Test de Forza Motorsport 6

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, par Gregoire Charlier (Speedy)

Avec une entrée en matière plus que mitigée sur Xbox One, Turn 10 et son Forza Motorsport 5 ont essayé d’entreprendre quelque chose que les joueurs ont vite pesté : les micros transactions. Avec, qui plus est, un contenu plutôt chiche, il était désormais temps pour Turn 10 de réparer les pots cassés avec sa licence phare, afin de se relancer comme il se doit sur la piste pendant une période où les jeux de courses se comptent sur les doigts d’une main. Sauf qu’entre temps, un certain Project Cars est arrivé et nous a donné grande satisfaction dans le gameplay proposé, de quoi remettre en question les deux prétendants de la piste sur console, à savoir Forza Motorsport et Gran Turismo. Forza Motorsport 6 arrive donc comme une balle en ce 15 septembre, avec de beaux arguments à faire valoir sous le capot, bien plus qu’une nouvelle jaquette.

Il en a sous le capot 

Déjà entrepris dans l’épisode précédent, la Forzavista revient dans ce sixième opus avec bien plus de contenu. Désormais, les voitures profitent d’une vision encore plus détaillée de l’ensemble avec plus d’éléments interactifs. Ainsi, vous pourrez complètement occulter les plus belles voitures du monde avec votre manette, donnant pour le coup entière satisfaction à un amoureux d’automobile qui s’amusera à aller chercher les détails les plus fous. Le pire, c’est que ces détails sont modélisés avec soin. 

On ne peut pleinement aborder ce test de Forza 6 sur Xbox One sans faire un léger récapitulatif de ce que proposait Forza Motorsport 5, et notamment le système de micro-paiements qui rendait néfaste l’expérience de jeu de manière générale. Présent dans tous les recoins de chaque menu, ce système a été abandonné pour donner lieu à un système de tombola dans Forza Motorsport 6, qui à chaque ticket, vous donnera au hasard parmi une grille un lot, pouvant aller d’une voiture à des crédits, mais aussi des packs de mods (que nous vous expliquerons quelques lignes plus bas). Ces tickets, sont donnés à chaque montée de niveau du pilote, afin de donner toujours envie d’aller plus loin dans la carrière pour aller conduire les plus gros bolides des différents championnats, mais aussi pour espérer gagner des super cars sans débourser le moindre crédit.  

Deuxième nouveauté, et pas des moindres, le contenu pur et dur de Forza Motorsport 6 qui évolue par rapport au précédent épisode. Avec 460 voitures et près de 130 tracés, on retrouve un titre qui revient aux sources de ce qu’était la série Forza, à savoir un jeu de simulation automobile accessible, proposant un contenu énorme pour tous les amoureux d’automobile. Retour donc en plein milieu de cette conception pour ce sixième opus, qui reprend entre autre les circuits les plus connus du moment mais également de nouveaux tracés (notamment le circuit de Rio). A titre de comparaison, un Forza Motorsport 5 propose 14 régions à visiter avec différents circuits, tandis que Forza Motorsport 6 en propose 26, soit pas loin du double. Niveau bolides, on se retrouve bien évidemment autour des muscles cars, des voitures de grand tourisme, des voitures accessibles, du rétro, de la F1, de l’endurance … Vous l’aurez compris, tous les compartiments que l’on connaît si bien sont de retour dans ce FM6 avec du contenu bien plus riche dans toutes les catégories que celles de FM5. 

Quelques nouveautés dans mon coffre 

Même si la rivalité avec Gran Turismo n’a plus trop lieu d’être au vu des sorties respectives des deux licences, d’autres studios ont tout de même accéléré dans le domaine pour essayer de devancer ces deux séries phares. Nous pensons à Assetto Corsa mais aussi à Project Cars, arrivé il y a quelques mois avec de solides arguments. Le point commun sur les deux licences que nous venons de vous citer, c’est la gestion de la météo, quelque chose que ni Turn 10 ni Polyphony n’ont pu (ou voulu) incorporer pour le moment. C’est désormais chose faite avec Forza Motorsport 6, qui intègre enfin les courses de nuit mais aussi les courses sous la pluie. Si la première feature ne va en réalité jouer que sur la vision que l’on a sur la piste, la seconde, en revanche, se révèle être bien plus intéressante manette en main.

Brièvement, pour les courses de nuit, l’accroche de votre voiture sur la route (malgré la température plus faible qu’en journée) ne va pas influencer votre conduite. Dans certains cas, vous allez devoir anticiper davantage les virages secs et abruptes en bout de ligne droite pour ne pas vous faire surprendre. En revanche, sur le plan de la réalisation, certains effets sont bien trouvés, notamment le fait de sortir d’une zone éclairée par les spots lumineux des stands à un virage entièrement obscurci, ou encore le reflets des phares de la voiture sur la piste et voitures adverses. 

