Test de MXGP: The Official Motocross Videogame

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, par choum22

Réalisation technique

13 / 20

Techniquement, MXGP se rapproche des autres jeux de la gamme Milestone avec ses qualités comme ses défauts. C'est à dire que le moteur offre un rendu très appréciable des circuits et des pilotes, avec un visuel sans fioriture. Les 16 pilotes affichés à l'écran en hors ligne ainsi que l'intégralité du circuit préchargé offre une vue d'ensemble du circuit lorsque l'on prend de la hauteur, permettant une immersion très plaisante. Le joueur a la possibilité de contrôler la caméra lorsque le jeu est en pause et de se balader autour de son pilote pour prendre une photo en pleine course, feature maintes fois vue dans les jeux de course mais qui rend l'expérience plus prenante si l'on veut immortaliser la bataille en cours à la tête de la course.

Quelques problèmes de clipping sont à noter lors des courses, en effet, le joueur peut voir souvent apparaître directement en face de lui la déformation du terrain en temps réel ou plutôt les conséquences des différents passages des pilotes sur le terrain. Il n'est pas rare de voir soudainement la piste se "mettre à jour" des anciens passages de moto directement devant soi sans que l'on ait le temps d'éviter ou de prendre un chemin différent. Quelques problèmes de collisions sont aussi présents lorsque le pilote se trouve au milieu de plusieurs motos.

   

Direction artistique

14 / 20

Le jeu n'a pas à proprement parler de style graphique particulier, il essaie comme les autres productions Milestone de reproduire le plus fidèlement possible les tracés du championnat de Motocross et il le fait très bien ! La fidélité des tracés est telle que l'on peut presque juxtaposer une vidéo en gopro des circuits réels pour en vérifier la fidélité. Les décors plutôt vides dans les MotoGP ont içi une saveur toute particulière grâçe à la plus grande promiscuité que cette displine a avec le public. En effet Milestone a sû retranscrire justement l'ambiance d'une course avec un public bien représenté, somme toute grossièrement, mais bien présent et qui plus est avec le bruit de la foule aux différents passages des tribunes qui contribue à renforcer le sentiment d'immersion. Avec la foule de petits détails parsemés aux abords des pistes, tels que les publicités, les bancs de spectateurs assis sur les butes, les drapeaux des différentes nations représentés, tout y est pour faire vivre l'intensité et l'enjeu d'une course de championnat du monde.

Les pilotes en revanche ne sont reconnaissables qu'à leur équipement et leurs motos, et ne se différencient que par le nom inscrit au dessus de leur tête. Exit donc les animations personnalisées. Point négatif d'ailleurs, l'animation du pilote est assez rigide et ne permet pas de ressentir les efforts et la véritable conduite d'une motocross. Outre la raideur qui semble constamment animer le pilote, notamment lors des sauts où celui-çi semble en proie à une constipation chronique inssuportable, c'est lors des virages que l'on aimerait voir une jambe bien tendue et une souplesse du corps nécéssaire aux vrais pilotes pour bien repartir. Ce manque d'animations dans le pilote participe à créer une sensation de lourdeur. Mais on ne peut pas tout avoir et espérons que Milestone corrigera ce problème dans un futur épisode, et qu'ils daigneront ajouter des scènes de préparation du pilote dans les paddocks, l'arrivée sur la grille de départ et/ou à l'arrivée plus en détail.

Autre point négatif qui semble tenir tête aux productions du studio est la mise en scène un peu kitsch qui régit les menus, l'avant et après course. Milestone recycle le design de ses jeux et ce n'est pas pour plaire aux habitués des jeux de courses qui doivent se retaper d'un jeu à l'autre le même design austère des menus, les mêmes outils de personnalisation du personnage et du mode carrière sans vraiment de vie...

Level design

18 / 20

Comme évoqué dans la direction artistique, les circuits représentés dans le jeu sont d'une fidélité exemplaire. Bien qu'il y'ait des éléments du décors oubliés et que le paysage et la flore aux alentours ne soit pas mieux représentés, force est de constater que les développeurs ont travaillé dur pour proposer une qualité de représentations aussi grande. Allié à un gameplay réaliste et une IA très proche de la réalité, le level design ne peut être que sublimé et valorisé.

