[Edito] Pourquoi j’ai vendu ma Nintendo Switch, pour un second divorce !

Il y a quelques années de cela, je vous racontais dans un édito ce qui me décevait grandement chez Nintendo, avec une génération Wii U clairement à oublier. Un premier divorce avec un constructeur qui m’avait pourtant tant apporté pendant mon enfance (de la Super Nintendo à la Game Cube).

En 2017, le concept de la Nintendo Switch m’avait énormément plu, et j’avais alors décidé d’acheter « day one » la console hybride qui promettait un joli regain d’intérêt. Le constructeur n’ayant plus qu’une seule machine à alimenter au lieu de deux, je m’attendais en effet à plus de productions 100% Nintendo. Et pourtant, j’ai hier vendu ma Nintendo Switch, ce qui signe un second divorce. Cette fois-ci définitif ?

Deux belles années sur Nintendo Switch

Avec un Zelda: Breath of the Wild à sa sortie, bien que « cross-gen », la Nintendo Switch avait immédiatement su me satisfaire. Bien plus encore ravi de pouvoir jouer à la console partout, cette machine hybride m’a vraiment plu pendant deux bonnes années, avec des jeux vraiment intéressants à faire. Je garderai en mémoire, tout particulièrement, Zelda: BOTW et Mario Odyssey, pour leur côté vraiment complet et une belle exploitation des capacités de la Switch.

Et puis plus rien de neuf

Tout comme pour le Xbox Game Pass ou le PlayStation Now, j’ai l’impression que Nintendo s’adresse avant tout aux joueurs qui n’auraient pas touché à une console depuis la PS3 ou la Xbox 360. Les deux bonnes premières années de la Nintendo Switch ont en effet laissé place, peu à peu, à une innondation de portages de jeux Wii U. Comme si la maudite Wii U s’était soudainement maquillée en Nintendo Switch. Une bonne idée pour permettre aux joueurs de ne pas passer à côté de beaux titres, certes, mais surtout un incroyable puit sans fond de portages fainéants qui m’ont éloigné petit à petit de la console de Nintendo.

Ce que je ne supporte plus chez Nintendo

Où sont les nouveaux jeux ?

Aujourd’hui, le 13 juin 2021, où sont les nouveaux jeux annoncés par Nintendo, pour certains il y a plusieurs années comme Metroid 4, Bayonetta 3 ou encore Zelda: Breath of the Wild 2 ? Où sont les nouvelles licences que promettaient le PDG de Nintendo il y a quelque temps pour séduire à nouveau les joueurs plus « hardcores » que les plus jeunes gamers ? Pourquoi avoir mis en place un Nintendo Network insipide de contenu de manière payante ? C’est comme si Nintendo avait quasi abandonné sa console en 2019 en laissant les éditeurs tiers resortir leurs catalogues de jeux de 2010 à 2015, avec des graphismes toujours plus rudimentaires.

Graphiquement, la Switch est un gros problème

Outre le gros manque de nouveaux jeux sur Switch, c’est aussi et surtout son manque de puissance qui aura eu raison de mes deux yeux. En 2021, lorsque l’on joue sur une TV 4K de 52 pouces, il est tout bonnement impossible d’apprécier un jeu Switch en mode « Dock ». Ceux et celles qui regardent mes lives sur Facebook Gaming le savent, je ne joue quasi qu’en direct par manque de temps, sur ma TV, donc. La dernière tentative de « let’s play » sur Switch était Deadly Premonition 2, littéralement imbuvable sur TV avec un flou dantesque, un aliasing à rendre fou un aveugle, et un framerate proche de 15 FPS.

Même constat sur des jeux à plus gros budget comme Xenoblade Chronicles 2, Metro 2033 Redux, Metro: Last Light Redux, DOOM, Wolfenstein, The Witcher 3 et toutes les autres adaptations « AAA » Xbox One et PS4 qui sont, pour moi en tout cas, injouables sur Nintendo Switch en mode « Dock », et difficilement appréciables sur un si petit écran en mode portable. Le pire des deux mondes, en somme, pour des jeux pas forcément adaptés au format portable, et ignobles à regarder sur TV.

