Test de PES 2015

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, par Gregoire Charlier (Speedy)

Réalisation technique

15 / 20

Que vaut ce premier cru nouvelle génération de la licence Pro Evolution Soccer de Konami avec le nouveau moteur maison, le Fox Engine ? Ces premiers résultats, pour la licence footballistique, donnent déjà quelques satisfactions et montrent que nous avons fait un saut assez conséquent vis-à-vis de la mouture 2014. Tout d’abord, la facette des joueurs est criant de réalisme, vraiment ! Alors que FIFA 15 a plutôt des visages pâte à modeler, mais un jeu très lisse et jolie sur l’ensemble, PES 2015, lui, donne plus d’importance à des détails vraiment magnifiques, mais délaisse un peu le jeu d’une manière générale, ce qui donne parfois des choses un peu moins belles que chez son concurrent direct.

De plus, des animations bien modélisées sont également de la partie, mais sur ce créneau, FIFA 15 a l’expérience derrière lui et permet d’afficher une palette encore difficilement égalable. Sur le terrain même, PES affiche un résultat un peu plus terne, avec des couleurs un peu moins pétantes que FIFA 15, bien que les détails sur le public notamment soient aussi présents. Cependant, on trouve que les animations restent un chouilla plus raides sur PES 2015, avec des animations un peu trop verticales, et donnent parfois un effet peu naturel, à contrario de FIFA 15 qui affiche des animations vraiment poussées, même si, parfois extrêmes, et offrent plus de situations différentes. Toutefois, on chipote, mais le résultat réalisé par Konami pour ce nouvel opus 2015 donne déjà le ton et promet de belles choses, tant sur cette année, que sur les années à venir.

Là où la réalisation technique pêche, c’est plutôt sur les différences des versions testées. Sur PS4, le résultat est cité ci-dessus, tandis que sur Xbox One, le résultat est un peu plus contrasté. En effet, des effets de flous envahissent les pancartes publicitaires et le public, il y a un aspect général aussi plus terne et moins net, ce qui est plutôt surprenant tant les deux consoles sont similaires et que FIFA 15 est identique quelque soit la version. Cela va de soi, que le plus important, le gameplay, reste identique quelque soit la version.

Direction artistique

Non noté

Bien évidemment, comme chaque jeu de sport, aucune note ne figure pour la direction artistique. Toutefois, sachez que le menu du jeu est assez mal construit, avec des retours incessants et un temps de réponse assez long, rappelant grandement les menus lourdingues des précédents FIFA.

Level design

16 / 20

Alors que FIFA 15 n’avait qu’à rajouter des éléments ici et là pour parfaire son expérience, PES 2015 devait repartir de plus loin pour rattraper la concurrence. L’intelligence artificielle fait-elle son boulot ? Dans l’ensemble, PES 2015, là aussi, n’a plus rien à voir avec les précédents opus. Le Fox Engine, déjà bien épatant visuellement parlant, gère parfaitement le rythme du jeu tout au long du match. Alors que FIFA laissait l’intégralité de la défense au joueur et à, cette année, développé davantage les gardiens, PES 2015 propose une expérience tout aussi réussie, avec certes des animations moins poussées que la concurrence. Toutefois, le gardien fait son boulot et nous avons déploré moins de sorties osées que dans FIFA 15 et une tendance au lob moins prononcée également. Cependant, il reste tout de même les frappes en diagonales, qui, quelque soit le jeu à vrai dire, n’arrivent toujours pas à être réglées de belle manière.

Votre équipe, une fois le pied mis sur le ballon, alterne très bien les phases lentes et phases rapides. Ainsi, l’IA arrive correctement, mais pas parfaitement, à gérer les différences de tempo que vous allez réaliser, et parviendra à faire les bons appels et les bons placements selon votre style de jeu. Un exemple, un jeu plus posé comme celui du Barca fera que Xavi et Iniesta seront facilement trouvables lorsque vous ne savez pas quoi faire au milieu de terrain. Dans un jeu plus rapide comme celui du Real Madrid, Bale et Ronaldo font davantage d’appels en profondeur pour ainsi profiter du plus possible de la vitesse. Même si les appels dans le dos des défenseurs sont parfois farfelus et parfois illogiques, les appels sont bien réalisés, en nombre réduit comparé à FIFA, qui à, contrario, les multiplient vraiment trop souvent à cause de l’aspect trop offensif du titre d’EA.

Question arbitrage, PES 2015 s’en tire, là aussi plutôt bien. Alors même si quelques situations sont parfois un peu tirées par les cheveux et les décisions de l’arbitre sont un peu sévères, les fautes sont plutôt sifflées quand il le faut et les sanctions sont logiques avec les fautes en question. Autre point fort de la série des PES depuis longtemps, la possibilité de disposer les joueurs comme vous le souhaitez, sans avoir de poste fixe imposé comme FIFA. Ainsi, vous pouvez, à votre guise, bougez de quelques millimètres la position d’un joueur et créer la composition et le schéma de jeu que vous souhaitez sans aucune restriction est possible. Bien évidemment, des schémas sont déjà prédéfinis si vous ne souhaitez pas y prêter davantage attention, ce qui serait plutôt dommage, étant donner que PES 2015 vous donne la chance de vous y essayer et de créer, selon votre manière de voir le jeu et de jouer, les placements exacts où vous souhaitez placer vos joueurs. 