Gameplay

16 / 20

Le gameplay est le point essentiel des amateurs de jeux de motocross, c'est pourquoi peu de développeurs osent s'attaquer à cette discipline. Alors, quand un nouveau jeu propose de parcourir les circuits du championnat du monde de motocross, il y a de quoi être exigeant ! Une chôse est sûre, c'est que Milestone s'en tire haut la main pour une première.

Tout d'abord, MXGP propose une conduite réaliste basée sur le double joystick, feature qui avait été lancée par MX vs ATV Reflex et qui apportait une fraîcheur et une nouveauté indéniable. Si l'utilisation des deux sticks avait donné à la série des MX vs ATV un coup de pouce important dans sa renommée, couplée à une physique des sauts jouissive, elle donne une feature quelque peu anecdotique au jeu de Milestone. En effet, l'utilisation du joystick droit au sein d'une course se limite en tout et pour tout à prendre un virage plus serré que d'habitude quand il est nécéssaire. Elle permet aussi le redressement du pilote lorsque la moto fait du survirage (la roue arrière qui dérape trop en accélérant) et de stabiliser le pilote lors d'un saut. Intéréssant certes, mais au final peu utilisée si les trajectoires prises sont correctes et que les freins sont bien utilisés. On aurait aimé qu'à la manière d'un MX vs ATV Alive le joueur joue du stick droit dans tous les virages pour manoeuvrer plus facilement. Ou encore de pouvoir enclencher un brusque virage pour placer un block-pass car il est vrai que le transfert de masse a une importance cruciale dans les dépassements et la gestion des courbes. Mais passons cette petite décéption, car le titre se rattrape sur beaucoup d'autres aspects.

C'est bien dans la conduite, les trajectoires et le dosage de la vitesse que le titre excelle, et c'est bien là que l'on reconnait tout le savoir faire du studio. On constate que les développeurs semble avoir compris que le motocross n'est pas qu'une histoire de "m'as-tu-vu" et "regardes mon gros whip !" Les départs, déja, nous plongent directement au coude à coude avec 16 adversaires et c'est bien là une consécration de retrouver autant de participants dans un jeu de motocross. Les premières secondes sont les plus importantes pour bien se placer, car doubler dans le jeu nécéssite une maitrise parfaite de la moto et de la trajectoire. A la moindre accroche avec un adversaire et au premier virage, c'est le tête à queue ! Il faut freiner à temps et accélerer au bon endroit pour ne pas déraper, trouver l'ornière idéale dans les virages les plus défoncés et faire attention à ne pas s'approcher du bord de la piste si celle-ci est surelevée car la moto aura tendance à survirer et chuter. Les longues lignes droites sont traîtres et il est vite aisé de croire que le virage qui suit puisse être pris à pleine vitesse. Il est bon de préciser que la piste se déforme en temps réel et que l'on retrouve à chaque tour les traces de ses anciens passages sur la piste. Ne vous méprenez pas tout de même car les déformations ont relativement peu de conséquences sur le gameplay si ce n'est de faire frénétiquement bouger l'écran en vue subjective.

La gestion des sauts quant à elle est quelque peu décevante. Il est possible, en transférant le poids du pilote sur l'arrière, de gérer la distance du saut, mais l'effet est faible. Le scrub préconisé par le jeu ne semble pas faire gagner beaucoup de temps non plus même si dans certains sauts il s'avère très utile lorsqu'il est couplé avec le frein avant, mais attention au sous-virage et que la roue avant ne glisse pas d'elle même avant l'appel et vous fasse chuter. Bien exécuté en poussant les deux joysticks du même côté au moment du décollage ou en l'air, le scrub se fait automatiquement, autrement dit, on ne peut pas diriger soi-même l'inclinaison du pilote en l'air. Dommage quand on sait que son concurrent MX vs ATV Alive permettait de le faire.

