Test de Prince of Persia: The Lost Crown | Le Retour du Roi ?

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, par rainbow

Dire que Prince of Persia est une licence très appréciée est un euphémisme tant la série, alors au sommet de sa gloire avec la trilogie des Sables du Temps, a marqué toute une génération de joueurs avides de cabrioles et de parkour en son temps. Désormais culte et après un épisode / reboot en 2009 dont l’accueil a été plus que mitigé, la franchise a sombré peu à peu dans l’oubli du côté d’Ubisoft, au grand dam des joueurs.

Elle qui était d’ailleurs une source d’inspiration pour la licence Assassin’s Creed à ses débuts a fini par totalement lui léguer son trône au fil des ans, n’étant plus qu’un lointain souvenir des beaux jours de l’éditeur. Il n’est pas exagéré de dire que cela fait des années que les fans du prince de Perse attendaient avec (im)patience le retour de leur héros fétiche dans une toute nouvelle aventure. En guise d’appel du pied, Ubisoft a finalement annoncé en 2020 un remake de Prince of Persia: The Sands of Time avec une date de sortie toujours en suspens à ce jour.

Parallèlement à ce projet, l’entreprise française a présenté plus récemment The Lost Crown, un tout nouvel épisode se présentant sous la forme d’un metroidvania 2D, faisant office de nouveau reboot et développé par le studio de Montpellier, bien connu pour Rayman et Beyond Good and Evil. Suffisant pour dépoussiérer une couronne depuis longtemps oubliée ?

Prince of Persia: The Lost Crown – Informations générales

- Jeu de type metroidvania
- Disponible le 18 janvier 2024 sur PC, Xbox Series, PS5, PS4 et Nintendo Switch
- Tarif de lancement : 49.99€ prix éditeur
- Durée de vie approximative : Entre 20 et 25 heures
- Version testée : Version PS5 numérique fournie par l’éditeur. Patch day one inclus

Prince of Persia : The Lost Crown – De quoi ça parle ?

- Dans Prince of Persia: The Lost Crown, le joueur incarne Sargon, l’un des sept "Immortels", des guerriers voués à la défense de la reine Thomyris de Perse et de son fils. Après une brève introduction prenant la forme d’une attaque ennemie sur le royaume afin de permettre d’acquérir les bases du gameplay et de présenter les personnages, voilà que le jeune prince est enlevé et emmené au Mont Qaf et son ancienne cité abandonnée pour subir un étrange rituel mettant en péril sa vie.

- Sans perdre un instant, les Immortels entament alors un périple vers ce lieu empreint de magie et de mystères pour délivrer le prince de Perse. Et c’est dans les bottes de Sargon que le joueur va évoluer au cours des 20-25 heures nécessaires pour boucler l’aventure, dans un metroidvania vaste, généreux et intéressant.

- Mais la tâche ne sera pas aisée car l’endroit foulé par l’équipe de guerriers est comme cristallisé dans plusieurs temporalités là où s’entremêlent différents événements. Toutefois, afin de vous garder le plaisir de la découverte, nous ne nous étalerons pas davantage sur le scénario, qui bien que non révolutionnaire, réserve tout de même son lot de surprises.

- L’aventure de Sargon ne sera pas de tout repos et notre héros devra dans un premier temps compter sur ses deux sabres et ses aptitudes au combat. Très agile, l’immortel est capable d’effectuer de véritables ballets mortels aussi bien sur terre que dans les airs. Par ailleurs, la parade et l’esquive seront des éléments incontournables à maîtriser pour venir à bout des hordes de monstres peuplant le mont Qaf et ses alentours. Très plaisant manette en main, le jeu s’offre une fluidité et une exactitude d’action à toute épreuve.

- Des compétences utiles qui ne seront pas de trop face au bestiaire donc, mais aussi face aux Boss du jeu qui, disons-le, sont très soignés dans leur mise en scène et dans leur déroulement. Très mémorables, ces affrontements feront la part belle à l’action et à la stratégie et sauront satisfaire les amateurs de combats dantesques, surtout dans les hauts modes de difficultés.

- Mais pour gagner davantage en puissance, Sargon devra dans un second temps trouver et s’équiper d’amulettes, qui lui octroieront quelques avantages supplémentaires lors de ses pérégrinations. Ce système n’est pas sans rappeler celui d’Hollow Knight et autant dire qu’il y’en a pour tous les goûts au point de pouvoir se constituer un build sur mesure en lien avec son style de jeu. Le protagoniste est également sensible à l’Athra, un élément scénaristique qui fait office de magie et permettant d’exécuter des d’attaques spéciales une fois que la barre dédiée est pleine.

