Test de Devil May Cry 5

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, par Amaury Laguerre (Sadako)

Née d'une des nombreuses versions abandonnées de Resident Evil 4, la série Devil May Cry a toujours su se démarquer par des épisodes nerveux, somptueux, à l'univers unique. En 2013, Ninja Theory nous avait d'ailleurs offert une version "rebootée" des aventures de Dante, très agréable, mais malheureusement assez controversée chez les fans de la saga en raison d'une direction artistique vraiment éloignée de l'oeuvre originale. Orpheline de toute suite, cette nouvelle version avait ensuite laissée la série en stase, jusqu'à l'annonce de Devil May Cry 5 par un Capcom bien décidé à redonner ses lettres de noblesses à Dante et ses potes. Légitimité retrouvée avec un casting choc à son développement ? Verdict dans ce test de Devil May Cry 5, réalisé sur Xbox One X via une clé Xbox Store offerte par Capcom France.

Un style démoniaque et une plastique qui envoie !

Lors de notre prise en main primaire avec Devil May Cry 5, aussi sur One X à l'époque (sur un kit de développement), nous avions déjà trouvé le titre de Capcom somptueux aussi bien techniquement qu'en termes artistiques. Avec cette version finale, force est de constater que nous en avons pris encore plus dans les dents en suivant l'aventure depuis son tout début. Sans vous dévoiler des pans importants de l'histoire, sachez que Devil May Cry 5 prend place juste après la fin de Devil May Cry 4, et qu'il aura donc fallu plus de 10 ans avant de connaître la suite de cet opus resté trop longtemps sans descendance.

Dès les premières minutes de jeu, Devil May Cry 5 annonce la couleur : des personnages ultra charismatiques (le trio Nico, Nero, Dante est vraiment d'une puissance rare), une atmosphère de dingue, des scènes cinématiques à tomber par terre (et pour une fois, d'une finesse exemplaire sans le moindre pixel), des ennemis inspirés, un gameplay qui promet, et une plastique qui impressionne avec sa résolution 4K et ses 60 images par seconde qui ne bronche pas sur une Xbox One X qui sait rester silencieuse en toutes circonstances. De quoi annoncer une belle aventure en compagnie de Nero, premier personnage jouable qui s'offre à nous.

Pour rentrer un peu plus dans les détails, et pour étayer les screenshots de ce test de Devil May Cry 5 (qui possèdent un léger voile blanc absent du jeu, mais que nous colle notre carte d'acquisition 4K avec la Xbox One X sans que nous trouvions quoi faire...), sachez que votre épopée vous fera vous battre contre un vilain démon bien décidé à ravager (à nouveau) la surface de la Terre, et plus précisément Red Grave City, ville d'accueil de Devil May Cry 5.

Très londonienne dans ses bâtiments, Red Grave City a en effet un gros problème : une sorte d'arbre lui pousse de son centre, en abritant le Qliphoth, labyrinthe organique qui se nourrit de sang humain pour prospérer pour à son tour nourrir son "chef" des lieux. Devil May Cry 5 vous enverra alors visiter des quartiers de la ville le plus souvent complètement démontés, mais toujours somptueux à regarder, mais aussi pas mal d'endroits différents du Qliphoth, véritable ville dans la ville. Extérieurs, intérieurs, Qliphoth, égouts et autres lieux vous livreront une belle variété d'environnements, toujours sublimés par des effets graphiques "so 2019" toujours superbes, mais jamais putassiers.

Comme dit plus haute, Nico, Nero et Dante sont de retour, tout comme Trish, Lady et le petit nouveau de cette suite, V. Bien énigmatique, V est le troisième personnage jouable de Devil May Cry 5, et possède d'ailleurs un gameplay vraiment bien à lui qui apporte énormément de fraîcheur au titre de Capcom. Et le gameplay, dans ce DMC 5, est une véritable pépite.