Gameplay

17 / 20

Après un épisode 2014 complétement largué face à la concurrence due à l’excellent FIFA 14, PES revient-il dans une forme éclatante pour ainsi ramener la licence phare de Konami dans le cœur des joueurs ? On ne peut pas dire mieux, puisque l’épisode 2015 de PES change à peu près tout ce qui a été tenté à ce jour et repart sur un feeling général bien plus proche de l’heure de gloire sur PS2. Même si quelques comparos avec FIFA 15 seront bien nécessaires pour le visualiser au mieux, PES 2015 a désormais sa propre conception du jeu et sa propre vision du football !

Tout d’abord, deux philosophies s’opposent. FIFA 15 est un jeu qui prône l’offensif, trop même. Dans PES 2015, on opte pour un schéma inverse, c’est à dire que tout part de la défense pour arriver au point final, qui est donc la surface de réparation. Dans PES 2015, la défense est un déjà un rempart à bien gérer. Signe distinctif, PES se démarque par un pressing constant et c’est cette méthode qui sera utilisée pour essayer de prendre le ballon à l’adversaire. Pressing à un joueur, voir 2 ou 3 joueurs simultanément selon les situations, la reprise du ballon lorsque le pressing est bien fait est automatique. Autant dire qu’en termes de défense, cela engendre une difficulté supplémentaire pour les attaquants et donne un cachet bien plus réaliste, quand, d’un côté, FIFA opte pour une défense intégralement gérée par le joueur et des appels dans le dos de la défense souvent trop punitifs. PES opte pour une défense, certes un poil plus automatique, mais donne pour le coup un challenge bien plus corsé et donne l’impression d’avoir une attaque et un milieu de terrain en soutient qui se creuse la tête pour savoir comment passer. Bien évidemment, même dans ce PES 2015, si le pressing est mal géré, les attaques deviendront vite incessantes.

Deuxième point, la construction du jeu. Avec FIFA 15, EA a adopté un comportement bien plus axé sur l’offensif, avec des appels en profondeurs et des balles aériennes trop fréquentes. De plus, les crochets et dribbles étant tellement simples d’accès, le milieu de terrain de FIFA était un élément central mais l’étape milieu de terrain se déroulait bien trop vite et la construction du jeu, bien que conseillée, n’était pas primordiale. Dans PES 2015, la construction du jeu est l’élément central. On sent, directement, que l’équipe de développement qui a supervisé le projet était bien des européens, avec l’envie de beau jeu, à la manière de la Liga BBVA ou encore un jeu musclé à la manière de la Premier League. Avec un jeu qui n’accélère pas selon les situations et un jeu bien plus lent également, la simulation de Konami pose le rythme et demande au joueur une certaine réflexion dans la manière de construire le jeu.

En plus des caractéristiques personnelles de chaque joueur, la morphologie de ces derniers est bien plus prononcée. Un Cristiano Ronaldo sera bien plus imposant, visuellement parlant, qu’un Neymar,qui aura une tendance au changement de direction plus vif que Ronaldo. Ce n’est qu’un exemple, mais ce sont des caractéristiques à prendre en compte pour l’élaboration de votre jeu. Cela va de pair avec le pressing adverse, puisque comme ce dernier est constant, le jeu doit forcément bouger et un joueur ne peut rester figé avec le ballon, obligeant donc les passes à se multiplier pour écarter au maximum le jeu. D’autre part, la gestion des dribbles est aussi plus compliquée dans PES 2015. En effet, un certain temps et certaines conditions sont plus difficiles à réunir que dans FIFA 15, et il se peut que ces derniers ne fonctionnent pas parfaitement à chaque fois. Même si ces derniers octroient un avantage certain lorsque l’exécution est bonne, il est tout de même possible de se mélanger les pinceaux et se faire piéger par le pressing adverse.

Enfin, PES 2015 met toujours la part belle aux tacles ! Ils sont parmi les plus réalistes et les plus optimisés jamais vu sur un jeu de foot, avec un réel impact du gabarit du joueur lorsque ce dernier tacle. Un joueur costaud aura davantage le joueur adverse que le ballon, un joueur assez grand arrivera un peu plus facilement à toucher le ballon d’abord pour éviter la faute, un joueur plus petit mais plus vif sera plus rapide à intercepter les ballons en se jetant dessus, voici pas mal d’exemples pour illustrer la part belle aux tacles cette année pour la série de Konami. Au final, avec ce PES 2015, c’est un opus davantage orienté simulation que les épisodes PlayStation 3 et Xbox 360, un feeling de l’ancien temps retrouvé, un moteur qui tourne comme il le faut et une force dans le gameplay et dans les sensations qui font plaisir à retrouver. Le temps d’adaptation de ce PES 2015 est bien plus élevé que FIFA, qui reste un peu plus accessible à notre goût, et demandera au joueur quelques petites heures de mise en jambe. Même si tout n’est pas parfait, notamment en ce qui concerne les appels et quelques prises de balles, le gameplay, élément central de ce PES 2015, nous aura convaincu tant par la façon qu’il demande au joueur de s’adapter, tant manette en main avec des sensations revenues.

