Réalisation technique
Assez inégal techniquement dans son ensemble, Binary Domain souffre par moment d’un manque de finition assez flagrant, notamment sur quelques textures et ombres qui pixelisent trop. La modélisation des personnages, et la localisation des dégâts des robots ennemis sont, pour leur part, très réussis. Binary Domain reste surtout fluide en toutes circonstances, rapide, et on ne note pas de problème de caméra. Pas impressionnant, mais agréable à regarder.
Direction artistique
Binary Domain n’est pas le premier jeu à inclure nombre de robots dans son univers, mais il n’est pas pour autant un jeu sans personnalité, loin de là. Sega nous propose donc d’évoluer dans un Tokyo futuriste des années 2080, ravagé par la montée des eaux et autres catastrophes naturelles liées au changement climatique. On découvre alors une ville japonaise à deux étages qui abrite son lot d’environnements différents tous très agréables à parcourir. Les personnages sont pour la plupart attachants (même si certains sont un peu plus effacés), n’ont pas la langue dans leur poche, et le bestiaire est tout simplement unique. Beaucoup de boss vous attendent au cours de l’aventure, avec un design qui est toujours classieux. Côté mise en scène, Binary Domain assure le spectacle avec des cinématiques bien ficelées et une narration qui tient en haleine.
Level design
Binary Domain n’a pas la prétention de révolutionner le TPS / Action, mais fait les choses comme il faut. Le rythme est toujours très bon, et on ne s’ennuie pas un seul instant. Quelques phases de conduite et de shoot sur rail sont présentes, en dynamisant l’aventure. Les possibilités d’évolution de Dan sont bien faites, et les interactions avec les coéquipiers fonctionnent bien, tout comme la reconnaissance vocale. De son côté, l’intelligence artificielle des ennemis robotiques n’est pas un modèle du genre, mais comporte peu de bug et saura vous mettre en difficulté assez souvent.
Gameplay
Binary Domain met en scène un gameplay classique, en le saupoudrant de quelques innovations sympas. Si le jeu en équipe n’est pas une obligation en soi, il faudra assez souvent choisir au mieux ses coéquipiers et les placer judicieusement dans les niveaux pour clore plus simplement les niveaux. Les machines de ravitaillement, qui ne sont pas sans rappeler celles d’un certain Dead Space, permettent d’acheter des munitions et des bonus à équiper pour booster les capacités du héros et des alliés. Avec un panel d’armes correct et une possibilité d’action assez vaste, Binary Domain s’avère particulièrement jouissif, surtout contre les gigantesques boss.
Scénario
Le combat des humains contre les robots proposé par Binary Domain n’est finalement pas si simpliste qu’il n’y parait en tout début d’aventure. Les simulacres, robots programmés pour penser qu’ils sont humains, apportent une réflexion certaine sur l’évolution des technologies et de la place de l’homme dans le futur, tout en abordant des sujets plus terre à terre. Le scénario de Binary Domain donne toujours envie d’en savoir plus, et le background est plutôt bien recherché, fait rare pour un TPS.
Bande son
Le doublage en français de Binary Domain restera sans doute gravé longtemps dans les annales du jeu vidéo pour sa piètre qualité… Par moment correcte, surtout pour Dan, la localisation vocale nous fait parfois nager en plein délire auditif, et on se demande souvent si tout cela n’est finalement pas fait exprès. Mention spéciale au personnage qui conseille le président des États-Unis avec un bon accent périgourdin ! Cet amateurisme est d’autant plus rageant quand on écoute la qualité des bruitages et des musiques qui ont bénéficié d’un soin particulier. Évitez la VF autant que possible !
Durée de vie
La durée de vie de Binary Domain s’étale sur environ 10 heures de jeu pour sa campagne solo, ce qui est plutôt pas mal de nos jours pour un TPS. La rejouabilité est assez présente, et un mode multijoueur classique mais efficace pourra également booster un peu la longévité du jeu. En revanche, nous ne comprenons pas pourquoi Sega n’a pas jugé bon d’incorporer un mode coopération jusqu’à 3 ou 4 joueurs en ligne ou en local, les trois quart de la campagne solo se faisant en équipe…
Conclusion
Sega nous propose un excellent TPS qu’il serait dommage de louper. Le scénario futuriste est absolument captivant, et l’univers charmeur. Le gameplay possède suffisamment de qualités pour satisfaire n’importe quel amateur d’action, et si quelques pans de l’aventure auraient mérité d’être un peu plus peaufiné, le plaisir de jeu est présent du début à la fin de l’aventure. Le seul point négatif prodigué par un doublage en français catastrophique passe au final loin derrière tous les autres attraits de Binary Domain.
Verdict : 17 / 20