Devil May Cry 5 - L'école du fun et du gameplay

Si vous avez déjà touché de près ou de loin à un Devil May Cry, vous savez déjà certainement que cette série fait partie des Beat'em All les plus nerveux qui existent. Contrairement à God of War qui a fait le choix de calmer son ADN pour mieux concentrer sa colère sur des moments précis, Devil May Cry 5 conserve toute la fougue de sa jeunesse pour faire de son gameplay son plus gros point fort. Et quel point fort !

Les développeurs ont fait plusieurs choix primordiaux, pour que n'importe quel joueur puisse s'amuser avec DMC 5, qu'il ait déjà joué ou non à la saga auparavant. Premier choix intelligent, celui de faire intervenir les trois personnages jouables au fur et à mesure. A chaque fois que vous commencerez à bien maîtriser les combos et aptitudes de chacun, un nouveau entrera dans la danse en devenant jouable, ce qui permet d'appréhender les spécificités de tous avec aisance et fluidité. Une sage décision, puisque Nero, Dante et V ne se dirigent absolument pas de la même manière.

Premier personnage jouable, Nero vous apprendra très tôt à manier son Devil Breaker, une prothèse imaginée par Nico qui se greffe là où le personnage s'est autrefois fait couper le bras droit. Accessoires centraux du gameplay de Nero, les différents Devil Breaker permettront des enchaînements de dingues, tout en ayant chacun une attaque spéciale. Tout comme pour Dante, Nero possède une épée et une arme à feu qui permettent d'enchaîner les combos avec les Devil Breaker en renfort pour un personnage finalement très technique pour l'exploiter à fond.

Second perso qui deviendra accessible au bout de quelques chapitres, le mystérieux V qui sera incapable de se battre au corps-à-corps de part sa grande faiblesse physique. Un Beat'em All avec un avorton ? Détrompez-vous, puisque s'il ne peut se battre directement, V possède trois âmes qui pourront attaquer à sa place, sous ses ordres. Un piaf et une panthère, un gros colosse en attaque spéciale, pour un trio vraiment jouissif à manier (et aussi assez technique pour diriger les deux "armes" de base en même temps). Le but étant d'achever avec V "himself" les ennemis affaiblis par les animaux de compagnie du personnage. Moins nerveux, le gameplay de V n'en est pas moins addictif, et une vraie nouveauté dans un Beat'em All.

Troisième et dernier larron qui s'ouvrira à vos contrôles, Dante. Le seul et l'unique, qui reprendra ses armes fétiches et ses grosses épées pour péter du démons dans tous les sens. Contrairement à Nero et V, Dante possède le gameplay le plus classique du trio, mais est tout autant agréable et jouissif à diriger tant les combos sont impressionnants quand on maîtrise le héros de la série Devil May Cry.

Outre le champ de bataille, Nero, V et Dante pourront passer au Camper-Van de Nico (ou près de statuette quand le chemin est bouché pour Nico) pour améliorer des compétences. En récupérant les classiques orbes rouges, le trio pourra dépenser les gains des bastons en nouvelles aptitudes, barres de vie supplémentaires ou encore Devil Breaker ou nouvelles pétoires pour Dante. En un seul run, n'espérez pas avoir toutes les compétences des trois personnages à 100%, chose qui ne sera possible qu'en accomplissant une nouvelle partie en mode "New Game Plus".

Jeu de son époque, Devil May Cry 5 propose aussi de trouver ou d'acheter des orbes dorées, qui permettront tout simplement de vous relever pendant un combat si vous passez l'arme à gauche. Très faciles à obtenir (nous avons terminé le jeu avec 12 orbes dorées en notre possession), ces orbes peuvent rendre les choses un peu trop faciles. Les vrais ne les utiliseront sans doute pas pour avoir un challenge plus poussé.

Au cours de ce long zoom sur le gameplay de Devil May Cry 5, nous espérons que vous aurez compris que celui-ci est le point absolument central du jeu. Le titre puise en effet toute sa puissance de trois personnages aussi réussis artistiquement qu'intéressant à exploiter, avec des complexités de maniement nombreuses qu'il faudra vraiment dompter pour exploiter au mieux. Un bijou de gameplay, ce Devil May Cry 5 !

