Parmi toutes les bonnes choses qu’apportent les consoles de jeux vidéo et les PC aux joueurs et joueuses, certaines pratiques restent plus que douteuses. Et si des hordes de gamers se sont déjà levées contre des injustices et actes négatifs comme certaines microtransactions invasives, d’autres faits n’ont selon nous pas eu assez d’écho. Quelques exemples, en vrac.
1. Les abonnements payants pour jouer en ligne
Depuis la sortie de la toute première Xbox de Microsoft, jouer en ligne est synonyme d’abonnement payant. A cette époque lointaine, seule la Dreamcast avait déjà tenté de connecter les joueurs, mais il était encore bien trop tôt pour imposer cela massivement, les offres internet illimitées n’existant même pas.
Aujourd’hui, sauf si vous jouez sur PC, il faudra obligatoirement posséder un abonnement « premium » mensuel, trimestriel ou annuel pour jouer en ligne sur consoles. Avec la sortie de la PS4, Sony avait en effet décidé de rendre son PlayStation Plus obligatoire pour jouer en ligne, tandis que Nintendo vient de faire la même chose avec son Nintendo Online sur Switch.
Du côté de Microsoft, on ne peut pas vraiment accuser le constructeur d’avoir changé quoi que ce soit à sa stratégie, au contraire de Sony et Nintendo qui ont changé leur fusil d’épaule. Curieusement, les joueurs et joueuses ont accepté le PS Plus et le Nintendo Online sans broncher, ou presque…
2. Les jeux PS Plus et Xbox Gold en location
Sur PS4 et Xbox One, les joueurs et joueuses abonnés au PS Plus et Xbox Live Gold peuvent récupérer des jeux tous les mois, « gratuitement ». Pratique pour jouer sans débourser des dizaines d’euros dans un jeu ? Oui et non, puisque vous n’êtes pas propriétaire de ces titres, ceux-ci étant en réalité en location.
En effet, dès que votre abonnement est terminé, il devient impossible de les lancer à moins de se réabonner, même des mois plus tard. Pourquoi une telle pratique, sachant que les jeux Xbox 360 peuvent être conservés vraiment gratuitement sur Xbox One également ? Un mystère qui n’émeut pas grand monde…
3. L’explosion des jeux « en kit »
A la sortie de Star Wars Battlefront 2 sur PC, PS4 et Xbox One, EA et DICE se sont littéralement faits détruire par les joueurs et la presse, à juste titre, pour l’utilisation de microtransactions vraiment abusives qui nuisaient énormément à la progression. Un scandale qui n’a pourtant pas vraiment eu de répercussion sur d’autres jeux vidéo absolument vendus en kit.
On pensera notamment à Dragon Ball FighterZ et ses autres copains de baston qui livrent à chaque nouvel opus des listes de personnages payants gigantesques, ou à la série Call of Duty qui continue de donner plus de contenu en DLC multijoueur que ce qu’on trouve de base dans les menus.
Autre abération totale qui reste silencieuse, la sortie de la plupart des AAA qui demandent entre 10 et 90 Go de mise à jour pour fonctionner correctement, le jour de la sortie ou même plus tard. Dédicace à The Division 2 sur PS4, dernier en date à avoir livré une mise à jour plus lourde que le jeu en lui-même.
4. Les prix exorbitants des boutiques officielles en ligne
A une époque où la survie des jeux vidéo en version boîte / physique est sur la pente raide, les joueurs ne sont, selon nous, pas assez prudents avec leurs habitudes d’achat. Pour tous les jeux AAA vendus, il est possible de les trouver entre 40 et 60€ sur Amazon ou grandes surfaces, quand le PlayStation Store et le Store Xbox les proposent inlassablement à 69,99€, sans la moindre gratification.
Une fois encore, et vu le contexte économique dans lequel nous sommes depuis quelques années, nous avons du mal à comprendre que les joueurs puissent cautionner des jeux PS4 et Xbox One parfois à plus de 100€ pour des éditions qui ne proposent que des bonus dématérialisés souvent inintéressants, hors Season Pass.
