PlayStation VR - Nos impressions avant la sortie du casque PS4 !

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, par Thomas

Avec une réalité virtuelle timidement installée dans nos salons, Sony entend bien changer la donne de cette approche craintive et pour le moins onéreuse. En témoigne le lancement le 13 octobre prochain du casque de réalité virtuelle made in Japan, au prix de 399 euros. Un féroce pied-de-nez aux deux autres casques de réalité virtuelle déjà installés sur le marché, le HTC vive et l’Oculus Rift, vendus respectivement 949 euros et 699 euros (les prix excluant bien entendu toute l’installation PC nécessaire pour faire tourner de telles expériences). Le prix de la réalité virtuelle semble donc tout à fait dépendre du point de vue que le constructeur veut adopter. Pour Sony, il s’agirait bien de démocratiser une pratique du jeu vidéoludique, plutôt que de placer ses pions sur la performance technique à tout prix. Reste à savoir si l’expérience PSVR vaut le détour malgré les sacrifices engendrés par un prix défiant toute concurrence. Des réponses que Sony a mises à notre disposition via l’événement PSVR organisé à Paris le 22 septembre. L’occasion pour Playerone.tv de se pencher une dernière fois sur le cas PSVR avant sa sortie dans le commerce, à travers les quatre jeux testables à l’occasion.

PlayStation VéReux ?

Si le projet PSVR, ex Morpheus, ne renferme aujourd’hui que très peu de secret, une chose reste néanmoins sûre : peu d’entre vous ont eu le privilège de pouvoir essayer le casque. L’occasion pour nous d’exprimer quelques frustrations quant à son feeling général.  La première chose assez surprenante est son poids : un petit peu plus de 600 grammes, sans les fils ni l’indispensable casque audio. Du point de vue de la concurrence, le casque de Sony se place au niveau du HTC Vive, qui culmine à 600 grammes environ. L’Oculus Rift, est lui le moins lourd des trois, à 500 grammes à peine. Autant dire que pour porter 600 grammes sur le visage, il faudra avoir la tête bien posée sur ses épaules. Hyperbole injuste cependant puisqu’une fois sur la tête, le poids mirobolant ne se fait pas tellement sentir.

En revanche, ce qui risque de beaucoup plus gêner l’utilisateur est la chaleur qui se dégage du visage une fois le casque posé. Les rebords collants en caoutchouc privilégiant l’adhérence au confort y sont pour beaucoup dans cette sensation palpable que nos glandes sudoripares fonctionnent à plein régime. Si l’on ajoute à cela l’expérience tout à fait immersive qui entraine l’utilisateur à bouger de droite à gauche et à s’exciter devant son écran virtuel, il n’est absolument pas impossible de voir se former des gouttelettes de transpiration qui confirmeront l’image d’Epinal du gamer en sueur. Pour équilibrer cette exagération que certains qualifieront volontiers d’aguicheuse, les conditions d’essai du PSVR ne jouaient certainement pas en faveur du nouveau venu de la gamme PlayStation : Sony ayant réservé des locaux assez exigus et la participation étant assez élevée, la chaleur qui se dégageait de la proximité entrainait inévitablement une vapeur  humaine qui se répercutait dans le casque. Difficile alors de ne blâmer que le casque pour l’excès d’eau qu’il a entrainé une fois sur le visage.

Pour ce qui est du contenu de la boîte, rien de bien étonnant : myriade de câbles à gogo, qui promettent de belles séances de démêlage en perspective et des écouteurs stéréo des plus banals. Pour une expérience qui mise tout sur l’immersion du joueur dans un monde virtuel, il est quand même dommage de forcer des joueurs qui déboursent 399 euros à se fendre d’écouteurs stéréo de piètre qualité. Cette impression se confirme d’autant plus quand on remarque qu’à tous moments de sa publicisation, le casque de Sony était essayé avec des casques audio et non des écouteurs. Pour les heureux possesseurs de casque audio, qu’ils soient estampillés Sony ou non, la compatibilité avec le casque est d’ores et déjà assurée, et il ne suffira que de brancher les deux casques via la prise jack pour profiter de l’expérience à plein régime. Pour les autres, il est hautement conseillé de sacrifier une quarantaine d’euros supplémentaire.

Pour continuer dans la partie hardware presque indispensable mais pas dispensée par Sony au déballage du casque, la caméra PlayStation 4 est absolument nécessaire pour jouer. On aurait là encore aimé qu’elle soit fournie dans le pack, mais il faudra débourser la modique somme de 59,99 euros pour la version 2 de la PlayStation camera. 

Par ailleurs, les PS Move, même s’ils ne sont pas indispensables pour jouer, participent brillamment à l’immersion de certains jeux tels que The Heist ou Until Dawn: Rush of Blood. Acheter le casque de réalité virtuelle de Sony sans y accoupler les deux manettes PS Move, vendues près de 90 euros les deux, enlèverait grand intérêt à l’expérience globale de jeu.  

