Test de FIFA 15

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, par Gregoire Charlier (Speedy)

Réalisation technique

17 / 20

Que vaut ce deuxième cru nouvelle génération pour la licence FIFA ? Avec FIFA 15, c’est la continuité en toute logique de FIFA 14, avec une réalisation technique qui n’en reste pas moins quasi-inchangée. N’en voyez pas un mal, le jeu reste tout de même très agréable à l’œil. Pour FIFA 15, tout comme FIFA 14 d’ailleurs, aucun ralentissement n’est à pointer du doigt, la modélisation des stades est réellement magnifique et le rendu visuel très fin. A l’image de son prédécesseur, les effets d’éclairage et de foules sont vraiment saisissants, car même si ceux-ci sont quasi similaires à ceux de l’année précédente, les sensations et le confort visuel reste toujours présents.

Cependant, quelques petites nouveautés viennent s’ajouter à cela. Tout d’abord, le terrain qui se détériore en temps réel, avec des effets de marques de crampons qui restent gravés sur la pelouse jusqu’à la fin du match ajoute vraiment quelque chose. Même si cela n'a pas d'un impact sur le gameplay, la cohérence de l’ensemble fait que ces petits ajouts font de FIFA ce qu’il est aujourd’hui, un colosse auquel on ajoute des éléments dorés à une tunique déjà presque parfaite. Au fur et à mesure de votre match, ces marques deviendront de plus en plus présentes, jusqu’à aller avec un terrain qui n’est plus aussi lisse qu’à l’entrée des joueurs sur le terrain. Constat saisissant et réellement appréciable, mais pas au point de voir des réelles tranchées comme un Dani Alves ou un Marcelo seraient capables d’en faire.

De nouvelles animations et de nouveaux visuels sont également mis à jours. Malgré une nouvelle modélisation des joueurs beaucoup plus réalistes et crédibles que l’an passé, notamment Neymar, Ozïl, Levandowski ou encore Rakitic, bien évidemment, j’en passe, il reste encore quelques petits hics dans la réalisation comme les flocages des maillots encore baveux, et un manque de carrures uniques qui empêche d’avoir réellement une image réaliste des différences de gabarie qui existent dans le Football professionnel.

Direction artistique

Non noté

Comme chaque année, la direction artistique du titre n’est pas un élément à part entière pour lui donner une réelle note. Toutefois, sachez qu’EA continue sa transition pour les nouveaux menus et offre désormais une nouvelle interface pour les changements de joueurs, compositions et stratégies. A la manière d’un PES avec des stats rapides à voir, cette nouvelle interface est plus fluide et bien plus agréable que les anciens menus, qui mettaient énormément de temps à réagir. Autant sur le plan visuel qu’en gain de temps, ces nouveaux menus nous conviennent, plus clairs et plus réactifs.

Level design

14 / 20

Après avoir appliqué une refonte totale sur les gardiens, est-ce qu’il en est autant de l’arbitrage, tellement décrié l’année précédente ? Pas du tout. FIFA 15 garde toujours ses gardiens vraiment trop justes, avec des hors-jeu sifflés de 3 à 5 secondes après la faute, des tacles sévères non punis alors que des fautes à cause de l’IA nous valent des cartons jaunes à la pelle… L’arbitrage est donc une fois de plus déconcertant, avec des choix qui ne sont pas des plus logiques à chaque fois. Pour le reste, les animations de ce dernier et son implication sur le terrain, cela reste FIFA, et donc une cohérence à l’ensemble est une fois de plus de mise.

Question intelligence artificielle de notre équipe, on note de belles prouesses, notamment quand nos coéquipiers se décalent logiquement quand on veut élargir le jeu, ou encore multiplier les appels dans l’axe dans le dos de la défense quand on arrive aux 25 mètres. Très concrètement, tout l’aspect offensif du titre s’en sort très bien, et on sent, autant dans sur le plan visuel que dans le gameplay, que la part belle de cette année est une fois de plus concentrée sur l’attaque.

Mais en ce qui concerne la défense, les défauts récurrents de la série sont une fois de plus présents. Mais cette fois-ci, ce problème se fait davantage ressentir du fait que les appels dans le dos de la défense avec une passe en profondeur appuyée sont véritablement trop punitifs. Vos défenseurs, une fois battus par cette passe réellement simple à dégainer, ne vous sont plus d’aucune utilité et vous priez pour que votre gardien sort un nouvel arrêt qui pourra vous sauver. Ainsi, énormément d’occasions peuvent être sauvées uniquement par votre gardien, avec une défense un peu poussive et pas réellement réactive. Toutefois, le fait qu’EA nous donne le choix de contrôler entièrement notre défense compense légèrement ce problème, mais l’IA qui gère les autres joueurs autour de vous n’est pas des plus logiques et vous donnera la rage comme il se doit sur quelques occasions. Comme chaque année me direz-vous !

