[Edito] Dying Light 2 V.S. Horizon 2 – Ce qui m’a fait « péter un câble » en jouant au jeu de Techland

Lorsque j’ai testé Dying Light 2, je ne pouvais pas vous dire toutes les raisons qui ont orienté ma critique, puisque je jouais déjà à Horizon Forbidden West depuis des jours, mais n’étais pas autorisé à en parler publiquement jusqu’à aujourd’hui. Maintenant que l’embargo autour de Horizon 2 est terminé, je vous propose d’en savoir plus sur mon appréciation de Dying Light 2, avec une comparaison qui n’a pas pour but de comparer les deux titres de manière frontale, mais plutôt de mettre en parallèle deux types de jeux à monde ouvert qui semblent vraiment sortis de deux dimensions différentes. Bien entendu, cet édito ne spoilera rien des deux titres en question, le but étant ailleurs.

Horizon 2 – Une leçon de scénario et de narration

Depuis des années maintenant, les gros blockbusters signés par les PlayStation Studios ont une narration et un scénario ultra solides. En dehors des questions éternelles de goûts et de couleurs, difficiles de ne pas reconnaître cela chez les Naughty Dog, Guerrilla Games, Santa Monica Studios ou encore Sucker Punch. La force de ces productions ? Réussir à intégrer une narration forte dans des jeux qui ne s’y prêtaient pas forcément avant : les jeux d’action / aventure / RPG à monde ouvert.

Et c’est véritablement là que Dying Light 2 m’a été imbuvable, sur le point de la narration et de son scénario. Quand Horizon 2: Forbidden West nous propose une véritable aventure crédible, des moments ultra forts et une mise en scène des évènements exemplaire, Dying Light 2 ne sait rien faire d’autre que de nous afficher des scènes fixes, des lignes et des lignes de dialogues insipides, des PNJ au charisme de moule morte et des quêtes annexes qui ne servent absolument pas l’univers du jeu, le fameux background.

En ayant commencé Dying Light 2 après environ 20 heures de jeu sur Horizon: Forbidden West, je n’ai pas pu accrocher et être immergé dans le monde de Techland qui m’est apparu infiniment fadasse sur quasi tous les points le composant. Pour vous donner un exemple simple, dans Dying Light 2, j’ai passé la quasi intégralité des dialogues des quêtes. Dans Horizon 2, j’ai absolument tout lu de A à Z, pour la simple et bonne raison que ce qui est proposé est intéressant et arrive toujours à approfondir les connaissances du monde du jeu.

L’Ouest Prohibé explose Villedor

Certes, un jeu d’action / aventure en monde ouvert n’a pas forcément besoin d’un scénario révolutionnaire pour être captivant, mais là encore, l’open world de Dying Light 2 n’a pas pu me séduire comme Horizon: Forbidden West (ou Far Cry 6 pour voir un peu plus loin en arrière) l’a fait. Quelle est la cause majeure ? La structure très vieillote du titre de Techland. Horizon 2 ne révolutionne pas le genre, mais sa carte est un régal à explorer, et donne cette sensation d’avoir été construite avec une grande réflexion de la part de Guerrilla Games.

A l’inverse, Dying Light 2 m’a donné une grande impression de vide, de molesse artistique, avec des assets copiés / collés un peu partout, et un manque d’âme qui était pourtant très fort dans le premier Dying Light. La faute à des activités annexes qui tournent en boucle quand Horizon 2 arrive à sortir des sentiers battus avec des quêtes annexes intéressantes, peu de missions « FedEx » prônant les allers-retours et un contenu qui, encore une fois, profite beaucoup au background. Une structure très archaïque qui a vraiment été un frein pour moi dans Dying Light 2, qui me donne l’impression d’avoir voulu trop donner de contenus pour faire grimper le temps passé en jeu au détriment du plaisir de jeu.

Un début d’aventure non frustrant

Qui dit éléments RPG dit forcément que le personnage principal va évoluer avec le temps. Gros problème pour Dying Light 2, Aiden est une véritable limace en début de partie. Asmathique, il ne tient pas 5 secondes en suspension sur un élément du décors. Quand la direction du jeu est de prôner le Parkour, je trouve cela affligeant. Heureusement, les améliorations viennent en prenant de l’expérience, mais Horizon: Forbidden West éclate totalement Dying Light 2 sur ce point aussi, avec une Aloy qui gagne en puissance au fil de l’aventure, mais qui n’installe aucune frustration en début de partie.