Pour les courses sous la pluie, Turn 10 a bossé beaucoup plus dur. Sous un concept appelé Flaques 3D, on ne comprenait pas exactement ce que voulait dire le studio. Manette ou volant en main, vous comprendrez en un rien de temps ce que Turn 10 voulait exploiter avec les conditions climatiques. Ainsi, sur un tracé sous la pluie, certaines flaques seront modélisées, et une fois que vous entrerez dans celle-ci avec votre voiture, le risque d’aquaplaning est assez grand et il faudra ajuster votre vitesse tout en ne jouant pas énormément avec la direction afin de pas finir hors-piste. Vraiment impressionnant, notamment avec un volant, où chaque flaque dangereuse qu’on pourra repérer au préalable via la modélisation de cette dernière, vous donnera un petit sentiment de stress et de concentration sur l’instant, afin de ne pas paniquer et de rester sur le tracé du mieux possible. D’autant plus, que ces flaques 3D, peuvent apparaître à des endroits différents selon la piste et selon le nombre de tours de la course. 

Néanmoins, là où dans un Project Cars on peut régler comme bon vouloir la météo pour chaque course, provoquer un changement de météo, choisir n’importe quel tracé dans n’importe quel condition, Forza Motorsoport 6, malgré les nouveautés bienvenues dans la série, se bride tout de même. Les tracés sous la pluie et les tracés dans la nuit seront donc des courses déjà prédéfinies, et on ne pourra donc pas choisir le circuit que l’on veut dans les conditions climatiques que l’on veut également. C’est un peu dommage, car d’une part, la concurrence le fait déjà, mais d’autre part, avec le gameplay si jouissif de Forza Motorsport 6. Ainsi, il aurait pu être intéressant de pouvoir jongler entre ces différents styles de conduite en pleine course, mais il faudra malheureusement attendre probablement le prochain épisode pour y avoir droit. 

Mais que dire, une fois de plus, du gameplay proposé par Forza Motorsport 6, des sensations grisantes qui représentent tout le savoir faire du studio dans la matière ! Une physique inattaquable, une lourdeur dans les différents bolides vite ressentie via le pad ou les différents volants, et surtout un vrai plaisir de conduite autant pour les puristes du mode simulation ou pour les plus modérés, avec un système d’aide désactivable au fur et à mesure. On ne le répétera jamais assez, mais le feeling proposé par Forza Motorsport, et ça ne date pas d’hier, est quelque chose dont on a du mal à se lasser quand on aime un tant soit peu l’automobile. Qui est plus, cette année, avec l’arrivée de la nuit et de la pluie, on ne peut qu’être gâté par les développeurs qui repoussent toujours plus loin le compromis entre plaisir et sensation, unique à la série de Turn 10.

Dernière grosse nouveauté, les mods. Ces derniers sont gagnables via le système de tombola, expliqué précédemment, et donne un petit côté gestion plutôt agréable. Ces mods, sont des sortes de cartes représentant des bonus, applicables sur vos différentes voitures de votre garage. Ces bonus sont de toute nature, allant de légers gains de performances sur l’adhérence, l’accélération et les différents critères de performances de votre voiture, à un gain de crédit plus important. Vous cumulerez, tout au long de votre carrière, un certain nombre de mods que vous pourrez modifier à souhait sur vos différents véhicules selon les différentes courses proposées. 

Une carrière revue pour une simulation aucunement pénalisante

Beaucoup se plaignaient que les carrières des jeux de course tournaient en rond, qu’on arrivait pas à prendre autant de plaisir qu’à l’époque des permis de Gran Turismo, avec une ascension souvent trop classique. Même si Forza Motorssport 6 ne compte pas réinventer la roue du carrosse, la simulation de Turn 10 a cependant donné quelque chose de plus consistant pour le mode carrière, et surtout un meilleur rythme proposé à chaque différent championnat. Même si la recette du pilote novice au début qui deviendra le plus grand pilote de tous les temps fonctionne de nouveau, le rythme entre les différents tracés et les différentes destinations est mieux calibré et les véhicules proposés varient très souvent par la même occasion.

