Test de Dragon Ball FighterZ

Toujours aussi populaire depuis que nous jouons aux jeux vidéo, la licence Dragon Ball a atteint un pic de hype à l’E3 2017 avec l’annonce de Dragon Ball FighterZ. Avec une fidélité graphique encore jamais vue dans un jeu vidéo, des animations tonitruantes et Arc System Works aux commandes, le jeu édité par Bandai Namco a tout pour plaire lorsque l’on s’attarde un tant soit peu à sa campagne marketing et aux premiers retours des joueurs. Maintenant en possession du titre depuis plusieurs jours, l’heure du verdict a sonné, et c’est donc dans ce test de Dragon Ball FighterZ réalisé sur Xbox One X à l’aide d’une clé offerte par l’éditeur que nous vous proposons de savoir si le cocktail opère bien sur la durée.

Dragon Ball FighterZ – Le plus beau des Dragon Ball

De son annonce à sa sortie sur PC, PS4 et Xbox One, une chose n’a jamais changé : Dragon Ball FighterZ est le plus beau jeu vidéo adapté de la série de Toriyama au monde. Difficile d’ailleurs de réaliser qu’une si belle production tourne avec un moteur 3D (Unreal Engine 4) tant les graphistes ont fait des merveilles avec la modélisation des combattants et leurs animations. Chose qui ravira forcément les amoureux de l’animé depuis les années 90 et notre tant regretté Club Dorothée, l’impression de voir un épisode se dérouler sous nos yeux tout en contrôlant ses personnages préférés. En bref, du grand spectacle qui en met plein les mirettes, pour une claque graphique que nous ne sommes pas prêts d’oublier !

Sur Xbox One X, Dragon Ball FighterZ tourne d’ailleurs logiquement encore plus finement que sur les autres machines disponibles (hors PC), avec une résolution dynamique en 4K qui s’appuie sur du 1800p pour exploser encore plus l’écran avec ses 60 images par seconde ultra stables.

Un contenu un peu chiche

Une fois passé l’émerveillement graphique que Dragon Ball FighterZ nous envoie dans les dents, nous avons fait le tour de tout le contenu que propose le titre. Et là, une première petite déception s’installe progressivement en découvrant un mode histoire vraiment anecdotique dans sa narration et son scénario. Divisée en 3 arcs, l’histoire de Dragon Ball FighterZ nous a très rapidement agacé par sa mollesse qui ne ressemble pas du tout aux combats, ni à la série, à tel point que nous nous sommes parfois demandés si nous n’étions pas en train de jouer à un Visual Novel estampillé Dragon Ball. Pourtant, l’agencement des combats façon damiers avec un nombre de déplacements limité et des cartes de pouvoir à récupérer est plutôt bonne, mais la magie ne prend absolument pas.

Ayant pratiqué les différentes versions bêta du jeu, nous sommes alors allés voir si le mode entraînement avait d’autres choses à nous enseigner, et nous avons découvert un mode de jeu plutôt complet, qui apprend les techniques de base et un peu plus poussées de belle manière. Bien entendu, il faudra rapidement vous confronter à l’IA du jeu, et surtout aux autres joueurs du monde entier pour mettre vos apprentissages à contribution en découvrant que la théorie et la pratique sont encore et toujours deux mondes bien différents.

Du côté du Hub, zone centrale de Dragon Ball FighterZ, on félicitera Ark System Works d’avoir imaginé un terrain d’attente et d’accès aux différents modes de jeu assez clair, et parfaitement lisible. Vous pourrez d’ailleurs faire des parties sur Ring entre amis si vous êtes sur le même serveur, défier l’IA dans le mode Arcade bien conçu (pensez à le terminer avec de beaux grades pour récupérer Vegeta SSB et Sangoku SSB), accéder à divers options, et partir en quête de popularité via les parties classées du mode online.

Mais que l’on soit fan, ou non, de l’univers Dragon Ball, on notera tout de même un roster assez faiblard. Avec Ark System Works aux commandes, nous minimisions cet aspect « light » jusqu’à présent, le coeur du jeu étant du 3v3 de prime abord, et connaissant l’incroyable technicité des jeux de baston du développeur, nous nous attendions à découvrir 23 personnages vraiment différents à maîtriser sur la durée. Finalement, nous avions tord d’accorder cette confiance aveugle au studio, et nous avons découvert des personnages qui se manient tous un peu de la même façon, mais surtout, qui ne possède pas énormément de coups spéciaux et de combos différents. Nous reviendrons dans quelques instants à cette grosse douche froide qui compose le gameplay de Dragon Ball FighterZ.

En somme, côté contenu, Dragon Ball FighterZ se contente du minimum syndical avec un mode histoire décevant, des personnages phares de la série aux abonnés absents, des musiques originales uniquement dédiées aux plus fortunés, et 8 personnages jouables qui débarqueront en DLC à 5€ pièce. La formule moderne des jeux vidéo n’épargne donc pas Dragon Ball FighterZ qui surfe d’autant plus sur sa fanbase immense prête à beaucoup de sacrifices financiers dès lors que l’on parle de Dragon Ball. Rassurez-vous tout de même, si vous ne comptez pas débourser un euro de plus en dehors du jeu de base, il y a de quoi satisfaire votre appétit avec des modes classiques et des personnages sympathiques à prendre en main.

Du grand spectacle, et après ?

