Test de Dark Souls 3

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, par Gregoire Charlier (Speedy)

Votre destin est à portée de main. La grande saga des Souls s’achève. Dark Souls 3 est sorti. Saga lancée il y a maintenant 6 ans avec Demon Souls, suivie de la fameuse série Dark Souls sans oublier le petit frère Bloodborne, From Software a décidé d’un coup d’un seul de lâcher définitivement la série Dark Souls. Il est temps de passer à autre chose selon Miyazaki. De ce fait, toute l’équipe de From Software, de comme un accord, se mobilise une dernière fois sous l’étiquette Souls pour livrer le grand final d’une série que n’aura cessé de nous bluffer comme de nous faire rager au plus haut point. Dark Souls 3 renferme-t-il les derniers secrets d’une des plus grandes saga du jeu vidéo ? From Software va-t-il dépasser sa difficulté si légendaire pour ce dernier opus ? Réponse dans ce test ci-dessous, testé sur une version commerciale PlayStation 4.

Dark souls n'a jamais été aussi classe

Le point par lequel nous souhaitons commencer est assez unique pour toute l’histoire de From Software, son domaine technique. Dark Souls 3 représente enfin l’épisode de la saga qui se détache graphiquement parlant, avec un moteur emprunté à Bloodborne, mais cette fois-ci avec un framerate constant à 30 fps (60 sur PC). Dark Souls 3 impressionne, d’une part par sa distance d’affichage qui représente une fois de plus des zones entièrement accessibles et non pas un simple panorama, mais aussi par ses effets d’éclairage, d’ambiance et de particules qui nous accompagnent pendant toute l’aventure. Le point du framerate que nous avons abordé est essentiel, car les effets ne cessent d’augmenter dans le jeu et ce dernier reste calibré à 30 images par seconde quelle que soit la situation qui se présente à vous. Quand vous consommez une braise, votre corps crépite, les particules se détachent de votre personne avec classe et sobriété. Rajoutez à cela une arme modifiée comme l’épée d’Ithryill et vous allez avoir un équipement qui pour chaque élément, a un effet visuel dynamique de grande classe.

C’est en réalité le maitre mot en ce qui concerne la dimension visuel du titre, c’est la grande classe. Porté par une dimension artistique folle, Dark Souls 3 aborde tout ce qui a été fait dans la série des Souls mais aussi dans Bloodborne, cousin de développement. On retrouve le côté médiéval ensoleillé de Dark Souls 2 notamment, mais aussi des environnements plus glauques, plus pesants, se rapprochant plus de Bloodborne. En plus d’emprunter les meilleurs environnements et de les revisiter pour les peaufiner, les panoramas sur chaque nouvelle zone sont dingues. On se rend compte en un simple coup d’œil qu’en plus de la beauté artistique de chacune, ces dernières restent toujours cohérentes avec le principe du voyage sans retour mais aussi de l’oppression que From Software a toujours envie de faire vivre.

Et c’est sans parler des nombreux boss qui longent votre avancée, qui bénéficient d’un coup de crayon tout simplement remarquable, et sont sublimés par des animations d’une classe folle. Si l’on devait se mouiller, on pourrait même dire que From Software a induit certains boss les plus classes que le monde du jeu vidéo ait connu dans un seul et même jeu. Oui, rien que ça. Mais comme chacun le sait, la magie artistique des Souls ne se fait pas seulement sur un panorama ou un château plutôt classe, mais surtout le monde qui l’entoure et qui le rend si unique. D’une part, parce que le bestiaire reste toujours dans la même veine que dans les anciennes productions, à savoir un bestiaire soigné, répugnant et surtout agrémenté de plusieurs variantes pour quelques uns qui filent le frisson, et d'autre part parce que nous ne sommes jamais rassurés quand on croise un ennemi, avec un aspect visuel qui peut vous induire en erreur, mais aussi parce que la bande son joue encore et toujours un rôle clé sur votre avancée dans l’aventure.

Quand les Souls et Bloodborne fusionnent... 

Une autre crainte que l’on pouvait avoir avec Dark Souls 3 était notamment la question du gameplay, cœur même du jeu, afin de savoir si le développement en parallèle de Bloodborne n’allait pas trop altérer la formule des Souls. En réalité, From Software a été bien plus intelligent, et n’a gardé que quelques pincettes dû aux partages des ressources entre les deux développements pour garder tout de même deux recettes bien distinctes. Pour Dark Souls 3, c’est un savant mélange entre les différentes productions, que ce soit Demon's Souls, Dark Souls premier du nom ou encore Bloodborne, Dark Souls 2 étant l’opus le moins représenté, le tout en gardant une identité propre en dehors des 3 autres titres cités. Mais quel bien cela fait de voir le rythme de jeu s'accelerer, avec des déplacements enfin nerveux et un rythme de combat bien plus péchu ! C’est dans ces situations que l’on sent que le développement de Bloodborne, a, en parallèle, aidé la série des Souls à se fluidifier un petit peu.

