Test de Ys: Lacrimosa of Dana

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, par Amaury Laguerre (Sadako)

Plutôt habituée à nous suivre partout via des épisodes sur consoles portables ces derniers temps, la série Ys fait cette année un détour par la PS4 et le PC pour accompagner la version PS Vita de Ys VIII: Lacrimosa of Dana. Cette cuvée 2017 est d'ailleurs particulièrement marquante pour la saga, qui fête ses 30 années de vie, là où d'autres ont rendu l'âme bien avant de voir leur trente printemps. Pour l'occasion, Falcom nous livre un épisode numéroté qui vaut vraiment le détour, en prouvant que la réalisation d'un excellent Action-RPG est possible avec un budget modeste. Explications dans notre test de Ys VIII: Lacrimosa of Dana réalisé sur PS4 Pro via une version Blu-ray offerte par l'éditeur.

Le pouvoir d'une superbe direction artistique

Ys VIII: Lacrimosa of Dana est l'exemple parfait du jeu qui arrive à vous faire oublier une réalisation technique faiblarde par une direction artistique inspirée et inspirante. Malgré des graphismes franchement très en deçà de ce que peut livrer une PS4 ou un PC moderne, l'Action-RPG de Falcom s'en sort avec les honeurs en termes de character design et de variété des environnements. Fait pour tourner également sur PlayStation Vita, Ys VIII: Lacrimosa of Dana accuse en effet des textures d'un autre âge (belles de loin, mais loin d'être belles), une modélisation très sommaire des personnages qui apparaissent bien anguleux et des zones de jeux assez petites, entrecoupées d'un léger temps de chargement.

Mais si ces défauts pourraient couper l'envie de passer du temps sur certains jeux, on ne peut objectivement pas dire que Ys VIII: Lacrimosa of Dana soit un jeu moche.

Une fois que vous aurez foulé le sol de l'île de Seiren, la beauté de ce Ys 8 devrait vous envahir, pour se renforcer tout au long de l'aventure qui réserve beaucoup d'environnements différents et de belles choses à contempler. Comme quoi, il ne suffit pas d'avoir le moteur de Horizon: Zero Dawn ou de Uncharted: The Lost Legacy pour charmer la rétine des joueurs, mais d'une bonne inspiration artistique. Loin de la claque technique, Ys VIII affichera d'ailleurs néanmoins du 1080p à 60fps, tandis que nous n'avons pas décelé en quoi la PS4 Pro apportait une plus-value, en dépit de la pastille annonçant une optimisation sur la jaquette du jeu.

Ys VIII, le jeu qui envoûte immédiatement !

Ys: Lacrimosa of Dana commence par vous présenter Adol Christin, héros fidèle de la série depuis 1987, qui se situe sur un gros bateau, dans l'espoir de rejoindre un endroit du globe qu'il souhaite explorer. Autant vous dire que cette phase de jeu est de loin la moins prenant de l'aventure. L'installation du scénario est en effet un peu maladroite, pour un Adol que l'on occupera pendant environ 45 minutes sur ce navire avant qu'un poulpe géant ne fasse chavirer la coque. Une fois en mer, la véritable aventure de Ys VIII démarre, en emportant le joueur dans une spirale addictive difficile à arrêter.

Adol se retrouvera en effet échoué sur la plage de l'île de Seiren, que l'on dit hanté et qui ne laisse personne repartir vivant.

De cette connaissance peu rassurante du territoire en apparence vierge de toute civilisation, Adol en profitera tout de même pour partir à l'exploration des environs, pour tomber petit à petit sur quelques anciens passagers du navire. S'en suivra alors la mise en place de la réelle intrigue qui évoluera sur plusieurs tableaux à la fois : secourir les naufragés qui trouveront rapidement un rôle dans cette communauté improvisée, découvrir la map en la traçant au fur et à mesure de vos multiples escapades, et interagir avec la mystérieuse Dana pendant les rêves d'Adol.

