Jeux vidéo et violence : l'industrie sort de son silence
Depuis la tuerie de Newtown qui a coûté la vie à 20 enfants et 6 adultes, nous avons tout entendu, et les défenseurs du Second Amendement aux Etats-Unis ont trouvé le coupable parfait pour justifier l’accès de folie d’Adam Lanza : Il aimait les jeux vidéo. Dès lors, l’industrie vidéoludique a été qualifiée « d’industrie de l’ombre, corrompue, corruptrice et impitoyable, diffusant de la violence contre son propre peuple » par la NRA (National Rifle Association).
Jusqu’à maintenant, aucun développeur ou éditeur n’avait répliqué. C’est aujourd’hui chose faite, puisque Gearbox, Epic Games et Blizzard ont participé au trailer traitant de la violence dans les jeux vidéo pour le futur film intitulé Video Games : The Movie.
Ainsi, Rob Pardo, directeur créatif chez Blizzard, déclare : « Il y a toujours beaucoup de médias qui parlent de la violence dans les jeux vidéo. Et il existe des jeux vidéo violents. Mais ce n’est pas comme ça qu’il faut décrire le milieu vidéoludique. Ce qui est intéressant avec les jeux, c’est que nous possédons un meilleur système de classification que pour les films. Or, il y a toujours cette incompréhension de l’ancienne génération qui pense que tous les jeux sont comme Grand Theft Auto. C’est comme dire ‘Nous ne voulons pas que les gens voient des films car tous les films sont violents.’ »
Le designer créatif de Gearbox Software, Mikey Neumann, ajoute à cela que les parents devraient se sentir plus responsables concernant le rapport de leurs enfants aux jeux vidéo plutôt que de blâmer l’industrie en elle-même : « C’est très étrange de les voir aller au Congrès, en colère, et dire ‘Nos enfants sont corrompus.’. J’ai envie de leur dire oui, justement, vos enfants. Ce sont vos enfants, vous ne devriez pas les corrompre. ‘Je le laisse seul dix heures par jour, c’est ce qui l’a corrompu’. C’est n’importe quoi, c’est comme trouver le magazine Playboy de ton père et ensuite blâmer Playboy. »
Cliff Bleszinski apparaît également dans la vidéo, et déclare que le lien entre violence et jeux vidéo n’est qu’un sophisme, à savoir une argumentation à la logique fallacieuse : « C’est comme si vous dites qu’il y a plus de crimes en été, et qu’on vend plus de glaces en été. Par conséquent, les glaces augmentent le taux de criminalité. Ce n’est pas comme ça que raisonnent les scientifiques. »
Enfin, le compositeur Tommy Tallarico, cousin du chanteur d’Aerosmith Steven Tyler, se permet une remarque un peu plus frappante : « La violence est fait malheureusement partie de la nature humaine. La dernière fois que j’ai vérifié, Cain n’a pas tué Abel avec une Gameboy ; Genghis Khan n’avait pas de compte Xbox Live, et Hitler ne jouait pas à Crash Bandicoot. »
Alors que nous pensions que la cause du jeu vidéo était perdue car indéfendable, certaines personnes se réveillent enfin, et ce n’est pas pour nous déplaire ! Espérons que ça ne s’arrête pas là, et que le jeu vidéo regagne ses lettres de noblesse…
Article rédigé par Serindë