Un E3 2018 sous le signe de la gratuité et du traumatisme Star Wars Battlefront 2

Avatar de Sadako
, par Amaury Laguerre (Sadako)

De EA à Ubisoft en passant par Bethesda, cet E3 2018 est assurément à placer sous le signe d'une réaction en chaîne des plus gros éditeurs de jeux vidéo mondiaux. D'un grain de sable, une tempête de sable s'est littéralement levée en fin d'année 2017, lors de la sortie de Star Wars Battlefront 2 qui a en quelques sortes été le coup de trop. Récit d'un vilain petit canard qui a changé les choses dans une industrie des jeux vidéo en constante évolution.

Le cas Star Wars Battlefront 2

Que l'on soit clair, nous n'avons jamais considéré Star Wars Battlefront 2 comme un mauvais jeu à sa sortie, mais comme un jeu produit et financé par le mauvais éditeur, EA. Avec une progression volontairement bridée à sa sortie par son éditeur pour pousser au maximum les joueurs à acheter des lootboxes, Star Wars Battlefront 2 a reçu de plein fouet la grogne et la haine des joueurs qui ont réagi avec leur porte-feuille en n'achetant pas le FPS de DICE.

Avec des ventes catastrophiques qui n'ont absolument pas comblé les attentes de son éditeur et de ses actionnaires, Star Wars Battlefront 2 est devenu l'exemple à ne pas suivre pour nombre d'éditeurs tiers, et cela s'est beaucoup remarqué pendant cet E3 2018.

La générosité, arme contre les attaques des joueurs

Durant les différentes conférences du salon californien, nous avons bien senti que les éditeurs mettent tout en oeuvre (sauf Activision qui fait son radin pour le Season Pass de Call of Duty: Black Ops 4) pour ne pas être prisionniers de la prochaine "shitstorm" à la Star Wars Battlefront 2.

La tendance qui s'est dévoilée est d'offrir les équivalents des Season Pass en les transformant en mises à jour gratuites post-sorties. Battlefield V, The Division 2 et Anthem, pour ne citer qu'eux, fonctionneront donc sur ce système de mise à jour, et il ne sera pas nécessaire d'acheter un Season Pass à 50€ pour avoir plus de contenu multijoueur.

Si vous avez suivi les différentes conférences parmi nous en live sur Facebook ou YouTube, vous aurez d'ailleurs certainement noté qu'à de nombreuses reprises, les éditeurs ont mis en avant le "no lootboxes" lors des présentations des jeux. Une manière de dire aux joueurs : "nous, nous sommes des gentils, il n'y aura pas de lootboxes dans notre jeu".

Un E3 2018 très caritatif

Enfin, histoire de complètement redorer leur blason, beaucoup d'éditeurs ont annoncé participer à des oeuvres de charité et associations caritatives avec votre / notre argent. Comme si les sommes amassées faisaient à présent culpabiliser les éditeurs de jeux vidéo AAA. Bethesda, EA et Ubisoft (entre autres) reverseront donc une partie de leurs profits à ceux qui en ont vraiment besoin. Et ça, c'est vraiment une chouette décision.

Une évolution forcée, mais bénéfique pour les joueurs

L'industrie des jeux vidéo n'a pas été révolutionnée par la grogne autour des lootboxes et autres pratiques douteuses de certains jeux vidéo, mais force est de constater que la sortie de Star Wars Battlefront 2 a changé pas mal de choses. Traumatisés par la mise à mort des espérances commerciales du FPS de DICE et EA, les éditeurs ont bien vu qu'il ne fallait pas aller trop loin pour ne pas s'attirer les foudres de ceux qui les font vivre, les joueurs et les joueuses de jeux vidéo.

Une leçon de morale qui semble avoir été retenue par la majorité de l'industrie des jeux vidéo à gros budget, pour des pratiques commerciales qui devraient être plus "équitables", au moins dans les mois et années à venir. Bravo, les joueurs !