A ce moment là de l'aventure, le cocktail savoureux de Ys: Lacrimosa of Dana prend alors toute son ampleur pour ne jamais vous lâcher jusqu'à la fin du titre. De découvertes en découvertes, le gameplay particulièrement addictif de la série de Falcom nous revient en grande forme. Arpenter les environnements très variés de Seiren sera alors un grand plaisir fait de bashing de petits ennemis, de gros boss rappelant souvent la saga Monster Hunter et de moments plus calmes saupoudrés de scènes cinématiques et autres séquences de dialogues jamais trop longues, ni inintéressantes. Tout est parfaitement bien dosé dans ce Ys 8 qui place le joueur au centre de l'histoire en tant que véritable acteur de sa destinée.

Des nouveautés qui font mouche

Le système de combat de Ys VIII: Lacrimosa of Dana reprend ce que l'on connait dans les autres opus, soit des actions à réaliser "en direct" et des combinaisons de touches qui déclencheront des attaques spéciales. On retrouvera également des techniques permettant de recharger la jauge de coups spéciaux, pour finalement donner un beau spectacle à chaque affrontement avec les ennemis qui peuvent être frappés aussi bien au sol que dans les airs, Falcom autorisant à présent les sauts pendant les fights. Sans aucun doute, le gameplay de ce Ys 8 est le plus réussi de tous, donnant lieu à des scènes d'action frénétiques et jouissives.

Mais en jouant à ce Ys version 2017, on a surtout une grosse impression de fraîcheur, à tous les niveaux. Que ce soit dans la narration ou dans les phases de gameplay proposées, jamais un épisode de la série n'aura été aussi varié et intéressant à parcourir. Il n'y a absolument rien de révolutionnaire dans Ys VIII, mais Falcom a réussi à utiliser des petits éléments de gameplay à la fois connu dans la série, et novateur, pour en faire une aventure qui se laisse jouer sans voir le temps passer pendant des heures. Sans spoiler, on citera juste des phases avec Dana un peu moins rythmées, mais qui apportent toutefois une diversité certaine.

On retiendra donc de notre aventure des combats punchés, l'utilisation ingénieuse des aspects RPG pour la gestion des personnages, la possibilité de switcher en temps réel entre les 3 personnages sur le champ de bataille pour exploiter leurs forces et aptitudes, des boss passionnants à mettre à terre, une histoire bien racontée (bonjour les fautes d'orthographe, en revanche, et les approximations de traduction !), des musiques toujours aussi superbes, tandis que les (trop rares) scènes cinématiques en dessin animé forcent encore le respect.

C'est beau d'avoir 30 ans !

A l'heure où les séries trentenaires, survivantes de l'apocalypse financière d'une industrie du jeu vidéo en perpétuelle évolution, se comptent sur les doigts d'une main ou deux, Ys nous prouve qu'il ne faut pas spécialement avoir des millions de dollars de budget pour continuer à faire rêver les joueurs. Que vous soyez fan de la série ou tout simplement amateur de RPG / Action, il nous paraît évident de vous orienter vers l'achat de ce Ys VIII: Lacrimosa of Dana qui vous fera vivre une aventure haute en couleur, avec la plus belle des variétés. Une saga qui arrive encore à se réinventer sans renier son riche héritage, pour une aventure que nous avons adoré arpenter sur cette île de Seiren qui regorge de mystères et de secrets à percer... Si Falcom avait les moyens financiers d'un Square Enix, la concurrence aurait du souci à se faire !

Réalisation technique

11 / 20

Direction artistique

18 / 20

Level design

17 / 20

Gameplay

17 / 20

Scénario

17 / 20

Bande sonore

18 / 20

Durée de vie

15 / 20
  • Des musiques toujours aussi bonnes !
  • Belle réussite artistique qui rattrape la technique
  • Gameplay nerveux et jouissif
  • Variété des quêtes et action à réaliser
  • La survie sur une île bien rendue
  • Un bestiaire varié et impressionnant
  • Au moins 40 heures de jeu
  • L'exploration de la map "à la main"
  • Scénario intriguant, qui ne déçoit pas
  • Sous-titres en français !
  • Un jeu PS Vita en 1080p à 60fps
  • Traduction parfois hasardeuse et "à côté"
  • Les phases avec Dana, moins passionnantes

Verdict

17 / 20