Test de DOOM sur Nintendo Switch : Une version à emporter partout, mais avec des sacrifices à faire

Avatar de Sadako
, par Amaury Laguerre (Sadako)

En 2016, DOOM nous envoyait toute sa violence et sa nervosité sur PC, PS4 et Xbox One, pour un nouvel opus qui allait à l'essentiel : du frag sanglant qui éclabousse, et une technique vraiment exemplaire aussi bien sur consoles que sur une config' musclée. Avoir DOOM dans la poche vous manque, depuis la sortie de l'unique version portable parue sur Game Boy Advance au début des années 2000 ? Bethesda vous propose d'emporter partout votre défouloir, via une version Nintendo Switch satisfaisante, mais qui ne devra pas être pratiquée dans toutes les configurations possibles sous peine de perdre quelques dixièmes de votre vue... Verdict dans notre test de DOOM, effectué via une version cartouche offerte par Bethesda.

Objectif : faire entrer DOOM sur Nintendo Switch

S'il y a bien un constat assez triste qui peut déjà être fait aussi bien pour ce DOOM que pour les récents jeux vidéo parus sur Nintendo Switch, c'est bel et bien le manque de sérieux des éditeurs qui n'optent pas pour une taille de stockage suffisante pour les cartouches accueillant les jeux. Que ce soit pour Skyrim, DOOM ou encore L.A. Noire, il faudra donc passer par la case Micro-SD pour profiter des productions. En ce qui concerne le titre de ID Software, il faudra d'ailleurs obligatoirement télécharger un peu moins de 9 Go de données de mise à jour, sans quoi vous ne pourrez pas du tout jouer à DOOM sur votre Switch. Au total, DOOM occupera donc environ 24 Go sur la Switch : 15 sur la cartouche, et 9 sur la mémoire de la console.

Une fois ce patch installé, on pourra alors jouir d'un contenu plutôt complet, puisque identique à ce qui se fait sur PC, PS4 et One, SnapMap mis à part.

Des sacrifices techniques pour jouer à DOOM partout

Particulièrement fin et fluide à 60 images par seconde dans ses versions "principales" DOOM sur Switch a du passer par une sacré optimisation pour pouvoir tourner sur la console hybride de Nintendo. A l'origine de ce portage, Panic Button, studio qui a réussi "l'exploit" de nous offrir une version nomade de DOOM, mais en dégraissant à outrance tout ce qui consomme des ressources graphiques à une machine.

Cette version tournera donc quasi constamment à 30 images par seconde, ce qui n'est pas un problème en soit, contrairement à la lisibilité du tout en raison d'une résolution vraiment faiblarde.

L'allure générale de DOOM est ainsi conservée, au détriment de quelques effets graphiques, mais surtout de la résolution du jeu. Abaissée à moins de 640p en mode portable, DOOM fait souvent mal aux yeux pour deux raisons : son flou artistique et la difficulté avec laquelle on lira les inscriptions à l'écran. En mode TV, la bouillie est logiquement proportionnelle à la diagonale de votre écran, pour un spectacle qui n'est vraiment pas joli-joli. Pour profiter au mieux de l'expérience DOOM sur Switch, on ne saurait donc que trop vous conseiller d'y jouer en posant la tablette sur une table, et à vous éloigner d'un bon mètre pour conserver votre vue.

Un gameplay barbare, à dompter au Pad Pro

L'autre problème qui se pose en jouant à ce DOOM version Nintendo Switch (et c'est une première, tant nous nous accomodons des Joy-Con depuis la sortie de la console) est l'utilisation des Joy-Con. Autant en mode TV qu'en mode nomade, les sticks analogiques des Joy-Con ont une course tellement petite qu'il va vraiment falloir un gros temps d'adaptation avant de réussir à jouer de manière aussi fluide et précise que sur PS4 et Xbox One. Encore une fois, le meilleur de DOOM sur Nintendo Switch se fera donc avec un Pad Pro en mode Table-Top.

Le constat n'est pas alarmant, mais de la pratique doit être effectuée pour vraiment se sentir à l'aise avec la prise en main proposée par Bethesda. Outre ce petit problème d'ergonomie, on finira par retrouver ses marques si on a déjà joué à DOOM sur un autre support, pour des niveaux qui sont à l'identique.

Lire notre test initial de DOOM ici si vous ne connaissez pas le jeu !

Verdict : 13/20

A moins d'avoir une envie irrépressible de jouer partout à DOOM, nous ne conseillerons pas cette version Nintendo Switch si vous avez la possibilité de le faire sur PC, PS4 ou Xbox One. En revanche, si vous aviez manqué le FPS d'ID Software en 2016, force est de constater que l'ADN originale est toujours de la partie, pour ce qui restera le plus beau shooter en vue à la première personne disponible actuellement sur une console portable. Nous regrettons toutefois ce flou ambiant et ce manque de lisibilité des objectifs de mission en texte, ainsi qu'une ergonomie aux Joy-Con qui aurait pu être mieux travaillée, mais nous félicitons tout de même Panic Button d'avoir réussi à faire entrer un jeu comme celui-là sur la petite nouvelle de Nintendo qui peut se vanter d'avoir de beaux titres "matures" dans son catalogue.

Les points forts

- L'expérience DOOM au complet, sauf SnapMap

- La nervosité toujours au rendez-vous, même en 30fps

- Des astuces intéressantes pour adapter les graphismes sur Switch

Les points faibles

- Trop flou en mode TV

- Prise en main complexe avec les Joy-Con

- 9 Go à télécharger pour commencer à jouer