Enfin, en ce qui concerne les jeux, leur prix sera compris dans une fourchette plutôt large allant de 20 à 60 euros, en fonction de la durée de vie du jeu et de l’expérience qu’ils offrent. En d’autres termes, plus l’expérience sera intense, plus il faudra sortir ses deniers. Allouons quelques lignes naïves pour se demander si le critère de l’expérience offerte n’est pas un peu trop fallacieux. Compte tenu de la subjectivité inhérente à l’activité d’un jeu vidéo, il paraît très étrange de baser son prix là-dessus. Le terme est large, donc, et disons-le franchement, un peu trop général, pour juger du bien-fondé de cette pratique. Quoiqu’il en soit, pour obtenir l’expérience ultime PSVR, il faudra donc débourser plus de 500 euros, dans le cas où vous ne disposeriez pas déjà de tout le matériel susnommé. L’expérience en vaut-elle la chandelle ?

PlayStation VRoum-VRoum

Dans l’excitation évidente que la découverte d’un nouveau produit PlayStation suscite, il est facile de se perdre dans le moment et d’affubler de tous les éloges possibles le nouvel entrant de la gamme PlayStation. Rendons à Andrew House ce qui appartient à Andrew House : le centre de la communication autour du casque se fait sur l’expérience unique qu’il prodigue, il faut avouer qu’il est difficile de contredire Sony sur ce point.

Au-delà même des considérations techniques et une fois passé le débat stérile des concours de qui-pisse-le-plus-loin entre les différents casques présents sur le marché, l’expérience PSVR fait partie de celle qui vous enrobe dans un nuage de satisfaction ou l’extase et les "oh la vache" ne font que timidement appuyer l’immensité des possibilités qui s’offrent à vos yeux. Que ce soit dans Farpoint, Until Dawn ou même Batman, les sudations provoquées en partie par le casque sont largement proportionnelles au sourire exsangue qui habille notre visage pantois. Tout a été pensé pour investir le joueur au maximum de ce qui peut être fait. Des mouvements simples rendus instinctifs par le PS Move dans The Heist, aux séances de shoot endiablées dans un rail shooter banal comme Until Dawn. La réalité virtuelle sublime la simplicité enfantine de ces jeux en les propulsant dans un monde qui, à défaut de prendre le joueur par la main, le pousse dans ses retranchements les plus exigus. En un mot, la réalité virtuelle place le joueur au centre d’un univers qui est le sien, en lui donnant pourtant l’impression qu’il ne pourra jamais se l’approprier dans son entièreté.

Pour revenir sur le factuel et s’éloigner des vapeurs philosophiques, nous nous concentrerons sur deux jeux qui offrent deux expériences de jeu différentes malgré un fonctionnement plus ou moins identiques : The Heist et Until Dawn: Rush Of Blood. Tous deux sont des FPS avec tout ce qu’il y a de plus normal. Rush of Blood rend le côté rail shooter beaucoup plus évident puisque l’action se passe dans un wagon, qui balance le joueur de zombies en zombies et de clowns en clowns. Pas grand-chose à faire si ce n’est bien viser et tirer aux moments opportuns. Pour ce qui est de The Heist, la mise en scène est beaucoup plus chiadée et spectaculaire. Dans la portion de démonstration d’à peine cinq minutes à laquelle nous avons pu jouer, le joueur se trouve dans le siège passager d’une voiture ciblée par la police.

Le principe est plutôt simple, tirer à qui mieux-mieux sur les motos, fourgons blindés, voitures capricieuses qui se font une joie de nous couper la route. Ces deux jeux matérialisent à merveille le concept même de la réalité virtuelle : celle qui consiste à rendre un monde qui n’a rien d’exceptionnel en un bac à sable ou le joueur est dirigé de A à Z. Pour autant, ce qui aurait semblé tout à fait inacceptable dans un jeu lambda, prend presque l’importance d’une goutte d’eau dans la mer, tant l’expérience est unique et motrice d’émotions jamais jusque-là effleurées. Pour finir, nous encourageons fortement les joueurs à venir essayer le casque avant de l’acheter afin de connaître votre sensibilité au motion sickness. L’oreille interne pouvant parfois se montrer bien capricieuse, il serait tout de même dommage de dépenser 399 euros pour une nausée nauséabonde.

Pour les plus techniques d’entre vous, le prix de ces émotions dépassera l’entendement tant le PSVR peine à faire oublier les prouesses du HTC Vive. Si aucun ralentissement n’a été constaté (encore heureux), la pauvreté technique des environnements et les textures faiblardes conforteront les sceptiques. Pour ceux qui privilégient l’expérience à la technique, en revanche, le casque de réalité virtuelle pourra bien faire des étincelles et les transporter dans un monde singulier et enchanteur, à défaut d’être irréprochable.

Call of Duty: Jackal Assault, jeu gratuit intégré dans Infinite Warfare jouable au PSVR