Réalisation technique
Difficile de donner une note de réalisation technique à un jeu qui mise tout sur des graphismes peints à la main. L’exercice est donc davantage artistique que technique, raison pour laquelle nous ne mettrons pas de note à cette section de notre test de Memoria sur PC.
Direction artistique
Sur ce point, Memoria est une pure réussite. Daedalic Entertainment reprend avec brio la direction artistique déjà présente dans L’Oeil Noir: Les Chaînes de Satinav, avec des personnages charismatiques à souhait et des environnements enchanteurs qui fourmillent de détails. Des décors aux cinématiques, Memoria vous fera baigner dans une atmosphère très dépaysante aux côtés de Geron, Nuri et la princesse Sadja qu’il faudra suivre dans un flashback qui nous ramène plus de 400 ans en arrière. Un univers profond qui fait mouche !
Level design
Evoluer dans le monde de Memoria est un pur plaisir, mais qui pourra s’avérer assez frustrant à certains moments. Le joueur est très souvent laché dans des tableaux sans aucune indication ou presque, rendant quelques phases de jeux assez laborieuses où on tournera jusqu’à trouver le détails qui nous avait échappé jusqu’à présent. De leurs côtés, les puzzles sont bien pensés, tout en apportant parfois une logique assez peu cohérente et des solutions tarabiscotées.
Heureusement, la variété des tableaux et des énigmes fera de ces moments désagréables un défaut acceptable, mais qui hache quelque peu le rythme de progression et qui risque fort de perdre les moins acharnés d’entre vous. En effet, malgré la présence du système de surbrillance des éléments du décors importants et des interactions possibles, l’aventure ne sera pas de tout repos !
Gameplay
La formule est classique, mais Memoria sait apporter sa touche unique avec quelques éléments. Il faudra donc avancer de tableaux en tableaux en scrutant comme il faut les environnements pour trouver des objets, les combiner et les utiliser aux bons moments et aux bons endroits. Simple et efficace, sans apporter de révolution au Point & Click, le gameplay de Memoria apporte néanmoins une dimension originale avec les pouvoirs spéciaux de Geron et Sadja (réparation d’objets et sorts magiques) et le fait d’incarner tour à tour les différents personnages du jeu.
Scénario
En tant que suite directe de L’Oeil Noir: Les Chaînes de Satinav, inutile de vous dire que pour une meilleure compréhension de la trame scénaristique de Memoria, mieux vaudra avoir fait cet épisode pour suivre les évènements. Si vous n’avez pas touché à l’opus précédent, vous risquez fort de trouver le début du jeu assez poussif, ne sachant pas pourquoi vous vous trouvez au beau milieu d’une foret, avant de voir que Geron cherche toujours une solution pour redonner à Nuri sa forme humaine, puisque bloquée dans un corps d’oiseau. Geron rencontre alors Fahi qui promet une bien belle surprise à notre héros s’il parvient à résoudre un mystère pour le moins… mystérieux !
De fil en aiguille, la trame vous amènera à rencontrer la princesse Sadja, que vous suiverez 400 ans auparavant. L’évolution du scénario est un régal, et découvrir toutes les facettes de la personnalité des protagonistes fait partie du plaisir procuré par Memoria. Quel dommage cependant de ne pas avoir localisé le jeu en français, tant dans les sous-titres que dans les doublages… Demandant un niveau d’anglais assez élevé pour tout comprendre, Memoria n’est pas accessible au non adeptes du genre dans la langue de Shakespeare.
Bande son
Si la musique de Memoria sur PC sait coller avec l’évolution des situations dans l’aventure, on ne flatera pas autant les doublages en anglais qui manquent de pêche. La bande son est dans l’ensemble plutôt réussie, mais ne restera pas gravée dans la mémoire des joueurs.
Durée de vie
Selon votre proximité avec les jeux d’aventure en Point & Click ou non, vous aurez bien sur plus ou moins de facilité à terminer vite l’aventure. Pour donner une moyenne, sachez qu’il vous faudra environ 12 heures pour voir le dénouement de Memoria. Une durée de vie plus qu’honnête pour un jeu de ce genre, même si la rejouabilité est quasi nulle. Pour un jeu à moins de 20 euros, la performance est toutefois à noter.
Conclusion
Avec sa direction artistique de premier choix et son scénario de qualité qui tient en haleine le joueur jusqu’au dénouement final, Memoria sait proposer ce qui se fait de mieux dans le monde fermé du jeu d’aventure en Point & Click. Malgré ces bons points, le titre de Daedalic Enterainment souffre d’un rythme parfois haché en raison d’un level design qui déstabilise, d’énigmes à la logique parfois d’un autre monde, et surtout d’une absence totale de localisation en français qui rendra la compréhension du tout impossible si vous n’avez pas un bon niveau d’anglais (ou d’allemand). On passera donc un bon moment avec Memoria, même s’il est loin d’égaler les ténors du genre.
Verdict : 14 / 20