclusion possible : celle qui voit la libération de Kate désapprouvée par le docteur. A partir de là, il faudra que le joueur sème un chemin vers la sortie, au nez et à la barbe de notre cher physicien un peu louche.

Tu cliques ou tu pointes ?

Marchant dans les pas de ses ainés, ce Syberia 3 se veut résolument Point n’ Click : les angles de caméra sont souvent fixes et le gameplay restent inchangé. En revanche, chassez de suite l’idée outrageuse qui vous a traversé l’esprit : ce Syberia 3 n’en est pas moins remarquable. Déjà derrière les fusains et les crayons lors de la production des deux premiers opus, Benoit Sokal a repris du service pour cette troisième partie, et force est de constater que ses talents sont restés intacts. Mieux encore, ils se voient transcendés par l’arrivée bienvenue du moteur Unity et d’une 3D toute neuve. Le résultat est épatant : les décors pleins de vie et aux couleurs disparates assureront un dépaysement  presque continuel alors que les personnages, tout aussi différents les uns que les autres, sauront provoquer chez le joueur la dose d’empathie qui convient.

En un mot comme en cent, Syberia 3 excelle dans la mise en situation du joueur et les talents de Benoit Sokal et de l’équipe de développement sont tellement complémentaires qu’ils arrivent à mettre en place une ambiance et un level-design qui titillent l’excellence à bien des égards. Qu’importe alors, si au niveau des mécaniques de jeux les rouages de ce troisième opus semblent se rouiller quelque peu, et les joueurs honnêtes feront bagatelle des quelques rigidités dont l’héroïne peut faire preuve.  Quant aux énigmes, enfin, votre fidèle serviteur, qui malgré ce que vous pensez, n’est pas un crétin accompli, n’a pas eu trop de mal à les résoudre. Il semblerait qu’elles soient assez bien calibrées et surtout très bien amenées. Par ailleurs, la musique en fond sonore augmente au fur et à mesure que le joueur évolue dans la résolution de l’énigme. Voilà bien une trouvaille qui ne date pas d’hier, mais qui saura guider intelligemment les joueurs immobilisés par une énigme trop retorse.

Cohérent, réel, enchanteur, mystérieux, ce troisième épisode de Syberia 3 pourrait bien en émerveiller plus d’un, sous réserve que certains problèmes de rigidité soient réglés. Pour Syberia 3, il semblerait bien en tous les cas que le chiffre 13 soit finalement porteur de bonnes choses. Réponse définitive le 20 avril sur toutes les plateformes.