Test de Sunset Overdrive

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, par Gregoire Charlier (Speedy)

Réalisation technique

14 / 20

Pour se prétendre à la hauteur d’un jeu exclusif à un constructeur, Sunset Overdrive doit avant tout se démarquer visuellement parlant. Il faut avouer que, dans les grandes lignes, Sunset Overdrive assure sur le plan visuel, avec une multitude de couleurs et de détails techniques vraiment agréables à regarder. Commençons par les couleurs, une palette vraiment réussie, qui pétarade à l’écran à l’image d’un film Pixar, mélangeant toutes les couleurs flashy pour ainsi donner un jeu très coloré et vraiment sympathique à l'oeil. Sur le plan purement technique, là aussi Sunset Overdrive donne lieu à de jolis effets, notamment en ce qui concerne la gestion des explosions, de certains effets de lumière, de fumée et bien sûr, élément important à l’image d’un Dead Rising 3, le nombre d’ennemis affichés à l’écran. Il faut avouer que même si leur nombre se révèle être assez impressionnant par moment, plusieurs ralentissements se font ressentir lorsque le nombre d’ennemis devient vraiment important.

Ceci dit, le jeu reste fluide, voire très fluide même, avec un nombre conséquent d’ennemi à l’écran, bien plus qu’un certain Dead Rising 3. Très clairement, Sunset Overdrive pourra aussi bien vous satisfaire de part sa palette de couleurs et de certains environnements super chouettes, dans un monde qui, on le rappelle, est un univers cartoon et non pas réaliste, mais aussi par de vilaines textures affichées par endroit, de certains passages du jeu qui n’ont pas mérité un traitement égal à des zones vraiment plus belles, ce qui donne au final un jeu soigné dans sa globalité malgré ses petits imperfections ici et là.

    

Autre élément intéressant et plutôt bien retranscrit, les animations de "votre héros" (puisque oui, c’est vous qui le créez à votre sauce) sont vraiment travaillées, et une multitude d’animations toutes aussi barrées les unes que les autres donnent à votre héros un personnage plutôt polyvalent dans sa manière de se déplacer et à l’image du décors autour de lui, vraiment plaisant à voir évoluer. Il faut avouer que Insomniac Games a réalisé un bon travail visuel, qui, on l’expliquera, se démarque davantage par sa direction artistique, et fournit avec Sunset Overdrive un jeu Xbox One vraiment sympathique techniquement parlant, même si un peu de popping se fait ressentir ici et là.

Direction artistique

15 / 20

Insomniac Games voulait faire un jeu barré. Bien barré même. Le studio originaire de Ratchet & Clank ne se sont pas loupés pour ainsi dire, et confère à Sunset Overdrive et à Sunset City, le nom original de la ville dans laquelle vous aurez tout le temps de vous balader, un univers complétement déjanté et vraiment drôle. Car oui, cela peut paraître plutôt bizarre, mais le maître mot est l'humour. Cela ne plaira pas à tout le monde, mais il faut avouer que le ton second degré du jeu fait mouche de notre côté, et la direction artistique autour de Sunset Overdrive est vraiment travaillée, que ce soit dans la modélisation de certains quartiers ou encore de certains bâtiments.

Avec une DA vraiment tournée autour d’un mélange entre comics et cartoon, la conception et la modélisation de la ville sont vraiment bien conçues, avec une réelle idée de mélanger deux genres bien pensée pour créer un monde agréable. Les infectés peuplant l’univers dans lequel vous vous trouvez possèdent aussi une modélisation plutôt bonne, bien que certains d’entre eux soient des clones des ennemis de base, avec juste une taille plus conséquente et une arme plus dangereuse. Malgré tout, Sunset Overdrive n’a pas essayé de chercher plus loin au niveau du bestiaire, ce qui est un peu dommage. En même temps, peut-on leur reprocher ce manque d’originalité alors que le principal attrait du jeu est sa déconne continuelle et l’élimination d’infectés par milliers ? Peut-être pas, toutefois, ceci joue dans la redondance des combats qui finissent à la longue, par être sacrément ennuyeux.

