Deus Ex: Mankind Divided - Univers, Gameplay, Scénario : La Totale des Informations !

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, par Serenity

Il existe des jeux qui transcendent toute une génération  et dont la simple énumération déchaîne l'océan agité de notre imagination. Par essence, des licences ont apposé leur marque aux genres et ont guidé moult développeurs vers les rivages de la prospérité. Parmi ces cadors, nous retrouvons Deus EX (2000) qui a exhalé un sentiment de liberté à l’univers vidéoludique mais qui a aussi décelé une force sous-jacente capable de juxtaposer le jeu vidéo comme une œuvre aussi complexe et torturée qu’un film. Malgré tout, l’influence fondamentale de Deus EX n’a pas réussi à être préservée et a fini par péricliter d'épisode en épisode jusqu’à disparaître dans les méandres de l’oubli. Heureusement, en 2010, Eidos Montreal a décidé de lutter contre cette fatalité et a ressuscité cette illustre licence avec l'excellent Human Revolution. Aujourd’hui, le studio revoit sa copie et nous apporte un jeu épuré de toutes les tares de son aîné. Un titre qui prétend récupérer sa couronne et redorer les couleurs d’un studio qui s’est embourbé, depuis Thief, dans les marais nauséabonds de la médiocrité. Alors, est-ce que le roi déchu a de nouveau le droit d’imposer ses mains sur l'étendard poussiéreux de son aïeul ? Poursuivez votre lecture pour le savoir !

Depuis sa genèse, Deus EX a toujours apprécié éclipser des images subliminales en relation avec la religion. Il semblerait que Mankind Divided ait décidé de tracer son chemin sur les pas de ses ancêtres. 

Deus Ex: Mankind Divided est un jeu d’anticipation qui s’affranchit de la Science-Fiction sans pour autant délaisser son cadre futuriste. Une nuance que Jonathan Jacques-Belletête, le directeur artistique de Deus Ex tient à préciser tant l’univers s’évertue à mimer une réalité qui pourrait bien devenir la nôtre, une réalité assez sombre qui fait écho à la naissance du transhumanisme où l’être humain "augmenté" est condamné à une vie de reprouvé. Deus Ex: Mankind Divided ne dissimule pas ses intentions et comme son sous-titre le mentionne, il aborde sans tendresse le thème cruel de l’apartheid, un sujet maîtrisé et très bien évoqué grâce à un monde ardent de vie et si dense qu’il vient soutenir avec maestro la narration. Nous incarnons une nouvelle fois Adam Jensen, agent de la Task Force 29 pour le compte d’Interpol, alors que deux ans se sont écoulés suite aux dramatiques événements d’Human Revolution. Toutefois, notre héros va, cette fois-ci, s’allier à un groupe d’activistes, les Juggernaut Collective, pour désamorcer le complot des Illuminatis, un groupuscule d’ultrapuissants qui soumettent la société en secret et qui sont responsables de la ségrégation entre "augmentés" et humains.

La personnalisation devrait prendre une importance considérable dans cet épisode. Une décision qui s’accorde avec merveille aux prédispositions naturelles de la série : laisser son libre arbitre au joueur.  

Si le thème ne semble qu'être un savant mélange dans un esprit cyberpunk de diverses intrigues universelles, les scénaristes se bornent à apporter une cohérence sans faille à l’histoire et façonnent minutieusement les dilemmes éthiques que nous devrons adopter lors de nos pérégrinations. Car, l’essence même de Deus EX se distille dans cette liberté de choix : à qui allez-vous faire confiance ? Qu’allez-vous faire ? Comment allez-vous le faire ? Des décisions que le joueur sera amené à prendre tout au long de l’aventure, dans une région qui prône, de surcroît, une densité d'événements homériques et une ouverture totale sur le monde. D'ailleurs, cette volonté de laisser le libre arbitre s’exprimer se traduit non seulement par des dialogues alternatifs mais aussi par une fluctuation du gameplay. En effet, nous retrouvons avec plaisir la possibilité de jouer en toute discrétion mais cette fois-ci, sans être entravé par des combats de Boss qui, auparavant, nous contraignaient à la violence sans même nous laisser l’opportunité d'éconduire l'inévitable conjoncture. Du côté de l’action, nous constatons des gunfights plus nerveux, des armes retravaillées et des situations plus variées. Les augmentations de Jensen pourront enfin être utilisées en combat, nous disposons de plusieurs types de munitions pour enrayer la monotonie des affrontements et les environnements amèneront plus de couvertures et de points stratégiques pour piéger les adversaires. Des changements au demeurant marginaux mais qui subliment l'édifice et engendre satisfaction ou excitation chez tous les fans de la licence.

L’action est frénétique et bégaie beaucoup moins que le premier essai d’Eidos Montreal, de quoi séduire les allergiques de l’infiltration. 

Pour conclure, Mankind Divided se dessine comme la copie revisitée de son aîné et peut donc se décliner comme une transcription encore plus fluide et fouillée de l'univers de Deus EX. Le thème de la ségrégation est rude mais le jeu n’oublie pas de divertir en apportant toute une série de modifications qui dynamisent une licence à la saveur, déjà, exquise. Notons par la même occasion que ce nouvel épisode rafraîchit l’aspect "découverte" qu’Human Revolution avait peut-être un peu trop éludé en suggérant des énigmes plus ardues et des allées escarpées pour s'évader de temps en temps de la trame principale. Deus Ex: Mankind Divided se caractérise par son expérience non manichéenne et sera, à n’en pas douter, une véritable réussite qui nous incite à légitimer son retour triomphant. Enfin, félicitons Eidos Montreal pour cette convaincante prestation venant colmater la brèche "Thief" vécue comme une angoissante scarification de confiance du public envers le studio.

L’infiltration sera moins tumultueuse et semble être l’option à privilégier si vous ne souhaitez éluder aucun mystère du jeu.

Premier trailer explosif pour Deus Ex: Mankind Divided