Gameplay

15 / 20

FIFA 14 était un jeu très punitif. Avec une défense assez passive et une attaque de feu, les scores étaient en général assez fleuves l’année passée. Pour ainsi palier ces problèmes, EA a décidé de mettre les petits plats dans les grands pour ainsi pousser le gameplay à la simulation extrême. Bien évidemment, une simulation extrême de Football ne peut réellement exister, du fait de la manière de jouer de chacun d’entre nous et des évolutions naturelles du sport. Néanmoins, quelques détails ou plutôt retouches sont réellement bien pensées et viennent conférer au gameplay de FIFA des modifications bienvenues.

Tout d’abord, les gardiens ! Il est désormais fini le temps où les gardiens se permettaient des comportements un peu surréalistes, avec des sorties ou des parades automatiques vraiment incohérentes. Même si les bugs et les soucis de ce type n’ont pas réellement disparu, cette nouvelle palette d’animations apportées pour les gardiens dans FIFA 15 fait du bien. Ainsi, le gardien a été mis à l’honneur cette année, avec une reproduction de plusieurs dizaines de types d’arrêts, et de plus, des arrêts parfaitement logiques avec la situation offensive auquel le gardien est confronté. Ainsi, allant d'envolées spectaculaires jusqu’aux sorties très risquées, les gardiens deviennent plus des remparts comme on aurait voulu en avoir bien plus tôt. Parfois réellement difficile, on ne peut que souligner l’intérêt désormais de ne plus franchir seulement la défense avant de marquer, mais que le gardien redevienne un point central de la défense, avec des parades qui vont en bluffer plus d’un. Même si sur le plan purement réaliste ces parades sont plutôt venues d’un autre monde, on notera l’effort d’EA de provoquer désormais des situations bien chaudes avec des défenses à la rue mais avec un gardien qui essaiera (et qui arrivera dans les ¾ des situations), à vous sauver la mise. Et ceci pourra en effet causer des soucis de comportements, avec des gardiens qui sortent sans qu’on ne leur demande quoi que ce soit pour ainsi nous gratifier d’un lob trop bienvenu. Avec une nouvelle palette d’animations mais aussi ponctué de soucis de logique, c’est un essai concluant qui mérite d’être corriger prochainement par des mises à jours.

    

Deuxième ajout remarquable, celui de la gestion des comportements des joueurs en temps réel. Ainsi, il est désormais possible que les joueurs bénéficient de comportements naturels et impulsifs, allant parfois jusqu’au rejet d’une main pour se relever ou éviter de s’excuser sur un tacle appuyé. Même si cela peut paraître anodin au premier regard, il est intéressant de voir que le comportement influ sur le gameplay. Ainsi, si un de vos défenseurs tacle sévèrement un attaquant, il est possible que le joueur adverse en bénéficie, et inversement de ses comportements pour ainsi pousser à la faute l’une des deux équipes. En plus de rajouter un côté très réalisation TV, ce comportement se manifeste par des nouvelles animations, plutôt réussies, et qui apportent là aussi, un côté réaliste plutôt bienvenu.

Dans le jeu lui même, une baisse de rythme fait également son apparition. Avec une conception plus lente et une défense mieux gérée, FIFA 15 prend davantage ses aises sur la conception du jeu, avec tout de même la possibilité de glisser quelques passes lobées qui font, comme chaque année, souvent mouche ! Le gros avantage à cela, c’est d’éviter comme l’année précédente cette fameuse punition, où les passes en profondeurs face à des réels sprinters laissent les défenses aux aboies. En réalité, il en est tout autre. Le jeu est tout aussi punitif à sa manière que FIFA 14, avec des passes en profondeurs bien dosées qui empêchent tout simplement le retour des défenseurs face aux sprinters du moment. De ce fait, des situations de 1 contre 1 sont fréquentes, et même si le gardien a été revu entièrement, les problèmes d’IA de ce dernier donnent des duels vraiment trop faciles à gagner pour les attaquants. Dorénavant, il sera plus difficile de jouer comme ceci, bien que toujours possible avec quelques ajustements de compositions, mais avec une défense plus resserrée et sur ses positions, un véritable méli-mélo intervient lorsque vous arrivez aux 25 mètres. Une réponse d’EA qui montre que toutes les techniques bien connues des anciens FIFA ne fonctionneront plus aussi facilement cette année, notamment les "centres-têtes" ou encore les passes en profondeurs lobées.