La foire au boss est de retour !

Mais cette excellence de gameplay proposée par Devil May Cry 5 ne serait absolument rien sans des ennemis véloces, rusés, et des combats de boss aussi inspirés que nombreux. Durant les 20 chapitres qui composent le titre, il vous arrivera parfois de croiser non pas un mais deux boss ! Tous sublimes artistiquement, les boss de Devil May Cry 5 ont des patterns intéressants et des évolutions amusantes à affronter. Le titre n'est pas d'une difficulté insurmontable en "normal", loin de là, mais nous vous invitons à booster la difficulté en New Game + pour en baver déjà davantage, surtout si vous cherchez le rang SSS !

Si la variété des ennemis "de base" aurait pu être un brin plus grande, Devil May Cry 5 n'a absolument rien à se reprocher du côté de ses boss qui s'enchaînent à une vitesse folle. La fête du boss 2019 est à Red Grave City !

Un univers sonore parfait

Côté son, c'est également du bonheur absolu ! Les musiques (connues pour certaines) sont d'une puissance parfaite pour accompagner les bastons du trio, tandis qu'elles savent aussi faire dans l'émotionnel pour se mélanger aux scènes cinématiques plus délicates. De son côté, le doublage en anglais est une petite merveille, avec un ton toujours en place et des vannes toujours bien placées, sans lourdeur particulière. Vous ne pipez mot à l'anglais ? Pas de panique, Devil May Cry 5 est intégralement sous-titré en français, et de fort belle manière qui plus est.

Devil May Cry 5 : Dantesque !

A ranger fièrement aux côtés des Bayonetta et God of War, Devil May Cry 5 est un retour rassurant et ultra jouissif de la série aux affaires. Véritable modèle de ce que doit être un "fast" Beat'em All pour scotcher le joueur à son canapé, DMC 5 nous a littéralement séduit du début à la fin. Très différent d'un God of War qui s'est réimaginé un game design en 2018, Devil May Cry 5 reste fidèle à ses origines, en sublimant le tout par un RE Engine capable de belles prouesses en 4K à 60 images par seconde et des affrontements aussi défoulant qu'ils peuvent aussi être technique pour remporter le mythiques rang SSS.

On imagine sans mal une suite débarquer dans quelques années pour répondre aux questions laissées sans réponse dans ce Devil May Cry 5 qui fait beaucoup de bien à la série, et aux amoureux d'un genre qui n'est plus si représenté que cela depuis longtemps dans l'industrie des jeux vidéo. Enfin, pour ceux qui se poseraient la question, compter sur 15 bonnes heures de jeu pour boucler l'aventure en mode "normal", ce qui en fait l'épisode le plus long de la série.

 Avec Monster Hunter World, Resident Evil 7, Resident Evil 2 Remake et maintenant ce Devil May Cry 5, Capcom semble avoir compris comment parler aux joueurs pour devenir l'un des meilleurs éditeurs / développeurs de cette génération de consoles. Merci, et rendez-vous au prochain hit !

Réalisation technique

18 / 20

Direction artistique

19 / 20

Level design

16 / 20

Gameplay

18 / 20

Scénario

16 / 20

Bande sonore

20 / 20

Durée de vie

16 / 20
  • Quel style, et quelle classe !
  • Trois gameplay ultra fun
  • La fête du boss 2019
  • Cette BO mythique !
  • Belle durée de vie et rejouabilité
  • Sentiment de toute-puissance absolue !
  • Un beau challenge en normal
  • Les personnages ultra charismatiques
  • 4K à 60 FPS sur One X, ça envoie !
  • Narration passionnante, cinématiques impressionnantes
  • De beaux easter-eggs à découvrir
  • De l'humour, du début jusqu'à la fin du jeu !
  • De belles révélations scénaristiques
  • Un Qliphoth pas toujours inspiré
  • Petite baisse de régime au dernier tiers (ça repart après)

Verdict

19 / 20