Avec l’arrivée des Combats Arts via le retour de la barre de mana, des déplacements plus fluides, une panoplie d’armes et une personnalisation assez costaud de notre personnage, Dark Souls 3 fignole de belle manière les quelques petits péchés qu’on pouvait précédemment lui reprocher. Dorénavant, les combats sont intenses, plus nerveux, et surtout, la caméra en fait aussi moins des siennes. Elle s’éloigne quand la taille du boss devient disproportionnée, se cogne bien plus rarement sur les parois qu’auparavant, et le lock des cibles avec R3 a été lui aussi revu pour jongler entre le lock et le delock sans souci particulier. La magie fait aussi son retour après Bloodborne. On peut recommencer son personnage à 0 pour ainsi changer complétement sa manière de jouer plusieurs fois dans l’aventure. Comme c’est un Souls, la force, la vigueur, la dextérité et on en passe, tout est de retour, où chaque âme dépensée devra être au préalable étudiée. Seule l’interface générale du jeu pourrait potentiellement être le petit point négatif du titre.

On y retrouve donc, encore et toujours, la recette miracle des Souls, celui de la précaution et de l’analyse de la situation des joueurs, avec une difficulté qui peut être insurmontable pour certains. Car pour Dark Souls 3, aucune surprise ne vous attendra si vous connaissez déjà la série, si ce n’est qu’on ne peut que vous conseiller de ne pas aller trop vite dans certains combats. Mais ces minces conseils sont aussi valables pour les autres productions de la marque, qui ne cesse dans ses jeux d’imposer ses conditions tandis que le joueur ne pourra pas aborder la situation à sa guise. C’est la règle. Le jeu nous apprend à jouer, nous apprend à travers nos différentes morts de revenir encore et toujours pour surmonter l’épreuve en face de nous. Et une fois de plus, la satisfaction est d’autant plus gratifiante qu’on y arrive, à force de persévérer... !

From Software, God of Level Design

Mais From Software, c’est aussi actuellement la référence du level design. Dark Souls 3 ne déroge pas à la règle, et comme c’est le dernier (enfin, logiquement…), les zones ont toutes bénéficiées d’un soin particulier pour donner une dernière dose de voyage, de recherche constante et de stress dans chacune d’entre elles. Même si notre préférence va pour le niveau de la cathédrale ou encore les catacombes, chacune bénéficie de subtilités bien différentes qui font en sorte de ne jamais avoir de doublon avec des cadres différents. Le but reste inchangé, trouver tous les raccourcis, trouver le prochain feu, descendre une échelle, ouvrir une porte de l’autre côté etc. Tout est de retour dans Dark Souls 3. Mais quelle classe, on le répète, de voir sur une hauteur tous ces chemins qu’on a emprunté sans savoir qu’il y avait de potentielles liaisons avec d’autres zones de jeu ! A tel point qu’à chaque fois qu’on progresse dans l’aventure, l’ingéniosité de From Software nous surprend encore et toujours avec une zone de jeu tellement bien imbriquée et conçue qu’on a perpétuellement envie de tout dénicher et tout fouiller. Au menu, les trésors piégés de retour, les véritables coffres à trouver, les objets dissimulés dans tous les recoins du jeu, les quêtes secondaires à dénicher nous-mêmes d’une grande importance scénaristique. Dark Souls 3 regorge de secrets qu’il sera impossible de tous trouver ou comprendre en un premier run.

Autre point sur lequel nous souhaitons finir, la composante multijoueur du titre. Toujours basée sur le même système que les anciennes productions From Software, on abandonne ici les cloches de Bloodborne pour passer aux marques de Dark Souls 3. On peut ainsi inviter nos amis à parcourir une zone en coop, en précisant qu’il est impossible de finir le jeu en coopération puisqu'à chaque victoire de boss, le joueur aidant retourne dans son monde. Toutefois, Dark Souls 3 est aussi une niche à invasion, où chaque zone, voire même chaque coin de rue parfois, sera régulièrement sujet à l’invasion d’un PNJ ou encore d’un joueur adverse. Les marques sont bien évidemment toujours présentes, souvent de bonne utilité, mais aussi parfois piégeuses pour dire que les joueurs de Dark Souls 3 sont aussi perfides que les développeurs eux-mêmes. Notons néanmoins quelques soucis de serveurs, où, de notre côté, il était parfois impossible de remarquer les marques au sol de nos amis afin de les inviter dans notre partie.

Une dernière qui ne laisse pas indemne

Dark Souls 3 est mythique. Tout simplement mythique. Si vous avez un tant soit peu d’affection avec l’univers des Souls ou encore la méthode de concevoir un jour de la part de From Software, Dark Souls 3 sera l’apothéose d’une série devenue définitivement culte. Les zones sont d’une richesse absolue, soignées d’un coup de crayon de maître, des combats de boss tout simplement mémorables et la fluidité apportée grâce au développement en parallèle de Bloodborne confèrent à Dark Souls 3 le meilleur de chaque opus, mais aussi une identité propre qui cloture la saga d’une manière magistrale. Certes, certains temps de chargement sont rageants, des problèmes de serveurs day-one fréquents (heureusement, on est quand même loin des misères de Bloodborne à son lancement), mais Dark Souls 3 livre une dernière épopée qui ne laisse pas indemne. Si cette génération n’est pas (encore) assez généreuse en jeu culte, Dark Souls 3 s’y glisse avec brio. Fabuleux. 

Réalisation technique

16 / 20

Direction artistique

19 / 20

Level design

18 / 20

Gameplay

18 / 20

Scénario

18 / 20

Bande sonore

18 / 20

Durée de vie

18 / 20
  • Conclusion superbe
  • On garde le meilleur de chaque opus !
  • Techniquement réussi
  • Artistiquement classe
  • Une bande son épique
  • Un monde d'une cohérence et d'une richesse maîtrisées
  • Des temps de chargement parfois longuets...
  • Les serveurs online pas parfaitement fiables

Verdict

19 / 20