- Enfin, notre héros sera amené à trouver des plumes du Symorgh, la divinité associée et présente spirituellement sur le mont Qaf, qui lui donneront de nouvelles aptitudes tout aussi utiles en combat qu’en exploration. Encore une fois et pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte, nous resterons silencieux également sur ce point.

- Car l’exploration sera l’autre part importante du jeu. Comme dans tout metroidvania, le déblocage de nouveaux pouvoirs vous ouvrira de nouveaux chemins auparavant inaccessibles. A noter d’ailleurs la possibilité de prendre un screen à la volée en pressant une touche et qui sera directement intégrée sur votre carte. Très utile pour se souvenir de lieux à revenir visiter plus tard, une fois une compétence nouvellement acquise.

- L’exploration assidue des différents biomes sera d’ailleurs l’occasion de récolter des trésors plus ou moins bien cachés et de se frotter à des séquences de plate-formes bien ardues pour glaner des pièces de Xerxès. Une mécanique notamment vue dans The Messenger et qui propose un challenge bien réel si vous comptez toutes les obtenir.

- Très généreux, Prince of Persia: The Lost Crown offre un terrain de jeu immense et de la diversité dans ses lieux traversés. Que ce soit une citadelle oubliée, des catacombes ou bien encore une forêt, soyez prêts à être dépaysés et très probablement souvent perdus à ne plus savoir où aller. Heureusement, pour les moins familiers du genre, Ubisoft a pensé à intégrer un mode guidé qui permet de visualiser les objectifs à accomplir directement sur la carte.

- Sans surprise, nous retrouvons tous les poncifs du genre avec des points de sauvegarde, ici matérialisés par des arbres magiques, des téléporteurs et des raccourcis à débloquer. De temps à autre, Sargon fera également la rencontre de personnages hauts en couleur qui lui proposeront alors des quêtes annexes à remplir ou bien de la marchandise à acheter.

- En bref la formule fonctionne parfaitement et Ubisoft Montpellier offre ici un travail de qualité dans le level design et pour ce qui est d’appliquer les codes du genre. A noter cependant la présence de quelques bugs (de collision, visuels, de script…) qui viennent noircir un peu le tableau.

- Enfin, si la diversité et la beauté des lieux visités ne sont pas à remettre en doute tant le dépaysement est garanti, l’aspect graphique reste satisfaisant sans plus. Soyons clairs, le jeu n’est pas laid, loin de là, mais l’ensemble manque de détails et de finition sur certains points. Cependant la direction artistique contre-balance cet aspect et il faut avouer que le rendu façon comics des personnages est tout de même réussi.

- En définitive, Prince of Persia: The Lost Crown réussit quasiment tout ce qu’il entreprend et offre une aventure grisante qui fera grandement plaisir aux fans de la licence et aux amateurs de metroidvania 2D.

Ce qui nous a plu dans Prince of Persia: The Lost Crown

- Un gameplay pêchu et très plaisant manette en main
- Une map immense avec plus d’une dizaine de biomes à parcourir
- De l’exploration avec beaucoup de secrets à découvrir
- Des combats de Boss bien fichus et superbement mis en scène
- Un scénario simple mais qui révèle son lot de surprises
- De bonnes sources d’inspirations (Metroid, Hollow Knight, The Messenger…)

Ce qui nous a moins convaincu dans Prince of Persia: The Lost Crown

- Quelques bugs à corriger
- Loin d’être laid, le jeu n’est pas non plus une claque graphique
- Des énigmes pas toujours claires à comprendre

Prince of Persia: The Lost Crown est un jeu pour vous si :

- Vous aimez la licence
- Vous aimez les metroidvania
- Vous aimez l’exploration dans les jeux vidéo

Les notes de Prince of Persia: The Lost Crown

- Réalisation technique : 16/20
- Direction artistique : 16/20
- Level design : 19/20
- Gameplay : 18/20
- Scénario : 17/20
- Bande sonore : 18/20
- Durée de vie : 17/20

Verdict définitif : 17/20

Ce n’est certainement pas sous cette forme que l’on attendait la renaissance de Prince of Persia mais force est de constater que The Lost Crown opère un retour fracassant de la licence sous la forme d’un metroidvania maîtrisé et bien pensé en plus d’être addictif.
Entre tradition et modernité, le titre d’Ubisoft Montpellier s’inspire de grands noms du genre pour proposer une formule qui fonctionne extrêmement bien et offre un réel plaisir manette en main au point que les heures défilent sans que l’on ne s’en rende compte. Que ce soit dans ses combats, dans son exploration ou encore dans ce qu’il a à raconter, The Lost Crown est la promesse d’une épopée captivante dans les bottes d’un Sargon débordant d’énergie et doté d’une classe folle. La très bonne surprise de ce début d’année.