Le sens du détail de Guerrilla Games éclate Techland

Quand Horizon: Zero Dawn était sorti en 2017, le titre était parfaitement jouable, sans bugs majeurs, avant la sortie du patch « day one ». Même son de cloche pour sa suite, avec un Horizon 2: Forbidden West que j’ai terminé sans avoir la moindre panne technique. Le patch « day one » n’a fait que peaufiner quelques petits oublis (absences rares de synchro labiales, quelques chutes de framerate que je n’avais pas vu etc.) de dernière minute.

Après 7 années de développement, Dying Light 2 est sorti dans un état de finition plus que moyen, pour ne pas dire mauvais. Optimisation PC à revoir complètement, moteur graphique vieillot, VF complètement aux fraises, bugs de boucles de morts qui bloquent purement les joueurs et les joueuses, cross-play absent du lancement et d’autres palanquées de bugs ont accompagné la sortie de Dying Light 2.

Techland n’est pas le seul studio à sortir des jeux « pas finis ». Mais ce n’est pas pour cela que c’est bien, au contraire. Peaufiner un jeu, attendre le bon moment pour le sortir, c’est s’assurer que la vision artistique de base sera la plus à même de plaire pour ce qu’elle propose. Sortir un jeu avec autant de problèmes n’est ni respectueux pour les joueurs, ni pour les développeurs qui se sont employés pendant des années à donner la vie à un monde virtuel. Valable pour tous les jeux qui sortent en kit, bien entendu.

Une vision artistique brouillonne

Artistiquement, où veut en venir Techland avec Dying Light 2 ? Cette question, il m’est encore impossible d’y répondre tant le développement du jeu et la vision de base semblent avoir été secoués dans tous les sens. Un ressenti personnel, certes, mais qui n’est jamais apparu en jouant à Horizon: Forbidden West. Guerrilla Games livre une vision qui plaira, ou pas, mais qui ne laisse pas de place au doute : Aloy a une mission, elle est très claire, et tout ce qui nous arrive dans le jeu est là pour renforcer le monde inventé par les développeurs.

Dans Dying Light 2, on débarque comme un cheveu sur la soupe dans un univers qu’on ne connaît pas, mais qu’on ne nous présente pas forcément non plus. Plongé au milieu de factions dont on ignore tout, je n’ai vraiment « rien compris ». Qui sont les factions « gentilles » et « méchantes » ? Pourquoi ferais-je plutôt ce choix qu’un autre pour cette faction dont son sort m’est complètement égal, puisque je ne les connais pas ? Pourquoi je ferais 12 allers-retours pour aller chercher un objet à un PNJ dont on ignore tout ? Un assemblage de quêtes qui n’ont souvent pas grand chose à voir entre elles, pour une cohérence artistique qui ne colle pas du tout avec le reste du jeu.

Une appréciation générale heurtée de plein fouet par Aloy ?

Vous comprenez sans doute un peu mieux pourquoi la découverte de Dying Light 2 a été catastrophique pour moi. Est-ce que j’aurais davantage apprécié le titre de Techland si je n’avais pas découvert Horizon 2 avant ? Je ne pense pas non plus, tout du moins pas totalement. Certes, les points cités ci-dessus ne m’ont pas facilité la tâche, mais j’ai relancé, ces derniers jours, le premier Dying Light, et la magie a opéré à nouveau. Bien sur, et comme toujours, l’appréciation d’un jeu vidéo est à mettre étroitement en corrélation avec les goûts, couleurs et vécus des joueurs / joueuses, mais je souhaitais revenir sur ces différents points de Dying Light 2 et Horizon 2 pour mettre en comparaison non pas deux jeux, mais deux manières de faire des jeux, vendus au même prix. Merci de m’avoir lu !

  • Sadako

    Journaliste gaming et high-tech depuis 2009, je suis "Vanlifer" depuis 2021, dans mon camping-car équipé pour travailler sur les routes tout comme pour profiter de bons moments de détente !

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