Test de Saints Row: Gat Out of Hell

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, par Amaury Laguerre (Sadako)

Disponible en tant que DLC Stand-Alone pour Saints Row IV, Saints Row: Gat Out of Hell débarque assez longtemps après la sortie de l'épisode principal, disponible depuis un peu plus d'un an et demi. Alors que la révolution GTA 5 est passée par deux fois sur PS3 et Xbox 360 puis sur PS4 et Xbox One (en attendant la version PC), Volition nous offre une extension qui remet en scène les personnages principaux de Saints Row IV, en scénarisant le kidnapping du Président des Etats-Unis alors en pleine séance de spiritisme lors d'une soirée pyjama. Le démarrage est aussi loufoque et barré que la trame principale précédente, ce qui laisse d'abord présager du tout bon pour l'ambiance de cette aventure téléchargeable, que l'on trouve également en version boite en raison de sa nature Stand-Alone. Gat Out of Hell réussit-il à nous faire revivre une folle épopée ? Réponse dans ce test.

SteelPort... Satan l'Habite !

Premier défaut qui nous vient à l'esprit en abordant le test de Saints Row: Gat Out of Hell, la paresse de sa narration et de sa mise en scène. Si dans SR4 nous avions des scènes cinématiques explosives qui comptaient pour beaucoup dans l'humour général du titre, ce DLC nous met face à beaucoup d'images animées dans un livre de sorcelerie. Si l'effet artistique colle bien à l'univers satanique de l'extension, nous ne connaissons pas beaucoup de jeux qui tire profit de ce concept éculé, anti-immersif pour notre part. Hormis la première scène cinématique, vous ne retrouverez donc pas la formule qui nous avait tant plu dans SR4 pour narrer le scénario finalement assez plat de Saints Row: Gat Out of Hell, qui se savoure alors un peu plus via les quêtes annexes du titre que nous détaillerons plus loin dans ce test.

Si ce point narratif peut-être assez secondaire dans un jeu d'action / aventure à monde ouvert pour pas mal de joueurs, il en est une toute autre question de ses graphismes souvent hideux. Sur PS3 et Xbox 360, le moteur de Saints Row 4 accusait déjà pas mal le coup. En passant sur PC, PS4 et Xbox One avec Gat Out of Hell, on découvre la même qualité technique qui nous met face à des textures ignobles, une modélisation des personnages en retard de plusieurs années, et une ville de SteelPort très vide, et sans fioritures. Certes, le DLC tourne en 1080p à 60 images par seconde (de manière assez stable) sur les machines de Sony et Microsoft, mais c'est pour mieux admirer la modélisation sommaire du tout, et une totale absence des effets de lumière et de particules auxquels nous sommes habitués depuis la naissance de la PS4 et de la Xbox One. Sur PS3 et Xbox 360, on reste très en dessous de ce qui se fait de mieux en GTA-Like, mais les graphismes sont déjà plus acceptables. On ne fait pas du neuf avec du vieux, mais les versions new-gen sont quand même ultra décevantes graphiquement parlant.

Beauté Intérieure ?

Avec Saints Row IV, nous avions l'exemple parfait qu'un jeu vidéo ne passe pas uniquement par de beaux graphismes à la Crytek ou à la Naughty Dog pour être inoubliable. N'est pas Rockstar qui veut pour optimiser un moteur 3D pour afficher une belle production à monde ouvert, et de toutes façons, le budget de Volition n'est en aucun point similaire à ce dont dispose les créateurs de la série GTA. Mais les idées et les originalités, cela ne coûte pas forcément des milliards, et Saints Row IV en avait à revendre pour faire oublier les faiblesses techniques de son aventure. On pensera notamment à la phase de conduite d'un vaisseau spatial sur fond de Haddaway - What is Love, absolument mémorable. Mais avec Saints Row: Gat Out of Hell, on ne peut que constater que l'inspiration a été aspirée dans les méandres de l'enfer, elle aussi.

Propulser un DLC dans une version satanique de SteelPort était une bonne idée, mais l'application des concept-arts ne livre pas quelque chose de foncièrement attrayant in-game. La ville est méconnaissable, ce qui aurait pu ne pas être un mal, et affiche des teintes rougeâtres assez sombre, mais surtout une ville on ne peut plus vide, et sans intérêts majeurs. Malgré un pitch de départ prometteur, on restera à des années lumières de l'ambition barrée de Saints Row IV pour ne survoler que légèrement ce que l'Enfer aurait pu vous offrir. On se contentera alors de remplir les quêtes annexes des 4 personnages pour en apprendre plus sur le scénario, de faire quelques courses ou de vider des failles pour finalement livrer le combat final.

L'Enfer est Pavé de Bonnes Intentions

Durant les 6 heures de jeu que nous avons fait dans Saints Row: Gat Out of Hell pour le terminer, nous ne nous sommes pas amusés beaucoup dans une ville qui n'offre rien de bien fun. Pourtant, le gameplay est toujours aussi amusant à exploiter, mais la magie n'opère pas. On retrouve les Super-Pouvoirs en dirigeant Gat ou Kinzie, ainsi que la possibilité de véritablement voler grâce aux nouvelles ailes des personnages. Cette nouvelle feature est amusante, et couplée aux autres pouvoirs, confère un grand sentiment de liberté. On notera aussi le fauteuil électrique qui est armé de grosse mitrailleuse dans ses acoudoirs pour quelques moments assez hilarants, mais les envolées sont rares et de courtes durée.

Que s'est-il passé entre Saints Row IV et la sortie de Saints Row: Gat Out of Hell ? Le fun a complètement disparu, pour donner lieu à un titre auquel on se force à jouer pour le terminer. Ce constat n'est pas dû à un élément en particulier, mais à un ensemble qui n'arrive pas à capter l'attention du joueur comme il le faut. On se retrouve alors avec un DLC Stand-Alone pas foncièrement mauvais, qui propose une dizaine d'heure pour le clore à 100%, mais qui ne sait pas faire oublier ses faiblesses de game design et de réalisation technique obsolète. Un jeu passable à acheter à tout petit prix, mais cela ne le rendra de toutes façons pas meilleur. Après le très bon SR4, nous ne pouvons qu'être déçu de cette dernière aventure qui ne vous fera pas grimper aux rideaux.

Réalisation technique

7 / 20

Direction artistique

7 / 20

Level design

10 / 20

Gameplay

14 / 20

Scénario

10 / 20

Bande sonore

12 / 20

Durée de vie

14 / 20
  • Un voyage en enfer
  • Le gameplay est toujours aussi fun
  • Les graphismes souvent très moches
  • On s'ennuie trop souvent
  • Du WTF, en beaucoup moins drôle
  • Le scénario finalement absent

Verdict

10 / 20