Scénario

Non noté

Bande sonore

15 / 20

Chaque année, c’est la même chose. Les commentaires français de la licence FIFA sont réellement dépassés, et EA s’entête toujours à les mettre. Et donc, comme chaque année, on va re-sanctionner ces commentaires inutiles, parfois hors-sujets vis-à-vis de l’action, avec simplement quelques nouvelles anecdotes, et le travail en reste là. (exemple, la suspension de Suarez avec le Barca). En revanche, EA a décidé cette année d’intégrer tous les chants des supporters, et notamment ceux de Premier League qui donnent, avec la modélisation magnifique des stades, une immersion redoutable qu’on ne trouve nul part ailleurs ! Liverpool ou encore Manchester United et j’en passe, c’est vraiment un régal de jouer avec la Premier League cette année dans FIFA 15.

Durée de vie

19 / 20

FIFA 15 fait tout aussi bien le boulot que FIFA 14 dans la durée de vie, logique au vu des activités qui s’y ressemblent comme deux gouttes d’eau. De toute manière, les modes les plus fréquentés seront une fois de plus les modes Carrière, Match Amicaux et bien évidemment Ultimate Team, la belle recette d’EA depuis quelques années. Question nouveautés, de nouveaux jeux techniques font simplement leur apparition,ainsi qu'un mode saison en ligne. Alors bien sûr, comme chaque année, la durée de vie est conséquente dans FIFA 15, long-seller oblige, c’est un jeu qui se vend autant day-one que sur la durée. Une durée de vie quasi-infinie de toutes façons pour les fans de ballons ronds, puisqu'on revient tellement régulièrement sur FIFA qu’on ne peut plus estimer le nombre d’heures perdues dans les carrières et autres modes en ligne !

Verdict

15 / 20

FIFA était le roi de la génération PS3 / Xbox 360. Arrivé l’année dernière sur PS4 et Xbox One avec FIFA 14, il a régné seul en 2014 avec un cru qui nous avait tous convaincu. Cette année, FIFA 15 revient toujours en tant que colosse intouchable mais pas de manière aussi convaincante que d'habitude. Avec une modélisation poussée notamment en Premier League, l’immersion et l’enrobage visuel qu’EA a fournit pour FIFA 15 pousse le respect et montre qu’ils ne se sont pas reposés sur leurs lauriers pour toujours faire grimper l’immersion à son paroxysme sur le plan visuel et sonore. Mais que dire du gameplay, qui nous laisse sur notre faim indiscutablement. FIFA 15 devient encore plus spectaculaire certes, plus vif et nerveux, certes, mais c’est pour le coup le côté simulation qui en prend un sacré coup. On ne peut pas dire que FIFA 15 soit un jeu de foot arcade, mais que ce dernier s’en rapproche plus que les années précédentes.

Avec des gardiens qui bénéficient désormais d’une palette d’animations réussie, ces derniers sont vraiment à côté de la plaque, avec des frappes au premier poteau et les situations de 1 vs 1 (où l’on a juste à décaler notre attaquant pour que le gardien soit à la rue) provoquent un décalage par rapport aux arrêts ultra spectaculaires. Même si l’inertie du ballon, les qualités sur les transmissions rapides et longues (bien que cheatés par moment), la fluidité sur la construction du jeu et dans les appels automatiques ne suffisent pas à compenser le manque d’inertie. La faute à des accélérations, balles en profondeurs ou encore dribbles vraiment trop favorables. Une part belle à l’offensive en soit, avec un football toujours plus spectaculaire à jouer qu’à regarder, mais qui en découle une défense trop facilement aux abois.

FIFA 15 reste FIFA, à savoir une "simulation" de football poussée, visuellement réussie et très immersive, profitant d’une architecture de très haut niveau depuis déjà plusieurs années. Néanmoins, cette part belle à l’offensive et les nouveautés ajoutées au gameplay font davantage penser à un jeu d’arcade très vif qu’à une véritable simulation de football. Ne voyez pas en FIFA 15 un mauvais jeu, loin de là ! Comme expliqué, FIFA 15 reste toujours dans le haut du panier et trône pour le moment au sommet de la simulation de football. Mais attention, son concurrent direct (PES 2015 pour ne pas le nommer) débarque dans une version flambant neuve au mois de novembre. Comment conclure ? FIFA 15 est toujours le jeu de foot de référence pour le moment, mais qui a grandement intérêt à corriger ses quelques bugs via les prochaines mises à jour et éviter de se reposer sur ses lauriers comme il l’a fait cette année pour les prochaines saisons. Le patron revient, mais pas à son meilleur niveau.