Test de Wolfenstein: The New Order

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, par Amaury Laguerre (Sadako)

Réalisation technique

15 / 20

Certes, le popping des textures est largement moins flagrant sur cette version nouvelle génération et PC de Wolfenstein: The New Order, mais le problème est une fois de plus présent, et fidèle au moteur ID Tech 5, déjà auteur des mêmes soucis sur Rage. Outre ce problème, on notera également des temps de chargement assez longuets, en particulier lorsque l'on meurt et que l'on doit patienter plus de 30 secondes pour rejouer à nouveau.

En dehors de ces points négatifs, la réalisation technique du jeu de Machine Games est honorable, sans faire cracher les tripes de la console et des cartes graphiques. Les textures restent toujours propres, et le plus agréable est de bénéficier d'un affichage à 60 images par seconde, quelque soit le support (oui, le framerate est bloqué à 60 FPS sur PC malheureusement...). A noter que la version Xbox One peut parfois souffrir de quelques baisses de framerate mineures. Si l'aspect global du jeu pourra peut-être vous paraitre un peu daté, à raison, on relèvera tout de même de chouettes effets graphiques (lumières et explosions), une destruction des environnements convenable, une modélisation des personnages agréable et bien animés. Pour un jeu cross-gen, le résultat est satisfaisant, sans être aussi impressionnant qu'un Assassin's Creed 4: Black Flag ou un Battlefield 4, par exemple.

Direction artistique

16 / 20

La première chose que l'on peut craindre en jouant à Wolfenstein: The New Order est un univers largement stéréotypé et de mauvais goût, s'appuyant beaucoup trop sur les attrocités nazies. Au final, le FPS de Machine Games nous surprend avec un character design énorme, de bon goût, et très éloigné de la beauf attitude que l'on pouvait espérer. En résulte alors un Blazkowicz attachant, très viril certes, mais pas surhumain, des coéquipiers attachants et des antagonistes à la personnalité bien tranchée ! Le tout est d'autant plus mis en valeur par des scènes cinématiques qui tombent à pic, mais qui auraient peut-être gagné à moins sauter du coq à l'âne en s'eternisant un peu plus (certaines ellipses sont trop brutales à notre goût).

Côté environnements, Wolfenstein vous fera voir du paysage, de l'Allemagne à l'Angleterre en passant par la Pologne. Si le voyage et les aller-retours sont agréables à vivre, on aurait pourtant aimé voir des constructions un peu plus variées et moins bétonnées. Les plus mauvaises langues diront que tout se ressemble, mais lorsque l'on analyse un peu plus les décors, on s'aperçoit que chaque lieu est emprunt d'une aura différente, et d'un soin particulier de la part des artistes. Egalement, comme dans beaucoup de jeux à l'heure actuelle, le background aurait pu être davantage poussé pour véritablement offrir un passé alternatif inoubliable, au lieu d'une mise en situation qui se révèle parfois générique et loin des années 60. Mais les joueurs les plus curieux pourront combler leur curiosité sans limite grâce aux nombreuses coupures de presse placardées partout dans le jeu, en découvrant des informations vraiment passionnantes. En résumé, une direction artistique de qualité, avec un "peu mieux faire pour être mémorable".

Level design

15 / 20

La grande force de Wolfenstein: The New Order est d'avoir réussi à faire un level design à la fois old school et moderne. On retrouvera donc avec grand plaisir les médikits, une restauration de la santé très limitée, des fragments d'armures à récupérer, et des niveaux qui ne ressemblent pas à des couloirs interminables remplis de scripts et de QTE. Original, pour un FPS de 2014, vous ne trouvez pas ?

Wolfenstein: The New Order nous a donc particulièrement charmé sur les situations qu'il propose du début à la fin du jeu, variées et agréables à jouer sans tomber dans les éternelles phases de shoot sur rail ou de sniping. L'aventure est souvent ralentie par des boss qui sont eux aussi fun à combattre, et des phases de recherche intéressantes. Le FPS de Machine Games reste donc jouissif de part en part, mais il aurait été judicieux de donner un peu plus d'intérêt aux quêtes secondaires, qui se limitent à de la recherche de documents et d'objets. Pas vraiment surexcitant.