La Switch, une console pour enfants ?

Qu’il est loin le Nintendo de la Game Cube et de la Wii qui proposait des expériences pour tous les types de publics ! Aujourd’hui, le constructeur me donne surtout l’impression de tout miser sur les enfants ou jeunes adolescent(e)s avec des titres leur étant destinés en priorité. Je reproche depuis très longtemps à Nintendo de ne pas avoir su grandir avec son public, et cela se confirme encore une fois avec la Nintendo Switch. Les joueurs de 30 à 50 ans qui ont limé la NES et la Super Nintendo ne comptent plus vraiment pour Nintendo. La seule licence qui me paraît encore intéressante est The Legend of Zelda, mais je n’ai pas trouvé BOTW si fantastique que cela. Je ne l’ai d’ailleurs jamais terminé, la lassitude l’ayant emporté au bout de 40 heures environ, avant d’en voir le bout.

Aujourd’hui âgé de 38 ans, pour moi, le Nintendo qui proposait du Eternal Darkness, Resident Evil: Zero (avec un beau partenariat avec Capcom), Project Zero (licence rachetée par Nintendo qui la laisse crever en silence) ou encore du Donkey Kong Country est mort et enterré. Quand on a mon âge (agite sa canne doucement), quel intérêt peut-on avoir à redécouvrir Zelda: Wind Waker ou Super Mario 64 quand on a conservé sa Nintendo 64 et sa Game Cube ? Une fois passée la nostalgie de quelques heures, je ne suis pas certains que ça vaille vraiment le coup, ces portages n’étant pas des remakes à proprement parler.

En bref, et c’est mon avis, pas une affirmation universelle bien entendu, je ne conseillerais pas la Nintendo Switch à une « joueuse » ou à un « joueur » régulier, mais plutôt à ses enfants s’ils n’ont pas encore découvert Fortnite et Call of Duty: Warzone.

Nintendo – Y a-t-il un pilote dans l’avion ?

Depuis le décès de Satoru Iwata, je trouve Nintendo particulièrement fantomatique. Avec zéro communication ou presque depuis l’arrivée du COVID-19, soit depuis février / mars 2019, il est très surprenant de voir le constructeur s’exprimer sur quelque chose. Que l’on aime ou pas les années Iwata, on ne pouvait pas lui reprocher de ne rien faire pour Nintendo. Aujourd’hui, il est beaucoup plus compliqué de savoir qui fait quoi chez Nintendo, et ce qui se fera à un horizon pourtant assez proche. La ligne directrice semble complètement absente, et je me dis aussi que la course aux nouvelles features de gameplay a finalement fait beaucoup de mal à Nintendo, ayant abandonné totalement la puissance de ses consoles.

On ne joue pas aux jeux vidéo pour prendre systématiquement une claque graphique, mais avouez quand même qu’un Mario ou un Zelda avec la qualité graphique du dernier Ratchet & Clank: Rift Apart ferait passer l’immersion dans une autre dimension. Et Nintendo savait d’ailleurs très bien le faire jusqu’à l’aube des années Wii où le recyclage de composants et la faiblesse visuelle s’est alors imposée. Une console Nintendo puissante éviterait d’ailleurs l’effet « désert » de sorties de jeux vidéo, les éditeurs pouvant alors redévelopper ou porter leurs projets sur Switch.

Plus de 4 ans sans nouvelle de Metroid Prime 4, c’est déjà trop !