5. Les bannissements de compte PSN et PS4 par Sony
Depuis quelques années, nous aidons sur notre page Facebook de nombreuses personnes qui ont vu leur compte PSN et leur PS4 bannis par Sony. La cause majeure ? Non pas des insultes ou des menaces de la part des joueurs, mais des cartes bleues volées utilisées sur des comptes PSN piratés. En faisant opposition à votre carte bleue, Sony bannira votre compte PSN et votre PS4 pour combler les jeux « remboursés » mais toujours actifs sur la console et le compte en question.
Aimeriez-vous vous faire pirater votre carte bancaire, et être obligé de payer des centaines d’euros pour récupérer l’accès au PSN sur votre PS4 ? Nous avions contacté une association de protection des consommateurs il y a quelques années, mais visiblement, cela n’intéresse personne…
6. Les connexions obligatoires « pour rien »
Si cette pratique est de moins en moins utilisée, on peut encore voir des jeux vidéo obliger la connexion permanente à internet, voire même un abonnement obligatoire au PS Plus / Xbox Live Gold, pour être exploité. On pensera notamment à Anthem qui oblige du PS Plus alors que l’on peut y jouer en solo, ainsi qu’à The Division 2 qui instaure une connexion obligatoire alors qu’il peut être pratiqué seul. La série Need for Speed a déjà pratiqué cela aussi.
7. Des garanties parfois floues
En Europe, la loi oblige une garantie de deux ans pour les consoles de jeux vidéo. La première année de garantie est obligatoirement couverte par le constructeur, tandis que la seconde est à la charge du revendeur. Mais souvent, une fois dépassé les 12 premiers mois, les constructeurs et les revendeurs facturent des devis souvent exorbitants. On pensera à quelques personnes nous ayant fait voir des devis de près de 300€ pour réparer une Nintendo Switch n’affichant plus rien sur son Dock (sur la TV), ou encore à des devis exotiques variés. Ne vous faites jamais avoir, une console de jeux vidéo est bien garanti deux années.
8. La volonté de tuer le marché de l’occasion
D’années en années, on sent bien que les constructeurs et éditeurs souhaitent « tuer » le marché de l’occasion qui ne leur rapporte rien. Après la tentative avortée du Network Pass qui obligeait les joueurs à acheter un passport online pour profiter des features en ligne de certains jeux, l’objectif à long terme est clairement de tuer le marché de l’occasion, comme sur PC.
De plus en plus de jeux ne sortent que sur le PlayStation Store et le Store Xbox, à des prix trop grands, et les constructeurs interdisent purement et simplement la revente ou les dons de jeux dématérialisés. Plus fort encore, le remboursement d’un jeu acheté sur ces boutiques digitales est quasi impossible puisqu’il ne faut ni avoir joué, ni avoir téléchargé le titre en question.
9. Les modèles économiques sombres
Free-to-Play vendu 70€ ou Early Access ? Certains jeux vidéo possèdent un modèle économique vraiment douteux. Et la plupart du temps, cela n’est absolument pas indiqué sur les boîtes de jeux ou dans les publicités de ceux-ci. On pensera à des titres comme No Man’s Sky, Generation Zero ou encore Sea of Thieves qui sont sortis sans énormément de contenu, et qui se mettent encore aujourd’hui à jour. Il faudrait le savoir clairement à la sortie du jeu…
Verdict – Le changement est dans votre portefeuille !
Comme nous le disons très souvent, vous et nous avons le pouvoir de faire changer les choses. La solution ultime pour avoir une industrie vidéoludique plus juste est d’arrêter de sauter sur toutes les précommandes qui se pointent, et de consommer plus intelligemment, au-delà même de votre pouvoir d’achat.
L’une des meilleures manières d’exprimer vos avis est également de vous exprimer sur les réseaux sociaux, pour faire voir massivement vos revendications. De notre côté, nous n’hésitons jamais à mettre en lumière les actes parfois peut respectueux des constructeurs et éditeurs, qui tentent toujours ou presque d’aller le plus loin possible pour maximiser leurs profits.