Test de Lethal VR

Wednesday 4 January 2017 à 13:04, par Thomas

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Installé confortablement dans les salons des plus riches (ou chanceux) d’entre vous, le casque de réalité virtuelle de Sony peine pourtant à s’armer de jeux qui justifieraient de voir son compte en banque se délester de plus de 400 euros. Le rayon des jeux must-see sur PSVR se comptant sur les doigts d’une main, Lethal VR entend bien faire partie de la communauté très fermée des FPS VR qui valent le coup de flingue. Mission accomplie ? Réponse dans ce test à retardement, réalisé via un code PlayStation Store offert par l'éditeur.

Fête Foraine

Au cas où certains d’entre vous porteraient l’anglais dans leur cœur avec autant d’amour que votre fidèle serviteur y porte les épinards : oui, Lethal VR est un jeu de tir type FPS, à la Until Dawn: Rush Of Blood. Là où il se détache de son compatriote, c’est que Lethal VR n’est pas un rail-shooter. Point positif donc : pas de risque de motion sickness en vue puisque pas de … motion. Par contre, au fur et à mesure des stands de tir qui nous apparaissent, on se rend bien compte que Lethal VR peine à se renouveler. Malgré la trentaine de niveaux offerts, bien courageux sera celui qui s’échinera à trouver au FPS de Team17 le bénéfice du doute.

Tout simplement parce que Lethal VR ne nous laisse pas douter. Sans aucune hésitation possible, on aura fait le tour de ce FPS à partir du troisième niveau. C’est d’autant plus dommageable que les armes qui nous sont offertes sont nombreuses et variées : couteaux, shurikens, uzi, mitraillettes, fusils à pompe… Le gros problème finalement, c’est qu’on n’a pas forcément envie de les utiliser, parce que le monde dans lequel Lethal VR nous plonge est un monde éhontément factice, fait d’ennemis en carton-pâte, de cibles noires, blanches et rouges, de vases et de civils aux visages figés et inexpressifs. Dîtes-le vous bien, tirer sur de la vaisselle en porcelaine type XIXème siècle sera de loin la scène la plus choquante que vous verrez dans Lethal VR. La différence qui existe donc entre un stand de tir banal de fête foraine et ce jeu est que vous n’aurez pas le plaisir de vous délecter d’une barbe à papa une fois que toutes les cibles seront touchées.

Certes, un FPS de type shooter qui n’est pas graphiquement brutal n’a rien de mal, bien au contraire. Le problème se pose en revanche si ce jeu est développé sur une plateforme qui est censée promouvoir sa qualité d’immersion. Lethal VR n’est pas un mauvais jeu intrinsèquement, mais son univers factice desserre forcément les attentes inhérentes à la plateforme qui l’héberge.

De l’immersion à l’émersion

En découle alors un profond sentiment d’ennui qui ne fait qu’augmenter au fur et à mesure des décors en polyester. Les développeurs de Three Field Entertainment auront beau implémenter des nouveaux composants : nouvelles armes, nouveau défis, prise d’otage, test de réflexe etc. le problème ne change pas : Lethal VR est prisonnier des défauts associés à sa nature. Pire encore, il devient une caricature de lui-même, niant par la même les qualités même du casque de réalité virtuelle de Sony. A l’opposé d’un Until Dawn: Rush of Blood, qui misait beaucoup sur l’immersion totale, la facticité de Lethal VR extirpe le joueur de l’univers qu’il peine à créer. Même les joueurs les plus naïfs ne se laisseront pas berner bien longtemps par les rouages démodés de ce FPS suranné.

Pourtant, par brefs moments de génie,  Lethal VR brille par certains aspects : la précision aux manettes PS Move sur les armes à feu tient sans conteste la dragée haute à n’importe quel autre FPS développés sur le casque de Sony. Mieux encore, le filet rouge d’aide à la visée disparaît avec l’apparition des décors du niveau qui vous accueille. Cette volonté de ne pas prendre le joueur par la main au moment de pousser sur la gâchette est excellente, et devrait se trouver sur plus de FPS, tant elle favorise l’immersion.

Malheureusement, les armes, bien que nombreuses, vous seront imposées d’office et sont attachées aux niveaux qu’elles concernent. Il est donc impossible de changer d’arme in-level, ou même avant l’entrée dans le niveau. Et, croyez-nous, la volonté de changer d’armes, notamment dans les niveaux aux couteaux / shuriken, ne brillera pas par son absence. En effet, la visée aux couteaux et aux shuriken est d’une imprécision déplorable, avec des moments ou ledit couteau reste figé dans la main du joueur, ou va à l’opposé de la direction qu'il a choisie.

En bref, il est forcément difficile de conseiller ce Lethal VR, notamment eu égard aux autres jeux type FPS présents sur le marché en ce moment. Malheureusement pour le dernier né de Team17, ce jeu de type fête foraine, purement factice, ne correspond absolument pas aux qualités qu’on attend d’un jeu en réalité virtuelle. Pas forcément beau, imprécis certaines armes en main, répétitif au possible et très peu immersif, Lethal VR ne parvient pas à convaincre et souffre même de la comparaison aux autres FPS, bien plus complets et réussis. Headshot.  

Verdict