Nintendo ne peut plus assumer une console

Les années passant, je constate surtout que Nintendo n’a plus les épaules assez larges pour alimenter une console de jeux vidéo sans le renfort des éditeurs tiers. Depuis la Wii U, les deux dernières consoles de Nintendo proposent un catalogue de titres inédits beaucoup trop faible à mon goût. Il me paraît aujourd’hui inenvisageable d’avoir une seule et unique console Nintendo pour jouer, pour des machines devenues des consoles secondaires. Ou tertiaires. Assis sur un trésor de guerre, la fortune de Nintendo pourrait le pousser à investir dans la création (ou des rachats à la Xbox) de nouveaux studios, pour attirer de nouveaux joueurs ou satisfaire les acheteurs de la Switch.

Les chiffres de ventes ? Cela n’incite pas Nintendo à se réveiller !

Au lieu de cela, Nintendo compte ses billets. Certes, la Nintendo Switch est un véritable carton de part son concept de console hybride vraiment excellent, et les jeux qui s’offrent facilement aux joueurs et joueuses les plus jeunes. Mais cela enferme Nintendo dans une spirale selon moi assez négative qui ressemble fort au succès de la Wii et le four de la Wii U. En l’absence de console portable, il faut également relativiser l’invasion de Nintendo Switch sur le marché, la 3DS étant partie en retraite bien méritée.

Mais quelle déception de ne pas voir plus de jeux Switch sortir alors que Nintendo n’a plus qu’une seule et unique machine à alimenter ! Je vous avoue que j’ai du mal à comprendre, surtout quand on voit la relative faible ambition des jeux exclusifs qui ne demandent pas autant de temps et d’argent que les blockbusters PlayStation, Xbox, Capcom, Square-Enix et compagnie…

J’ai vendu ma Nintendo Switch

Je suis très content pour Nintendo que sa console se vende par palette et félicite le constructeur pour sa longévité. Mais j’aurais été très content de profiter de ma console plus que sur ses deux premières années de vie. Depuis, la machine prenait la poussière et j’ai alors décidé de la vendre pour qu’elle serve à quelqu’un. Ou qu’elle prenne la poussière ailleurs. Tout comme la Wii que j’avais acheté, j’ai regretté mon achat assez rapidement, et j’esquiverai la prochaine console de Nintendo tant que l’offre ne sera pas redevenue ce qu’elle a pu être à son meilleur (selon mes goûts, bien sûr).

Bayonetta 3, où es-tu ?

L’esbrouffe de la Nintendo Switch Pro

A quelques jours du Nintendo Direct spécial E3 2021, je n’avais d’ailleurs aucune attente particulière. Même la potentielle Switch Pro ne me fait pas envie. Connaissant Nintendo et ses nouvelles versions de machine, il ne faudra de toutes façons pas s’attendre à une puissance s’approchant de la PS4 Pro ou de la Xbox One X, sauf si la machine coûte 399€ ou 499€ et embarque un Dock boosté avec un GPU externe (pour le DLSS par exemple). Il serait d’ailleurs particulièrement suicidaire pour Nintendo de lancer une nouvelle Switch plus puissante à l’heure où la crise des composants est au plus fort.

Je n’aime plus Nintendo

Dans mon édito de 2015, je terminais par un paragraphe titré « Playerone.tv aime toujours Nintendo« . Six ans plus tard, je ne suis plus du tout de cet avis, pour la simple et bonne raison que le Nintendo que j’aimais n’existe plus, et qu’il n’existera probablement plus jamais. A force d’acheter des machines sous-puissantes qui finissent toutes par prendre la poussière, et votre désintérêt quasi total pour les articles, tests et vidéos de ces jeux, je me contenterai donc à présent de ne plus rien faire avec la Nintendo Switch, et probablement la console d’après. A moins d’un grand changement de ligne directrice, Nintendo, ce sera désormais sans moi.

En 2000, on aurait assez bien imaginé un Mario 2021 avec cette qualité technique !

  • Sadako

    Journaliste gaming et high-tech depuis 2009, je suis "Vanlifer" depuis 2021, dans mon camping-car équipé pour travailler sur les routes tout comme pour profiter de bons moments de détente !

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