Test de The Legend of Zelda: Majora's Mask 3D

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, par Amaury Laguerre (Sadako)

En novembre 2000, un certain The Legend of Zelda: Majora's Mask sortait sur nos Nintendo 64 européenes, et obligeait les joueurs à posséder l'extension de mémoire qui faisait passer la console de 4 à 8 Mo de RAM pour le lancer. Une restriction matérielle qui avait pas mal bridé les joueurs, pour un Zelda qui sortait surtout en toute fin de vie de la Nintendo 64 alors que beaucoup de joueurs profitaient déjà des graphismes haute définition d'époque de la Dreamcast, et bavaient devant les annonces chocs de Sony et sa PlayStation 2. Dans ce test de The Legend of Zelda: Majora's Mask 3D, vous retrouverez le concept du jeu dans ses grandes lignes, et surtout un jugement sur la qualité de son portage sur Nintendo 3DS. Vous êtes prêts ?

Le Zelda le Plus Controversé

Les suites directes ne sont pas vraiment une habitude chez Nintendo, qui préfère exploiter ses licences avec des histoires différentes prenant place dans un même univers. Si nous avions pu découvrir Zelda II: The Adventure of Link sur NES, le constructeur ne nous avait pas donné l'occasion de découvrir d'autres séquelles dans la série avant l'arrivée de ce The Legend of Zelda: Majora's Mask 3D. Dès le début de l'aventure, on accompagne un Link triomphant de sa victoire de Ganondorf dans Ocarina of Time, qui part en quête d'amitié sur Epona. Durant les premières minutes de jeu, vous ferez très rapidement la connaissance de l'antagoniste principal du titre, Skull Kid, qui revêt le Masque de Majora. Outre la transformation de Link en Mojo, c'est surtout une menace imminente qui se dévoile dans le ciel, à savoir une apocalypse qui frappera la Terre dans 72 heures. Tout comme dans The Legend of Zelda: Link's Awakening sur Game Boy, il n'est pas question ici de sauver la princesse Zelda ou tout autre personnage, mais la Terre et l'humanité toute entière. Une vaste mission qui se profile, et une course contre la montre qui débute.

Mais les 72 heures restantes à la Terre s'écoulent bien plus vite en jeu. Dès que vous le pourrez, jouez le chant du temps à l'envers pour bénéficier du double de temps entre deux sessions, ce qui vous facilitera grandement la vie, et qui offrira des boucles de gameplay moins stressantes. C'est effectivement des boucles chronométrées qui vous feront avancer dans The Legend of Zelda: Majora's Mask 3D. Link pourra utiliser son ocarina pour remonter le temps et ainsi éviter l'apocalypse pour poursuivre son aventure, mais cette manoeuvre n'est pas sans conséquences, puisque vous ne conserverez pas tous vos objets, et les actions effectuées avec les personnages du jeu seront à refaire depuis le début. Lorsque l'on commence une partie de The Legend of Zelda: Majora's Mask, l'impression de n'avancer à rien et de jouer pour rien est très forte, jusqu'à ce qu'on comprenne qu'un reboot du temps après chaque donjon fait avancer le schmilblick, tout comme certaines quêtes annexes.

Les développeurs ont en effet mis la gestion du temps au centre du game design, et c'est ce point qui divise fortement la communauté des fans de la série Zelda, avec un The Legend of Zelda: Majora's Mask qui ne fait rien comme les autres opus. Si vous partez en quête d'un donjon mais que vous n'avez plus le temps de le terminer, vous devrez en effet tout recommencer depuis la complétion du dernier. Dans vos boucles de jeu, il faudra donc bien vous organiser pour décider de vous focaliser sur des quêtes annexes, de l'exploration ou les donjons, ou vous exposer à des heures de jeux pour pas grand chose en termes d'avancement. Autant vous dire que si vous n'accrochez pas au cocktail de The Legend of Zelda: Majora's Mask 3D dès le départ, vous n'aurez que très peu de chance de l'apprécier par la suite. Les donjons sont moins nombreux que d'habitude (seulement quatre), mais ce pan de gameplay reste classique. Avec ce remake 3DS, il est en revanche agréable de voir naitre quelques petites aides qui rendent l'aventure moins complexes, avec la possibilité de sauvegarder sans quitter le jeu définitivement (il fallait valider la sauvegarde ultérieurement dans la version N64), de voir des astuces via les pierres Sheikahs disséminées ça et là, ou encore de profiter d'une alarme pour ne pas oublier les horaires d'action des NPC pour réussir plus simplement certaines quêtes. Ces améliorations apportent une ergonomie et une simplicité d'accès qui séduira les nouveaux venus.