Level design

14 / 20

Sunset Overdrive est un open world, où vous pourrez vous promenez et défourailler de l’infecté dans une une ville baptisée Sunset City. Cette dernière, véritable jungle et parc d’attraction pour le joueur, est construite comme tel. Ainsi, vos premiers déplacements dans Sunset Overdrive, qui nécessiteront par ailleurs un petit temps d’adaptation à cause des déplacements particuliers du jeu, seront vraiment construit autour de la glisse puisque tous les rebords de bâtiments, d’escaliers ou autres surfaces sont directement interactives. Elément plutôt bien pensé, l’eau est aussi une surface sur laquelle vous pouvez glisser. De ce fait, le jeu est tout à fait traversable uniquement par le ride, qui est le moyen le plus efficace de se déplacer rapidement selon Insomniac Games. Un système de double saut est également disponible sur quelques objets, permettant ainsi de combiner les sauts rapides et spectaculaire au slide, et permet donc un enchainement plutôt bien construit et assez fluide.

On pourra par contre pester envers l’IA, qui, malgré un environnement barré et un design plutôt réussi dans l’ensemble, manque cruellement d’interactions et d’animations et d’un comportement imposant un peu de difficulté. Les combats s’enchaînent au fur et à mesure, mais Sunset Overdrive impose sa difficulté, non par des monstres avec une plus grande barre de vie ou de vulnérabilité spécifiques, mais par des raids d’ennemis de plus en plus conséquents qu’il en devient parfois frustrant, surtout vers la fin du jeu où l’on passe plus de temps à exécuter les ennemis de la même manière et faire des aller retours avec le glide pour éviter de se faire toucher. Si certains gros ennemis possèdent des attributs plus spécifiques que les ennemis basiques, le lance nounours explosif est par exemple une arme qui permet de tuer tous les ennemis possibles et ce, de manière efficace pendant tout le jeu. Plutôt dommage, puisque le nombre d’armes toutes aussi délirantes que bien pensées sont présentes, mais leurs utilités ne dépendra que du joueur qui voudra se donner la peine de toutes les essayer et de choisir ses préférées. Si vous le ne faites pas, cela ne sera pas préjudiciable, et ne pourra que vous aider par moment à passer quelques raids un peu délicat.

Sunset Overdrive se construit autour de missions principales qui vous emmèneront à rencontrer plusieurs communautés de survivants de l’épidémie de l’overcharge, des communautés vraiment loufoques dans lesquelles on s’attache et on rigole, ce qui est assez rare dans un jeu vidéo qu’il mérite qu’on souligne cet aspect. En effet, chaque groupe a sa caricature, des comportements débiles mais tellement attachants, qu’on a plaisir a effectuer les différentes missions que ceux-ci nous attribuent, avec comme objectif principal de se construire un bateau pour ainsi partir de la ville. Malgré une redondance certaine de quelques objectifs, le jeu, dans sa globalité, vous emmènera chercher un objet, ou vous emmènera à un point B pour éliminer les différentes vagues d’ennemis qui viennent perturber votre objectif pour réussir la mission et revenir à la base centrale, cette dernière étant différente selon votre progression dans le jeu. C’est un schéma qui revient trop régulièrement à notre goût dans Sunset Overdrive, qui en plus de ne rien inventer, a du mal à faire tenir le joueur plus de 3 heures d’affilé sur le jeu.

Enfin, Sunset Overdrive est une zone de jeu très grande, vaste, où il y a matière à chercher des objets cachés, notamment des ballons, du papier toilette ou encore des chaussures puantes. Voici quelques objets qu'il sera nécessaire de rechercher si vous souhaitez obtenir les 1000G. Quelques objectifs secondaires répondent présent, et consistent à davantage défourailler des infectés plutôt que de faire un objectif plus recherché. Un peu partout dans la ville, ces quêtes annexes vous inciteront à visiter la totalité de Sunset City, qui, on le précise, à le mérite de proposer un open-world bien construit, avec des quartiers bien différents et donc des structures pour rider parfois différemment selon les zones du jeu.