Gameplay

16 / 20

Le feeling des armes de ce Wolfenstein est très bon, ce qui est une bonne chose pour un FPS. Très typé old-school, le gameplay nous a immédiatement charmé sans passer par un tutoriel interminable, pour procurer des sensations agréables. Sur ce point, la possibilité de shooter du nazi avec une arme dans chaque main est un véritable régal. La vraie plus-value du titre est également apportée par la possibilité d'aborder la plupart des niveaux comme un ouf, le couteau entre les dents, ou d'une manière un peu plus réfléchie, plus typée infiltration. Si on pourra se heurter à quelques bugs ou quelques réactions bizarres de l'IA, ce choix devrait ravir les différents types de joueurs de FPS. La seule vraie déception est de ne voir que des changements très mineurs en ne faisant pas le même choix au début de l'aventure. Machine Games nous avait promis deux campagnes très différentes, pour finalement livrer deux clones parallèles qui ne renouvelle pas assez la nouvelle partie. Enfin, si vous cherchez un FPS nerveux, c'est résolument Wolfenstein: The New Order qu'il vous faut en ce moment !

Scénario

13 / 20

Machine Games avait tous les éléments en mains pour pondre un scénario très profond, chose assez rare dans le monde des FPS. Si le background est plaisant sans être très profond, et la narration de bonne qualité, on aurait aimé voir un scénario un peu plus couillu, à la hauteur de la gravité de la situation. Avec Blazkowicz aux commandes, on attendait en effet un degré de profondeur plus important, et un scénario moins superficiel que ça. On suivra néanmoins avec intérêt l'aventure, mais le scénario de ce Wolfenstein: The New Order ne vous marquera certainement pas des années durant, gâchant un peu le potentiel de l'univers crée.

 

Bande sonore

17 / 20

Hormis un gros problème de mixage audio (absent de la version PC), et une synchronisation labiale pas toujours dans les délais, Wolfenstein: The New Order envoie du pâté côté bande son ! Les musiques sont d'une nervosité absolue dans les phases d'action, et savent très bien accompagner doucement les moments plus calmes du jeu lorsqu'il le faut. Enfin, félicitons le travail des doubleurs qui livrent une immersion sonore de très bonne qualité, sans tomber dans les excès et stéréotypes. Du tout bon pour les oreilles !

Durée de vie

12 / 20

Avec une promesse de procurer deux campagnes bien distinctes, autant sur le plan scénaristique que du gameplay, Machine Games avait lancé des espoirs qui retombent finalement comme un soufflet. Deux campagnes existent bien dans Wolfenstein: The New Order, mais ne méritent pas forcément de les faire toutes deux. On se retrouve donc avec une durée de vie qui pourra aller d'une petite dizaine d'heures à une grosse quinzaine d'heures, ce qui reste pas mal pour un FPS Solo. Hélas, une fois l'aventure terminée, vous n'aurez sans doute pas très envie d'y revenir tout de suite, et les possibilités d'élargir la durée de vie du titre sont inexistantes. Des promesses en l'air, dommage !

Verdict

15 / 20

Après nous avoir laissé de marbre lors de notre prise en main sur sa version Alpha et Bêta, Wolfenstein: The New Order nous surprend de la meilleure des manières en livrant un FPS qui tient la route et qui est très fun à jouer. Avec des graphismes corrects, mais surtout un level design, un gameplay et un univers plaisants, Machine Games réussit à captiver l'attention du joueur du début à la fin. On ne pourra en revanche pas s'empêcher de pester contre la durée de vie un peu limite, et un scénario qui ne puise pas assez loin dans les possibilités d'un background pourtant travaillé, mais trop en retrait. Une bonne expérience pour un bon FPS qui se laisse jouer avec grand plaisir, mais qui ne marquera peut-être pas autant la globalité des joueurs comme d'autres savent le faire. On recommande Wolfenstein: The New Order en particulier aux plus vieux gamers d'entre vous qui ont connu les origines du genre, et aux amateurs de FPS solo. Quant à la suite, on l'attend avec impatience !