Scénario

Non noté

Bande sonore

13 / 20

Sur ce point, FIFA 15 et PES 2015 sont au même niveau. Et question doublage, aucun des deux n’arrivent à se démarquer du bon côté puisque les deux jeux sont aussi mauvais l’un que l’autre. Entre Franz Hoze et Gregoire Margotton d’un côté, et Daren Tullet de l’autre, les voix sont assez agréables mais les répliques que ces derniers balancent sont une fois sur deux à côté. Entre "je crois qu’il n’a pas encore cadré une seule fois" après 30 secondes de jeu, "il n’arrive vraiment pas à peser sur la défense" alors que le joueur a réalisé un triplé, ce sont quelques exemples des différentes phrases que les commentateurs pourront sortir. Au delà de ça, l’atmosphère est aussi bien représentée autant sur le plan visuel que sur le plan auditif, avec des supporters qui n’hésitent pas à chanter quand il le faut. Toutefois, certains chants marquants manquent à l’appel, et FIFA 15 s’en tire mieux de ce côté, avec une pléthore de chants présents et de détails auditifs supplémentaires qui ne cessent de s’enrichir d’année en année.

Durée de vie

17 / 20

FIFA a le mode FUT pour occuper la saison entière les joueurs en lignes, PES propose un mode MyClub. Basé sur un système à peu près similaire, ce mode permet de créer son équipe parfaite pour ainsi défier d’autres adversaires en ligne. S’ajoute à cela les compétitions officielles comme la ligue des champions ou encore l’Europa League, qu’on ne cessera jamais de faire et de refaire, sans oublier les matchs amicaux etc. On peut peut-être voir un peu moins de contenu du côté de la simulation de Konami comparé à FIFA 15, mais le principal est là et il est bien fait. De toute manière, ce sont toujours les mêmes modes de jeu qui ressortent à chaque fois et PES 2015 a préféré se concentrer à bien faire les choses, même si il y’en a moins que chez la concurrence. 

Verdict

16 / 20

PES 2015 revient-il en super forme pour ainsi se refaire une place au sommet pour cette nouvelle génération ? C’est un grand oui, et l’absence d’un opus PS4 et Xbox One de PES 2014 a fait du bien, pour garder toute l’attention fixée sur PES 2015. En plus d’ajouter un nouveau moteur graphique costaud et des animations vraiment satisfaisantes, c’est un gameplay retrouvé et retravaillé de fond en comble, offrant au joueur une diversité assez géniale et une part belle accordée à la construction du jeu plutôt qu’un football qui prône l’offensif comme son concurrent direct FIFA 15. De plus, c’est un feeling, qu’on avait perdu depuis la grande époque PES 6, qu’on retrouve avec PES 2015, un feeling qu’on ne sent que dans un bon épisode de la série. Il est vrai, que, d’une certaine manière, PES 2015 trace sa route sur le même chemin que FIFA et emprunte une grande partie de ses idées à la simulation d’EA. Toutefois, il arrive, à sa manière, à se différencier et à taper droit dans le cœur des joueurs qui ont paru assez frustré du dernier FIFA, et pourront retrouver avec PES 2015, une simulation de football bien plus posée, et surtout, bien plus réaliste selon les situations que son concurrent.

Il est vrai également que PES 2015 n’a pas le même contenu que FIFA 15. Pas de Premier League, North London, Meryside Red et Blue, London FC, et des équipements bien horribles font que les puristes seront toujours un peu écoeurés de voir cela, bien qu’au final, ce n’est qu’un problème de licence que FIFA possède déjà depuis une éternité. Il serait fortement probable que des joueurs externes habilitent les vrais équipements et les vrais noms d’équipes au delà des mises à jour de Konami, comme à l’époque des épisodes de PES sur PS3 et Xbox 360. Comment conclure ce retour de PES 2015 ? Konami a réussi quelque chose qu’on attendait pas, titiller, et de belle manière, le roi du moment pour ainsi proposer un jeu différent mais tout aussi jubilatoire. Une première pierre apportée à l’édifice énorme que semble vouloir construire PES ces prochaines années. L’important, ce sont les joueurs qui pourront, cette année, bénéficier d’un jeu de foot aussi bon, quelque soit l’éditeur. Et il ne paraîtra pas illogique, comme pour nous, que ces derniers choisissent l’épisode de Konami cette année. Ca ne serait pas démérité, voir plus, peut-être mérité.