Test de The Witness

Avatar de Sadako
, par Amaury Laguerre (Sadako)

Annoncé en même temps que la PlayStation 4 en février 2013, The Witness n'avait ensuite plus trop donné de ses nouvelles. Maintenant disponible sur PS4 et PC, que vaut la nouvelle production de Jonhatan Blow qui avait réussi une première très bonne aventure avec Braid ? Réponse dans ce test qui nous aura vallu quelques retournements de matière grise, effectué sur une version PS4 fournie par Sony.

The Witness - Le nouveau test de recrutement de Playerone.tv

Observer, réfléchir, explorer et chercher, voilà quatre mots qui résument parfaitement The Witness sur PS4 et PC. Sans introduction, le jeu vous fait prendre le contrôle d'un humain qui se réveille dans un tunnel. Très rapidement, au bout de quelques secondes de gameplay, vous vous retrouverez coincé dans une zone assez petite, avec les premiers puzzles à résoudre pour pouvoir accéder au territoire ouvert du jeu. Si nous reviendrons plus tard dans ce test sur les différentes catégories d'énigmes et puzzles composant The Witness, spécifions tout d'abord à qui plaira vraiment ce titre pas comme les autres. En effet, à la différence d'un The Vanishing of Ethan Carter ou d'un Everybody's Gone to the Rapture, The Witness est totalement dénué de mise en scène, de narration au sens classique, pour vous laisser face à vous même, face à des puzzles de plus en plus compliqués à résoudre, sans musique dans les oreilles. Autant vous dire que si vous cherchez autre chose que de la résolution d'énigmes à la chaine, vous ne serez pas très heureux avec The Witness qui pourrait vous préparer parfaitement aux tests psychotechniques des concours français.

Une direction artistique soignée, mais mutine

Techniquement, The Witness n'est pas une tuerie, mais le choix du moteur suffit amplement à ce que les artistes veulent laisser transparaitre avec le monde du jeu. On retiendra donc surtout les couleurs incroyables et les nuances des différents environnements du jeu, qui arrivent tous à insuffler une âme à chaque décors traversé. Du désert au jardin en passant par la carrière, il y aura bien des paysages à contempler dans The Witness, et c'est tant mieux, étant donné la composante "observation" très importante pour trouver des clés aux puzzles. Avec un rendu mi-cartoon mi-réaliste, les graphismes du titre de Jonhatan Blow risquent donc de ne pas vous laisser indifférent.

Malgré tout, on regrette vraiment que les développeurs n'aient pas souhaité donner plus d'indices scénaristiques aux joueurs. Un scénario est présent dans The Witness, ou devrions nous dire plutôt des bribes d'informations scénaristiques. Vous trouverez tout au long de l'aventure des fragments d'histoire, mais leur degré de philosophie perdra sans doute la plupart des joueurs assez rapidement. Ce sera en effet à vous de déchiffrer les fichiers recueillis, de les traduire pour en tirer du sens, et de les assembler entre eux pour commencer à comprendre ce que vous faites là. L'idée est louable, mais vraiment trop effacée selon nous pour vraiment parler de narration. Un point noir qui aurait pourtant redynamisé la quête des puzzles et l'enchainement des actions dans un monde ouvert qui vous permet en outre d'avancer où vous voulez, quand vous voulez.

Une dose de réflexion universelle ?

C'est d'ailleurs là où se trouve la plus grande force de The Witness. Les développeurs ont en effet réussi à coupler le level design de la map ouverte à l'ingéniosité des puzzles pour faire durer le plaisir pendant de nombreuses heures. Le principe de jeu est très simple, puisqu'il suffit d'appuyer sur une touche de la manette pour faire apparaitre un point blanc à déplacer, pour chercher des interactions avec les décors ou les tableaux des puzzles. Là où The Witness est doué est dans la capacité à renouveler un principe de base à différentes sauces (énigmes purement visuelles, spatiales, sonores etc.). Il s'agira en effet toujours de relier un point A à un point B en empruntant divers chemins pour débloquer le tableau suivant, mais les cerveaux des développeurs vous réservent bien des surprises. Le plaisir de jeu vient alors de la résolution d'énigmes pas toujours simples après parfois plusieurs heures de réflexion, véritable source de jouissance de The Witness.

Les puzzles du jeu sont-ils difficiles ? Oui et non. Vous trouverez en effet des schémas très logiques, facilement reconnaissables au premier coup d'oeil alors que d'autres demanderont davantage de réflexion, voire de temps de maturation pour arriver à entrevoir une solution. Nous avons par exemple parcouru assez rapidement les énigmes des zones principales, tout en restant coincés assez longtemps sur des puzzles que nous avons résolu sans jamais en comprendre la logique exacte. Les indices trainent ça et là, pour ne pas frustrer le joueur trop longtemps, mais certaines auraient peut-être mérité plus de transparence. Dans tous les cas, la durée de vie de The Witness est plutôt bonne, avec plus de 600 puzzles à résoudre et des fins multiples à découvrir. Le seul problème sera le manque d'entrain du jeu en dehors des puzzles, que l'on aurait aimé être boosté par la possibilité de faire autre chose dans le jeu que des énigmes à la chaine. Une prouesse cérébrale de la part des développeurs qui fait plaisir, pour un genre de jeu peu souvent à la fête.

Réalisation technique

14 / 20

Direction artistique

16 / 20

Level design

18 / 20

Gameplay

16 / 20

Scénario

7 / 20

Bande sonore

Non noté

Durée de vie

15 / 20
  • Le plaisir du décodage des énigmes !
  • Belle direction artistique
  • Un monde ouvert variés à souhait
  • Grosse durée de vie pour le 100%
  • La recherche de l'indice et du déclic mental
  • Narration vraiment effacée
  • Résoudre des puzzles à la chaine
  • Le manque de logique de quelques énigmes
  • Un peu cher pour le genre

Verdict

15 / 20