    

Gameplay

15 / 20

Dans un univers aussi fou que celui de Sunset Overdrive, il fallait que le gameplay soit tout aussi jubilatoire. C’est chose faite, avec un calibrage TPS Action très fun et très rapide, avec énormément de changements de directions ou encore de changements de caméra, qui en résulte un rythme effréné et des combats vraiment intenses. Par contre, il est assez dommage de noter des soucis de caméra de part et d’autres, pour un jeu qui ne contrôle pas son allure, il se peut que, quand le rythme s’intensifie, la caméra ne suive pas exactement vos déplacements pour ainsi vous retrouver dans des situations un peu handicapantes où à la manière d’un jeu de combat, il faudra marteler toutes les touches pour maximiser les chances de s'en sortir.

Manette en main, Sunset Overdrive sur Xbox One est une sorte de mélange entre Jet Set Radio pour ses déplacements et inFamous pour son côté rush, pouvoirs des armes et manières d’anticiper les combats. Au final, la grande attraction du jeu est vraiment apportée par les rails, rampes, et autres constructions qui permettent de grinder partout. Avec un personnage un peu lourd lors des déplacements à pied, on a tout intérêt à se déplacer via ces différentes constructions pour gagner du temps et ainsi éviter, lors des combats, de se faire toucher par les tirs ennemis. Les combats sont plutôt très dynamiques, avec une palette d’armes disponibles tout aussi barrée que différentes dans leurs spécificités, chacune ayant un attrait pour un type d’ennemi, comme par exemple un lance nounours explosif pour les boss ou encore un pistolet explosif pour les ennemis de seconde zone.

Les armes sont ainsi à améliorer via des rushs, un système de capsules permettant d’upgrader son arsenal en plus des armes que vous avez déjà selon des améliorations qu’on obtient au fur et à mesure du jeu, et qui vous permettent de bénéficier de combos supplémentaires attachés à votre arme. Vous l’aurez compris, Sunset Overdrive est un jeu rythmé, frénétique, sujet à la grind régulièrement et possédant un arsenal tout aussi plaisant à jouer que barrée. Toutefois, certaines n’ont pas mérité un traitement équivalent, et on se demande toujours aujourd’hui à quoi elles peuvent servir comparées à d’autres.

Scénario

12 / 20

Sunset Overdrive a le mérite de proposer une histoire principale aussi barrée que son univers. Cela dit, il se révèle être, très mais vraiment très classique, et plein de déjà-vus à des milliers de reprises. Toutefois, il faut savoir que Sunset Overdrive ne compte pas se démarquer par ce point, le vrai intérêt du jeu résidant vraiment dans la conception du monde que constitue Sunset City et le shoot d'infectés par milliers selon votre humeur du moment. Toutefois, il est vrai que certaines scènes de la trame principale sont plutôt bien réalisées, car même si tout se prend au second degré, on s'attache assez vite à certains personnages et le titre de Insomniac Games a le mérite de proposer une histoire propre pour chaque bande rencontrée dans le jeu. Car même si le tout se révèle simpliste (ce qu'il propose peut être d'une banalité extrême) il arrive à rendre drôle certains passages, et pour le coup, on aime continuer la trame principale pour ainsi pousser plus loin la déconnade !

Bande sonore

16 / 20

Rythme frénétique, action à gogo, bien évidemment, Sunset Overdrive tourne autour d’une bande son très articulée Rock, et ce n’est pas pour nous déplaire. Avec une playlist qui donne une stimulation supplémentaire à enchainer les combats, on pourra seulement déplorer que celle-ci se fasse un peu discrète dans le jeu, et aurait, de notre point de vue, du être davantage mise en avant à la manière d’un Devil May Cry ou d’un Jet Set Radio.

