Les claques graphiques ne font plus vendre de jeux vidéo selon ID Software

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, par Amaury Laguerre (Sadako)

Il y a de nombreuses années, seuls de rares studios de développement étaient capables de produire de véritables claques graphiques qui demandaient des millions pour aboutir à un moteur solide et bien optimisé. On pensera notamment au tout premiers jeux de Crytek (Far Cry, Crysis) et à une poignée de jeux consoles (Shenmue, Donkey Kong Country, God of War 2) qui pouvaient compter sur leur technique pour se vendre par millions d'exemplaires. Résumer ces titres à de simples claques graphiques serait par ailleurs non objectif, mais il faut bien avouer que pendant longtemps, des séries se sont vendus énormément grâce à leur plastique très haut-de-gamme. Et en 2018 ?

La technologie ne fait plus uniquement vendre des jeux vidéo

Dans une interview à GamesIndustry, l'actuel PDG de ID Software, Tim Wilits, aborde ce sujet épineux de la claque graphique. Selon lui, plus personne dans l'industrie des jeux vidéo n'est obsédé par les technologies pures et dures. Le centre des débats s'est en effet déporté sur de belles directions artistiques, et les studios sont maintenant bien plus concentrés sur le fait de produire de bons jeux vidéo, que de simples vitrines technologiques.

Comme l'affirme Tim Wilits, les développeurs modernes sont à présent presque tous capables de faire des merveilles graphiques (on arrive même à voir de très belles choses avec l'Unreal Engine 4 dans des projets indépendants), mais la technologie n'est plus l'argument principal pour faire vendre un jeu, les campagnes marketing s'architecturant autour d'autres points forts des jeux vidéo.

Ce qu'on en pense

Nous rejoignons l'avis de Tim Wilits en constatant que peu de studios mettent maintenant en avant les graphismes incroyables de leurs productions, mais nous apporterons toutefois une nuance à ses propos. De ce que nous constatons sur nos réseaux sociaux, et de nos propres goûts, un jeu vidéo qui resplendit a beaucoup plus de chances de faire parler de lui qu'un titre qui propose la même expérience avec une technique moins bonne.

Il n'y a qu'à revenir quelques semaines en arrière pour voir l'impact des annonces de l'E3 2018, où les plus beaux jeux vidéo du salon ont énormément provoqué de réactions de la part des joueurs. On pensera notamment à The Last of Us: Part II, Ghost of Tsushima, Anthem, Assassin's Creed Odyssey ou encore The Division 2 qui ont fait bien plus de bruit que Shadow of the Tomb Raider ou encore Dying Light 2.

Nous sommes en tout cas complètement en accord avec ID Software pour dire qu'à l'heure actuelle, la plupart des jeux vidéo sont d'une qualité visuelle très grande, avec des moteurs graphiques capables de belles choses mais lorsqu'ils ne sont pas dans le haut du panier de la concurrence. Arguant depuis des années que les graphismes d'un jeu vidéo ne font pas tout, nous sommes donc ravis de voir que les joueurs et les développeurs mettent l'accent sur d'autres points qui nous paraissent plus important, comme la direction artistique ou le gameplay et le level design. Mais dire que les graphismes ne comptent plus serait un mensonge, n'importe qui ne refusant pas une grosse torgnole visuelle dans les dents de temps à autre si le jeu a de l'intérêt.