  

3DS V.S. New Nintendo 3DS

Tout comme pour Ocarina of Time, les améliorations graphiques de The Legend of Zelda: Majora's Mask 3D sont assez probantes si l'on met la version Nintendo 64 à côté de cette nouvelle. Les textures ont été retravaillées, les décors sont plus fournis, et les couleurs éclatent sur l'écran de la portable. Sur New 3DS, on profitera d'emblée du second stick qui aide pas mal la visibilité de l'action et le gameplay, mais jouer sans n'est pas aussi insurmontable que dans un Monster Hunter 4 Ultimate, par exemple. Petit regret, magré tout, des ralentissements sont toujours présents ça et là. En termes de contenu, Grezzo a fait quelques petits ajustements, mais rien qui changera votre quêtes de 24 masques de manière fondamentale. Par exemple, certains boss ne se batteront pas de la même manière que sur Nintendo 64, ce qui n'est pas un mal pour ceux ayant déjà fait ce titre auparavant. Nous sommes en tout cas devant la plus belle version de Majora's Mask, pour un polishage fait dans les règles de l'art compte tenu des capacités techniques de la 3DS.

  

Le Masque de Fer

On ne sait pas vraiment qui se cache sous le masque de The Legend of Zelda: Majora's Mask 3D, et c'est peut-être ce qui divise le plus les joueurs. Est-ce un épisode de la série à considérer à juste titre dans la ligne temporelle de la saga ? Un Spin-off qui tentait une approche différente et un peu plus mature que d'habitude ? Toujours est-il qu'après un peu moins de 15 ans, cet opus divisera toujours autant les joueurs. Certains crieront au génie d'un Eiji Aonuma qui a réalisé en un temps record l'épisode le plus sombre de la série, truffé de sens cachés sur la vie et la mort, un level design profondément innovant, alors que d'autres n'y verront qu'un Zelda barbant, dans lequel on se perd trop souvent, stressant à cause d'une gestion du temps au centre du jeu, moins de donjons que d'habitude, et des éléments graphiques et artistiques déjà vus dans Ocarina of Time. Si ce débat sera sans doute éternel, on ne peut en revanche qu'être admiratif devant le travail effectué par le studio Grezzo qui offre à la 3DS et à la New Nintendo 3DS un jeu polishé sciemment, pour une expérience de jeu optimale, que vous ayez ou non un Circle Pad Pro sur la première version de 3DS. Le meilleur moyen reste encore de l'essayer chez un ami, pour voir si l'aventure vous comble, ou non !

Réalisation technique

17 / 20

Direction artistique

16 / 20

Level design

15 / 20

Gameplay

16 / 20

Scénario

14 / 20

Bande sonore

17 / 20

Durée de vie

17 / 20
  • Lifting graphique appréciable
  • Ergonomie améliorée par les aides
  • Un Zelda plus mature que d'habitude
  • La gestion du temps et de l'espace
  • Les sauvegardes plus pratiques
  • Les pouvoirs variés des Masques
  • Gérer le temps est parfois laborieux
  • Très différent des autres Zelda
  • Problématique très sombre qui pourra ne pas plaire
  • Se perdre et recommencer encore et encore

Verdict

17 / 20