De plus, des événements aléatoires peuvent survenir pendant vos championnats, avec des défis en tous genre, du dépassement aux slaloms auto-cross, en passant par des défis Top-Gear, pouvant donc complètement couper votre enchainement dans un championnat de plusieurs courses pour vous emmener complètement ailleurs et dans une toute autre catégorie. Les courses d’endurance sont présentes et notamment le circuit de la Sarthe, réputé pour les 24h du Mans (cette course étant disponible uniquement en mode nuit). Se rajoute à cela pas mal de nouveaux modes de jeux, notamment le mode "Rivaux" qui fera grandement penser aux défis d’un certain Driveclub avec vos amis, ou encore le mode "Catégorie" qui vous permettra de participer à certains défis disponibles uniquement dans un laps de temps unique pour essayer de performer du mieux possible. Une sorte de défi journalier; en somme. 

Ceci dit, même si la carrière est grandement appréciée, il faut avouer que certains défauts ne sont tout simplement pas compréhensibles. A l’instar des autres simulations du genre, dans ce Forza Motorsport 6, on peut se permettre quelques takedowns puisqu’aucune pénalité n’apparaît à cause des collisions. Pire encore, vous pouvez couper carrément certains virages sans aucune pénalité ! Pour autant, si on ne peut pas en vouloir à Turn 10 de laisser la possibilité de la jouer plus sauvage pour plaire à un plus grand publique, il serait tout de même intéressant qu’on puisse activer / désactiver un système de pénalité dans les options, afin d’augmenter l’immersion et la difficulté du titre pour les puristes. Pour couronner le tout, pour passer à la course suivante, peu importe votre chrono et votre temps moyen réalisé sur l’ensemble de vos courses, puisque uniquement votre présence sur le podium vous garantira l'accès à la suite. Ainsi, tant que vous finirez parmi les 3 premiers, vous aurez droit automatiquement d’aller à la course suivante. Exit donc les médailles d’or, d’argent, de bronze, de gérer le chrono sur plusieurs courses, de faire votre résultat moyen sur l’ensemble des courses du championnat pour construire le classement final. 

Les dégâts sont toujours présents dans Forza Motorsport 6, mais ce, de manière assez superflue. Même si vous pouvez constater quelques rayures et quelques casses sur votre jolie Ferrari, ces dégâts ne constituent aucunement une gêne pour les joueurs puisque cela n’impactera pas la conduite de votre véhicule. Il s’agit juste, comme dans Forza Motorsport 5, d’un skin anecdotique, qui ne sert qu'à démontrer que Turn 10 inclut aussi des dégâts dans leurs simulations. Quand d’un côté on voit les jeux de courses de Codemasters bien plus poussés à ce niveau, ou encore Project Cars, on pourrait se dire qu’une licence comme Forza aurait bien droit eux aussi à une cure de jouvence dans ce domaine. 

Et au bout de la ligne droite ?

Forza Motorsport 6 est ce qu’aurait du être Forza Motorsport 5 au départ, ou plutôt, le jeu de simulation automobile que se devait d’avoir la Xbox One dans son line-up. On oublie tout ce qui a déplu dans le précédent épisode, et on propose un contenu de dingue, toujours plus beau, toujours plus fort. Voilà ce qui pourrait résumer brièvement ce Forza Motorsport 6. Avec un mode carrière entièrement retravaillé, l’arrivée de la météo (malgré qu’elle ne soit pas dynamique) et un contenu de folie (460 voitures, 130 tracés, 26 destinations) font de ce sixième opus l’un des opus les plus immanquables de la série. Si on peut toujours pester sur les quelques défauts cités ci-dessus, notamment parce que la concurrence s’est activée sur le domaine, le feeling si particulier que l’on a avec le gameplay de Forza Motorsport 6 se suffit pour provoquer le plaisir instantanée tant recherchée. Car si les ressentis avec le pad Xbox One et ses gâchettes vibrantes font toujours mouches, le résultat se transcende vraiment avec un volant au milieu des mains. Virage réussi donc, pour une licence sur laquelle nous n’avons que rarement douté, qui parvient de nouveau à se hisser comme étant la simulation immanquable sur Xbox One.

Réalisation technique

17 / 20

Direction artistique

16 / 20

Level design

17 / 20

Gameplay

18 / 20

Scénario

Non noté

Bande sonore

14 / 20

Durée de vie

19 / 20
  • Graphiquement splendide
  • Contenu d'enfer
  • Une carrière enfin retravaillée
  • La pluie et la nuit enfin dans un Forza
  • Un feeling toujours sensationnel
  • Un multi toujours carré
  • Une bande son un peu vieillotte
  • Plus de circuits, mais il en manque !
  • Loadings un peu trop présents
  • Une météo non dynamique
  • Les dégâts superficiels
  • Pas de pénalités !?!

Verdict

17 / 20