[Mise à jour – 16 mai 2019] Pour la première fois dans l’histoire de Playerone.tv, nous revoyons deux notes de l’un de nos tests pour correspondre à ce que le jeu n’est pas devenu. Trois mois après sa sortie, Anthem n’a toujours pas reçu la moindre extension / mise à jour gratuite visant à élargir son contenu. Nous avons donc décidé de descendre la note de durée de vie de 3 points, tout comme sa note finale désormais fixée à 12/20 en lieu et place du 15/20 qui tenait compte des mises à jour gratuites prévues.
Malaimé depuis la déception Mass Effect Andromeda, BioWare a tout à refaire pour attirer à nouveau la sympathie des joueurs. Tout l’objectif de Anthem, nouveau « Game as a Service » d’un EA qui rêve d’un destin à la Destiny pour ce nouveau TPS Action / RPG dévoilé à de nombreuses reprises et qui nous faisait craindre à une somptueuse coquille un peu vide. Après deux longues semaines de prise en main, l’heure du verdict à sonner pour le nouveau titre de BioWare. Une réussite ? Verdict dans notre test de Anthem, réalisé sur Xbox One X via une clé offerte par EA France.
Visuellement au top, avec des compromis
Les mauvaises langues hurleront peut-être au downgrade, ce qui est plutôt véridique quand on compare les présentations de Anthem en ultra sur PC au jeu commercial sur console, mais le jeu de BioWare est une vraie vitrine. Sur notre Xbox One X, le dernier né de chez EA est souvent somptueux, avec une résolution native exceptionnelle et toute la panoplie d’effets graphiques modernes qui font de 2019 une année déjà hors-normes avec les sorties de Metro Exodus et Devil May Cry 5 (moins tape à l’oeil, mais souvent impressionnant lui aussi en 4K à 60 FPS sur la machine de Microsoft).
Lors des affrontements, le nombre d’ennemis affiché à l’écran et les explosions en tout genre transforment vraiment notre écran en feu d’artifice, pour un déluge de beauté graphique. Artistiquement, Anthem est également une belle réussite, avec un ancien monde intriguant qui surgit de partout avec des temples et bâtiments que la nature a pris à nouveau.
Aussi beau techniquement et artistiquement soit Anthem, des défauts sont pourtant à noter. Même sur Xbox One X, le jeu de BioWare rame souvent (dès que beaucoup d’ennemis sont présents), présente un clipping plutôt disgracieux sur des éléments proches du joueur (ombres et végétation), ainsi que quelques lags causés par les connexions des alliés qui vous accompagnent en coopération. Du côté du scénario, il est également triste de ne pas voir ce bel univers davantage exploité, avec des dialogues chiants comme la mort que l’on finira par vite zapper, et un background à découvrir uniquement par des notes à lire. On a fait plus sexy.
Dans le rang des choses qui fâchent, on notera également l’obligation d’avoir un abonnement au Xbox Live ou au PlayStation Plus pour goûter à Anthem, le jeu étant uniquement jouable en ligne en coopération. On peut certes choisir de faire les missions seul en annulant un matchmaking, mais il vous faudra le fameux abonnement en ligne de Sony ou Microsoft. Enfin, la qualité graphique des scènes cinématiques est catastrophique, avec un degré de pixelisation rarement atteint pour un jeu de ce budget à qui l’on a appliqué une compression honteuse sur ce détail.
Un gameplay vraiment addictif et défoulant
Autre gros point fort de Anthem, celui qui sera d’ailleurs capable de vous retenir malgré les quelques défauts du titre ? Son gameplay, absolument addictif. Simple mais efficace, l’aspect TPS / Action / RPG est très bien travaillé, pour vous faire ressentir une véritable impression de puissance dans votre armure de Javelin. Avec les 4 classes disponibles, les approches seront différentes, mais toujours très agréable à contrôler. Mention spéciale aux déplacements en jet-pack qui sont grisants comme jamais. Se déplacer sur la grande map ouvert d’Anthem est toujours un plaisir avec cette feature qui rend le gameplay original.
Sur terre, vous pourrez d’ailleurs enchaîner des combos intéressants en utilisant toutes les ressources de votre Javelin : arme principale, secondaire, grenades de différentes catégories, attaques spéciales et coups au corps-à-corps. Les ennemis auraient pu être plus variés, mais les affronter est toujours une belle source de fun.
