Réalisation technique
Arkane Studios a beau maitriser à la perfection l’Unreal Engine 3, il ne peut toutefois pas faire de miracles avec la réalisation technique de Dishonored. Certaines textures ne sont pas belles à voir, mais le jeu conserve tout de même une qualité graphique certaine qui corrèle bien avec le choix de la direction artistique. Sur consoles, on aurait aimé des temps de chargements plus courts et moins nombreux, la ville de Dunwall n’étant pas accessible tel un environnement ouvert mais découpée en différents quartier / lieux.
Direction artistique
Comment ne pas tomber amoureux de l’univers de Dishonored ? Arkane Studios a mis le paquet pour offrir au joueur une ville industrielle anglaise corrompue par un gouvernement véreux et une ambiance très 19ème siècle couplée à une avancée technologique anachronique mais diablement bien intégrée. Dunwall profite d’ailleurs de nombreux quartiers tous bien distincts les uns des autres, avec pour point commun une épidémie de peste qui fait rage, palpable. La mise en scène est excellente, les personnages charismatiques à souhait, et l’univers du jeu encore approfondi par la présence de fichiers / notes et livres à lire un peu partout, ce qui fait de Dishonored un jeu au background incroyablement complet. Chapeau bas !
Level design
Tous les lieux de la ville de Dishonored ont été pensés pour que le joueur puisse choisir la manière dont il veut aborder les situations. Si le concept n’est pas nouveau (on pense notamment à Hitman), il procure une aventure personnalisable, chose rare à notre époque où les FPS couloirs / arènes s’enchainent. L’infiltration est généralement recommandée pour ne pas vous attirer les foudres des gardes qui grouillent partout, mais un joueur plus bourrin s’en sortira tout de même en rentrant dans le tas. Les choix sont également présents via les quêtes annexes, où vous pourrez par exemple choisir d’épargner la vie de certains personnages, ou de les buter froidement sans aucun scrupule. Un jeu à la carte, en somme !
Gameplay
Dishonored n’est pas un simple FPS, mais plutôt un habile mélange entre FPS, infiltration, action, RPG et limite plates-formes. D’habitude, quand un jeu propose autant de variantes dans son gameplay, on peut être sur que tout ne se vaut pas. La bonne nouvelle ici est que Dishonored fait les choses bien partout, que ce soit dans la gestion des habiletés et pouvoirs de Corvo ou dans la manière d’appréhender les affrontements avec les ennemis. Au final, Dishonored propose l’expérience virtuelle la plus complète manette en main en termes de FPS depuis de longues années.
Scénario
En tout début de partie, on découvre le personnage principal, Corvo, accusé à tord du meurtre de l’impératrice dont il avait la protection. S’en suit alors une course poursuite contre le gouvernement vérolé de Dunwall et la vengeance d’un peuple. Pas foncièrement mauvais, le scénario aurait cependant mérité une originalité un peu plus grande, dans un univers qui ne demandait qu’à être utilisé pour sortir des sentiers battus. On suivra parfois la trame de Dishonored d’un peu plus loin que prévu, mais le scénario se tient du début à la fin du jeu.
Bande son
La localisation en français de Dishonored est excellente à bien des niveaux. Les doublages sont en majorité dans le ton, et les musiques accompagnent toujours l’action (ou l’infiltration) de la meilleure manière.
Durée de vie
Pour un FPS, la durée de vie de Dishonored est excellente ! Focalisé dans une unique campagne solo, le contenu est grand, et réclamera un peu moins de 20 heures de jeu pour en voir le bout. Comme si cela n’était pas suffisant, Dishonored est aussi très rejouable du fait de la multi approche des niveaux et des différents choix à faire à de nombreux endroits. Une longévité non artificielle qu’on aimerait voir bien plus souvent dans le jeu vidéo moderne… !
Conclusion
Certains joueurs qualifieront sans doute Dishonored de jeu de l’année 2012, mais nous n’iront jusqu’à affirmer qu’il est l’un des meilleurs de ce même millésime. Les points forts du FPS d’Arkane Studios sont indubitablement sa direction artistique et son level design qui font du titre un must have pour les fans de shoots intelligents. L’univers de Dishonored est un régal, et l’aventure multiple un luxe rare sur cette génération de consoles. Seuls le scénario et la réalisation technique ne sont pas à la hauteur des autres points (très) forts du jeu, mais Dishonored assure vraiment une expérience hors du commun. A posséder absolument !
Verdict : 17 / 20