[Edito] Google Stadia sort demain, dans la plus grande indifférence ?

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, par Amaury Laguerre (Sadako)

A l'aube de la prochaine génération de consoles qui sera représentée par la PS5 et la Xbox "Scarlett" (nom provisoire), les constructeurs et d'autres géants du web tentent de nous convaincre que le Cloud Gaming sera la prochaine révolution du mode de consommation des jeux vidéo. Dans cet édito, je vous propose de découvrir mon point de vue sur Google Stadia, qui fera sa sortie demain, mardi 19 novembre 2019. Dans la plus grande des indifférences ?

Une sortie qui n'est pas une fête du gaming

Nous ne sommes vraiment pas loin du lancement de la Ouya avec la sortie de Google Stadia en termes d'intérêt des joueurs et joueuses. Lors de la sortie de chaque console, on peut en effet ressentir une effervescence certaine : les joueurs sont impatients, les constructeurs jouent avec eux pendant des mois pour faire monter l'attente, et les réseaux sociaux sont submergés de commentaires (pour ou contre) ces mêmes machines.

En débarquant comme un parfait étranger, Google ne nous a jamais semblé avoir les moyens de rivaliser avec Sony, Nintendo, Microsoft et l'univers du gaming sur PC. Incapable de stimuler les attentes, Stadia débarque un peu comme un cheveux sur la soupe demain, dans la plus grande des indifférences.

Depuis la naissance de Playerone.tv en décembre 2009, nous n'avons que rarement vu un lancement qui se fera dans un tel silence, presque morbide, avec un Google qui ne cherche d'ailleurs pas du tout à contacter les rédactions (que nous connaissons) pour proposer des tests de son service. 

En aucun cas, la sortie de Google Stadia n'est une fête du gaming comme c'est toujours le cas pour des sorties majeures de consoles et autres services importants de l'industrie du gaming. S'il est sans doute normal qu'un service de Cloud Gaming fasse moins de bruit qu'une sortie d'une nouvelle console, force est tout de même de constater que l'indifférence ne présage rien de vraiment bon en France pour Google Stadia.

Une offre timide qui n'apporte pas grand chose

Et surtout, une offre qui n'est pas vraiment prête. Entre un line-up de sortie très faible, et des features intéressantes qui ne seront lancées qu'en 2020, difficile de voir Google Stadia comme une alternative sexy. Aussi austère que les précédents livestream de Google visant à présenter Stadia, la sortie du service ne donne pas vraiment envie.

Même les amoureux du Cloud Gaming semblent ne pas vraiment vouloir de Stadia, préférant rester fidèle à des méthodes plus classiques pour jouer sur PC, et au duo Xbox Game Pass / PlayStation Now sur consoles. L'argument qui revient le plus souvent en vous lisant ? Vous n'avez pas envie de payer un abonnement en plus d'un jeu avec Google Stadia (pour profiter de la 4K, l'accès au service, hors jeu, en 1080p 60FPS étant gratuit), pour un service qui ne sera, à sa sortie, en aucun cas indispensable.

La France n'est pas prête pour le Cloud Gaming

D'une manière plus globale, la France est-elle prête pour profiter pleinement du Cloud Gaming ? Pas vraiment. En effet, si la région Ile-de-France avait, en septembre 2019, un taux de logement raccordable à la fibre de 80%, ce chiffre plonge à 35% pour la région Grand-Est. Pas de quoi faire rêver Google, même si la 5G pourrait, d'ici un ou deux ans, remplacer la fibre.

Mais en dehors de cette question de débit purement technique, les joueurs semblent encore majoritairement attachés à la bonne vieille technique classique pour jouer : un support physique et des jeux digitaux / physiques achetés. Selon moi, le succès du Game Pass de Microsoft ne peut pas vraiment être pris en compte, ce dernier étant davantage populaire pour sa grille tarifaire que pour son côté technique (on joue quoi qu'il arrive sur une console physique).

Stadia - Un avenir à la Google + ?

Loin de moi l'idée de faire des prophéties, mais je vois pour le moment Google Stadia comme un service de Cloud Gaming qui n'a pas les armes pour lutter. Face à Microsoft avec xCloud et Sony avec son PlayStation Now, Google part avec de trop grands handicaps pour avoir une chance de s'installer confortablement à la table des acteurs majeurs de l'industrie des jeux vidéo.

Je peux me tromper, bien entendu, mais je n'imagine en effet pas du tout les éditeurs sortir massivement leurs titres sur un support qui ne propose rien de plus que ce qu'on trouve déjà partout ailleurs, hormis le fait d'y jouer sans une console ou un PC. Vous voulez en discuter avec moi ? Ce sera avec plaisir, sur notre page Facebook, en commentaires de cette publication !