Véritable vitrine vivante des plus grands fantasmes des joueurs de jeux vidéo amateurs de Kamehameha, Dragon Ball FighterZ se dévoile dans un premier temps comme un orgasme visuel et sensitif interactif. Et puis, à mesure que l’on découvre les personnages, que l’on teste les différentes compositions de l’équipe de 3 combattants et qu’on traîne ses bottes dans le mode online, on découvre une toute autre facette de ce Dragon Ball FighterZ finalement assez décevante. Il est tout d’abord assez déconcertant de découvrir un jeu de combat Ark System Works aussi simple à maîtriser en termes de possibilité de gameplay.

En jouant, on finit par s’appercevoir que Dragon Ball FighterZ est avant tout imaginé comme un gros fanservice et destiné aux nouveaux venus qui ne maîtrisent pas forcément chaque jeu de combat comme les meilleurs joueurs eSport. Cela pourrait être une qualité, la plupart des jeux de combat étant très sectaires pour les nouveaux joueurs qui se font absolument éviscérer sur place en faisant des matchs en ligne, mais de notre point de vue, cette composante qui prime l’accessibilité est la plus grosse tare du jeu.

Ce qui nous a énormément déçu dans Dragon Ball FighterZ tient en quatre termes : auto-combo, zéro combo-breaker, spam en bonne et due forme et matchmaking aux fraises.

Le cauchemar en ligne signé Dragon Ball FighterZ

En martelant deux touches (carré et triangle sur manette PlayStation), l’intégralité des combattants du jeu vous enverra un combo dans les dents. Si l’aspect artistique est là pour satisfaire les joueurs qui n’ont pas envie d’apprendre des enchaînements plus complexes à réaliser avec des quarts de cercle et des attaques de vos alliés « en réserve » à la Marvel VS Capcom, l’impossibilité de casser ces combos est une véritable plaie. D’ailleurs, aucun combo de Dragon Ball FighterZ ne peut être annulé par le classique « combo-breaker », celui-ci n’existant tout bonnement pas dans le jeu. Il faudra alors observer de très près les moments où un combo s’arrête pour espérer se tirer de la tornade de marrons pour riposter à votre tour, sous peine de recevoir une nouvelle fournée de mandales dans les dents. En un mot : insupportable.

Depuis le temps que nous jouons à des jeux de combat de tous les styles en ligne et en local, nous n’avions encore jamais vu un jeu de baston aussi irritant et frustrant que ce Dragon Ball FighterZ.

On pourra alors soit se faire déchiqueter en 20 secondes chrono par un adversaire un brin plus rapide que vous, soit le martyriser en aussi peu de temps à son tour si on a su prendre l’avantage avant lui. En résulte des combats répétitifs, aléatoires, avec une marge de progression difficile à entrevoir. Dragon Ball FighterZ en ligne, c’est un peu le paradis du spam où les joueurs les moins entraînés peuvent vous abîmer fortement sans savoir ce qu’ils font vraiment, et forcément aussi, voir les mêmes super-attaques tourner en boucle a rapidement un bon côté rasoir. Le système de matchmaking ne se basant que sur le nombre de points possédés par les joueurs, autant dire que vous pourrez tomber sur un peu n’importe qui, n’importe quand, qui ne sera que très rarement de votre niveau.

Enfin, pour en finir avec ce gameplay diablement frustrant de Dragon Ball FighterZ, nous regrettons le choix des développeurs d’avoir opté pour des arènes cloisonnées avec des « murs » qui servent de punching-ball aux pauvres adversaires qui ne peuvent ensuite plus faire grand chose pour s’en sortir. Si vous gérer correctement le gameplay du jeu, vous pourrez alors sans beaucoup de mal vider une barre de vie d’un personnage en le coinçant contre un bord de l’arène, puis en l’enchaînant comme un malpropre en alternant entre combo / jungle / combo. Un peu facile pour l’agresseur, à péter une durite pour l’agressé. En bref, le gameplay de Dragon Ball FighterZ a, selon nous, besoin d’une grosse révision pour être vraiment agréable à jouer en ligne, tout en exploitant davantage les possibilités des personnages.

Dragon Ball FighterZ – Le parfait représentant de la génération « Hype »

Entre une plastique parfaite et des premiers combats qui sonnent comme un rêve qui se réalise, Dragon Ball FighterZ a tout du jeu parfait qui fait fantasmer n’importe quel fan de la série via des courtes vidéos. Idyllique au premier abord, les premières heures de jeu laissent ensuite la place à une trop grande frustration d’avoir un Dragon Ball FighterZ qui se contente de peu à tous les niveaux. Au final, nous le trouvons excellent dans son rôle de vitrine graphique, mais beaucoup moins attachant après avoir passé quelques heures en sa compagnie.

Nous sommes déçus de ne pas avoir vu plus de substance que ce que nous avions déjà découvert dans les bêta précédentes, pour un Dragon Ball FighterZ qui, une fois la claque passée, ne nous attire plus tant que ça à cause de défauts vraiment lourds. Au risque de paraître aigri, ce qui n’est absolument pas le cas si vous cotôyez de près ou de loin l’univers Playerone.tv depuis près de 10 ans, nous rangerions donc Dragon Ball FighterZ dans la catégorie des jeux vidéo à montrer à vos potes non joueurs pour leur montrer à quoi ressemble un jeu moderne depuis que cet ami n’a pas retouché à une console depuis la Mega Drive ou la Super Nintendo. Pour la profondeur de gameplay, nous retournerons en revanche sur un bon vieux Guilty Gear, Blazblue, ou Tekken 7.

Verdict : 14 / 20

  • Sadako

    Journaliste gaming et high-tech depuis 2009, je suis "Vanlifer" depuis 2021, dans mon camping-car équipé pour travailler sur les routes tout comme pour profiter de bons moments de détente !

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