Nous vous conseillons directement de monter le niveau de physique de la moto en pro pour des sensations plus axées simulation et de jouer avec la vue interne qui est parfaitement jouable. Nous vous conseillons également de jouer en mode difficile voire en réaliste, qui est le dernier niveau de difficulté, car les niveaux inférieurs sont vite abordables. Les réglages de la moto sont accessibles via le paddock d'avant course et sont paramétrables. L'IA s'avère convaincante et assez aggressive pour avoir l'impression de lutter avec un vrai pilote même si dans la catégorie du MX1 le personnage de Antonio Cairoli se retrouve souvent seul devant.

Scénario

Non noté

Bande sonore

14 / 20

MXGP brille aussi par la qualité de ses bruits de moteurs. La variation entre les différentes catégories est perceptible. Lorsque le joueur se retrouve au milieu du peloton, lors d'un départ par exemple, les moteurs rugissent fort et l'on peine à entendre le public et/ou les bruits ambiants. Au contraire, lors d'un dérapage à l'aide du frein arrière, le crissement de pneu sur la terre ou le sable se fait entendre ainsi que la foule et les sirènes. Les musiques du jeu, quant à elles, sont inintéréssantes et largement dispensables. La musique est toujours la même dans les menu. Un effort aurait pû être consenti pour innover un peu.

Durée de vie

15 / 20

Le jeu propose un mode carrière plutôt prenant. Sans bousculer ses habitudes, Milestone propose un système de Team à intégrer avec les constructeurs bien connus tels que KTM Silver, Yamaha Rockstar Energy et autres. D'abord en "Wild Card" ou sans team, le joueur se voit vite proposer des offres de contrats par son agent afin d'intégrer une team. C'est alors que commence véritablement le championnat avec les règles officielles. Vous commencez donc un championnat en MX2 avec ses 14 week-ends de courses qui comprennent chacun des essais, des qualifications, puis 2 courses comptant pour le classement. Suivant vos résultats, vous pourrez passer à la catégorie supérieure et ainsi affronter les meilleurs. Le mode carrière est plutot long et la diversité des circuits empèche le joueur de véritablement se lasser. Le jeu comprend un mode championnat qui permet de commencer directement en MX1 et d'incarner le pilote de son choix sans passer par le mode carrière.

Grosse décéption, il n'y a pas de mutijoueur en local mais seulement en ligne. Le mode online propose une saison en ligne fonctionnant un peu à la manière des saisons de FIFA où un nombre suffisant de points à l'issue des courses est requis pour passer à la catégorie supérieure. Le mode en ligne propose bien évidemement de trouver des parties rapidement pour une simple course et ainsi vous permettre de vous tirer la bourre entre potes.

Verdict

16 / 20

On en attendait beaucoup des créateurs du décevant MUD-FIM World Championship. Milestone a su rebondir en nous offrant un titre qui offre une bonne dose de plaisir et de sensations. Les plus puristes de la discipline peuvent se réjouir de parcourir les tracés officiels du championnat, qui plus est sur des terrains très bien modélisés. La course au meilleur chrono est déja lancée et la recherche de la meilleure trajectoire va en lobotomiser certains. Avec son gameplay assez exigeant et sa physique réaliste, MXGP se pose comme un sérieux challenger au titre de meilleur jeu de motocross. Ses atouts sont certains, entre le nombre de pilotes à l'écran, la fidélité de ses tracés et la gestion des trajectoires.

Nombreux seront ceux qui préfereront toujours la conduite débridée et le fun procuré par la série des MX vs ATV, mais MXGP offre une sérieuse alternative au rachitique titre de THQ (repris par Nordic Games). La sérieuse implication des développeurs se fait ressentir dans chaque course et chaque tracé du jeu. Même si la physique et le comportement du pilote (en l'air) sont parfois à revoir, les sensations sont là. Entre les batailles en tête de courses contre Antonio Cairoli, Gauthier Paulin, Glenn Coldenhoff et autres, et les courses en ligne avec ses amis, il y a de quoi faire. En espérant le voir très bientôt sortir sur les consoles nouvelles générations avec tous ses petits défauts corrigés qui en feront un jeu encore plus indispensable, riders de tous horizons, foncez !