En ce qui concerne la coopération, là encore, BioWare a très bien calibré son expérience. Vous avez trois potes sous la main ? Alors les parties seront sous le signe de la communication. Vous êtes seul pour jouer ? Le matchmaking de Anthem est très rapide et vous vous retrouverez vite plongé au coeur d’une mission avec trois autres personnes. Etant très nerveux, le gamplay n’impose pas vraiment de communication entre les joueurs, l’observation suffisant à aborder les différents combats. Bien entendu, il est plus agréable d’évoluer en groupe, mais il est tout à fait possible de bien jouer sans communiquer oralement.
Chose agréable, EA et BioWare n’ont pas intégré de microtransactions qui permettent d’avoir un personnage plus fort en payant. Pour ce faire, il faudra forcément jouer pour d’abord débloquer les 4 classes de Javelin, et ensuite les équiper avec les récompenses que vous aurez en terminant des missions (le fameux loot). Seules les options cosmétiques de votre armure seront soumises à microtransactions, une bonne nouvelle, donc. Du côté des paramètres de combat des Javelins, ils sont assez nombreux, et la récupération de loot fait doucement mais surement monter les forces de votre personnage. Une évolution plaisante, couplée à un gameplay addictif comme il faut.
Un contenu conséquent et de belles promesses gratuites
Notre plus grosse crainte vis-à-vis d’Anthem avant sa sortie ? Qu’il soit trop vide pour nous occuper assez longtemps. Nous avions tord. Si les missions principales et annexes vous occuperont environ 25 heures, le « End-Game » offrira quelques forteresses à faire et à refaire, pour des parties occasionnelles entre amis toujours sympathique afin d’avoir toujours plus de loot. Pas de quoi vous tenir en haleine toute une journée non plus, mais une fois le contenu bouclé, vous y retournerez certainement avec plaisir pour faire quelques parties seul ou en groupe.
On pourrait d’ailleurs également reprocher à Anthem sa trop petite variété de missions qui tournent toujours autour des mêmes objectifs (va aider les civils en périls, ramène-nous un javelin en difficulté etc.). Heureusement que le gameplay du titre est toujours bon, l’aspect RPG n’étant pas assez exploité selon nous, et ce, dans tous les compartiments de Anthem (scénario, missions, level design, gameplay).
On se rassurera néanmoins d’une belle « road map » qui promet de belles nouveautés et tout un tas de nouvelles missions à venir dans le courant des mois à venir et ce, complètement gratuitement. Aucun Season Pass pour Anthem n’est en effet à signaler, pour un EA qui souhaite encore se faire pardonner de ses perversions financières passées. Dans les mois à venir, le titre de BioWare devrait donc être de plus en plus intéressant en termes de contenu, chose que nous suivrons avec intérêt dans la section actualité du jeu sur Playerone.tv.
Trop de chargement tuent le chargement
Avant de vous proposer notre verdict définitif de ce test de Anthem, il est bon de revenir sur le plus gros défaut du titre de BioWare : ses temps de chargements. Nous nous plaignons beaucoup de ceux de Metro Exodus, mais ceux de Anthem sont vraiment plus pénibles encore. Pour faire simple, Anthem charge tout le temps. Quand on finit une mission, le jeu charge pour afficher l’écran de progression de l’XP. Quand cela est terminé, le jeu charge le retour à Fort Tarsis (le hub du jeu). En pleine partie, le jeu charge les nouveaux morceaux de la map. Si vous êtes trop loin de vos alliés, le jeu vous transfert automatiquement près d’eux, avec un temps de chargement. Tout est prétexte au chargement dans Anthem, pour une structure vraiment mal pensée. On finit par s’y habituer, mais le temps perdu est très pénible à affronter.
Une coopération réussie pour un bon jeu d’action
Malgré ses défauts, nous avons beaucoup aimé Anthem. Pour son gameplay vraiment intéressant, pour son univers intriguant aussi, nos heures de loot ont été source de beaucoup de plaisir. Tout n’est pas rose dans le dernier jeu de BioWare, mais nous vous conseillons vivement de l’essayer pour voir si vous accrochez à ses missions toujours ultra nerveuses et à son déluge d’action. Un jeu dont nous surveillerons son évolution de près, et qui pourrait bien devenir aussi riche que The Division dans les mois et années à venir. On valide !
Verdict : 12 / 20