Question doublage, rien de bien exceptionnel à l'horizon, mais une touche d’humour certaine dans les dialogues, du second degré et un ton potache qui nous a bien plu, et qui permet de voir que Insomniac Games ne s'est pas reposé sur des blagues faciles et a réussi à imposer son style malgré des blagues bien trop prévisibles et surtout déjà vues. Quoi qu’il en soit, le jeu aura réussi à nous faire rigoler, tant bien sur l’aspect visuel que sur l’aspect auditif, un domaine où on ne l’attendait pas forcément. Pari réussi donc, avec une présence régulière de dialogues délirants, de remarques envers les joueurs bien trouvées, et un attachement au personnage bien pensé.

Durée de vie

15 / 20

Sunset Overdrive nécessitera entre 8 et 10 heures pour boucler l’aventure principale. Ceci dit, nous avons fait le jeu en ligne droite et avons utilisé le déplacement rapide plusieurs fois pour nous éviter des aller-retours incessants. De plus, un énorme nombre d’objectifs secondaires est disponible, allant de la simple recherche d’objets à des Tower Defenses, ou encore la récolte d’objets rares ou même la récolte d’argent pour ainsi essayer de s’offrir toutes les armes du jeu. Ce sont environ entre 20 et 30 heures de jeu qu’attendent le joueur pour ainsi finir le jeu dans sa globalité.

Elément intéressant, un mode en ligne est également disponible dans Sunset Overdrive, le Team Chaos. Accessible via différents photomatons dans le jeu, il sera possible avec 7 autres joueurs (dont vous) de parcourir certaines missions solo en coopération. Même si le fait d’ajouter un mode de ce style dans Sunset Overdrive est plaisant pour jouer avec vos amis et vous défouler 1 heure ou 2, il ne représente pas un grand intérêt, du fait que cela consiste la plupart du temps à défourailler des infectés, chose que vous faites déjà grandement dans la partie solo, ou des humains en colère, pour la même raison. S'il n’apporte pas un grand intérêt en soit, on ne peut que souligner sa présence.

    

Verdict

14 / 20

Sunset Overdrive ne payait pas de mine à la base. Par ailleurs, Microsoft s’en est grandement servi pour alimenter son catalogue et ainsi proposer une offre assez diversifiée pour la fin d’année. Insomniac Games, après les Ratchet & Clank chez Sony, réussit une belle entrée en matière avec Sunset Overdrive exclusif à la console de Microsoft ? Ses inspirations, il ne s’en cache pas, mais il le fait plutôt bien. Déplacements rapides, efficaces, nerveux, dans un monde bien construit et agréable à visiter tant sur le plan du gameplay que sur le plan visuel, Sunset Overdrive assure le boulot dans une bonne dose de fun pour défouler les joueurs pendant quelques heures sans prise de tête.

Toutefois, il n’arrive pas à se démarquer et se détacher de ses inspirations. Bien que la surcouche d’humour second degré nous aura quand même bien plu pendant la trame solo, il faut avouer qu’on a du mal à trouver à Sunset Overdrive une véritable identité, quelque chose qui puisse le différencier de belle manière face à la concurrence. De plus, la redondance des missions, les vagues d’ennemis par dizaines font que le jeu donne un sentiment de pénibilité à la longue, mais se savoure de belle manière pour des petites sessions de jeux. N’y allons pas par quatre chemins, Sunset Overdrive n’est pas un system seller de Xbox One. Il lui manque ce cachet qui le démarque de la concurrence, de quelques qualités qui lui manquent et surtout d’un manque de diversité évident dans sa construction. Mais il serait dommage, si vous êtes possesseurs de la Xbox One, de passer à côté. Car ce qu’il promet, il le fait, et il le fait même plutôt bien. Il le fait pour s’y essayer, mais il ne le fait pas assez pour en devenir un indispensable de la machine.