Test de Cities XXL

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, par Riku

Après la débâcle du dernier SimCity, il faut bien avouer que les fans de city builder ne savent plus vraiment vers quel saint se tourner. Trois petites années après Cities XL 2012, voilà que Focus sort sa nouvelle version de son city builder phare, à savoir Cities XXL. Promettant un titre toujours plus grand et profond, Focus se voit bien être grâce à celui-ci le nouveau porte-étendard du genre, mais dans les faits, ce Cities XXL est bien loin de répondre aux attentes et fait encore une fois plus office de grosse mise à jour que de nouveau jeu à part entière.

Ctrl + C / Ctrl + V

Sans remettre en question les qualités intrinsèques du titre, qui propose tout de même des terrains de construction énormes et une gamme de possibilités de développement complète, il faut bien avouer que rien, hormis l’interface, ne vient apporter de quelconques nouveautés depuis Cities XL 2012. Et on atteint là le fond du problème, on est certes devant un bon City-builder, mais sans réelle nouveauté depuis l’opus précédent. Tout juste aurons-nous une interface remise au goût du jour, quoique très proche de celle d’un certain Cities XL Platinum sorti en 2013 et faisant office d’add-on aux épisodes 2011 et 2012. Tout, des menus, de l’interface et même de la gestion des villes sent furieusement le réchauffé et ce n’est pas vraiment pardonnable, sachant que les nouveautés ne se résument qu’à l’arrivé de nouvelles zones, cinq au total, de nouveaux bâtiments n’approfondissant presque en rien le gameplay, beaucoup ne se voyant offrir que de nouveaux skins, on en compte tout de même plus de mille nouveaux, et l’arrivée de l’aspect communautaire avec l’apport du Steam Workshop. Autant le dire, tout ceci est trop peu pour justifier un prix moyen de 40 euros lorsque l’on possède déjà le dernier opus de la licence.

Du pareil au même

Autre chose qui fâche, l’optimisation. Encore une fois, c’est un problème connu de la licence, Cities XL est plus ou moins beau, détaillé, mais n’a jamais été un modèle d’optimisation. Avec ce nouvel épisode, le bouleversement n’aura pas lieu et si ce dernier affiche des choses légèrement plus belles, quoiqu’on reste très loin de ce que l’on pouvait voir sur les trailers ou screenshots éditeurs, il reste toujours à l’ouest en ce qui concerne l’optimisation. Il vous faudra en effet posséder une petite machine de guerre si vous comptez faire tourner le jeu avec des paramètres graphiques élevés et c’est un comble lorsque l’on a le rendu en face des yeux. Cela fait tout de même assez vieillot et nombres de jeux du genre, en commençant par un certain SimCity, sont bien plus beaux, plus stables et surtout bien mieux optimisés.

On remarque aussi que de nombreux bugs déjà présents dans les anciens opus sont toujours d’actualités, cela va de bâtiments se marchant les uns sur les autres, flottant dans les airs, à des routes qui disparaissent. Les soucis d'interface sont aussi bien présents et se remarquent par des menus chargeant parfois trop l'écran et rendant peu lisibles les choses, surtout lorsque qu'une information renvoie directement sur un élément de la ville en le mettant en surbrillance. Un souci est aussi présent lors des sauvegardes, il est très facile de se faire avoir et de charger une partie en lieu et place de sauvegarder, faites attention, car cela peu vite devenir rageant, cliquez donc sur le disque et non sur l'image de votre ville dans le menu dédié. Tout cela amène à penser que le travail effectué sur ce Cities XXL est plus à mettre sur le compte du service minimum qu’autre chose, surtout que nombre de problèmes présents ont déjà été soulevés par la communauté dans d’autres épisodes.

Néanmoins, tout n’est pas noir, et le nouveau système de zoom permettant de se promener dans les rues de sa ville de façon très poussée et détaillée est un réel plaisir et permet d’apprécier ses constructions sous un nouvel angle bienvenu et rafraîchissant.

  

Un fond de jeu inchangé

Que l’on soit clair, là encore, en ce qui concerne le fond de jeu, rien n’a changé non plus. Construire une ville dans Cities XXL se résume à faire ce que l’on a déjà fait dans Cities XL, et cela peu importe la version. En gros, il vous faut construire quartiers résidentiels, zones industrielles et commerces pour développer votre ville. Bien entendu, il faut tenir compte des besoins de votre population, des services à leur offrir, ainsi que la qualité de vie globale. En effet, comme dans tout City-builder il vous faut faire venir différents types de populations allant des plus pauvres, faisant office de main d’œuvres simples, aux plus riches, qui apporteront un plus grand savoir-faire. Là encore, on dénote un manque de profondeur criant et déjà évoqué par le passé, le jeu ne fait aucun égare au lieu de résidence des différents types de populations, les riches pouvant cohabiter avec les plus pauvres sans aucun souci, ce qui est plutôt peu réaliste. Cela pose aussi le problème des nuisances sonores et de la pollution que l’on nous annonçait mieux gérés. Il n’en est rien, puisque vos habitants se plaindront, mais ne partiront pas pour autant. A quoi sert alors d’implanter ce genre de chose ? Surtout que pour la pollution, le sens du vent n’est même pas pris en compte et que seuls quelques nouveaux bâtiments dits écologiques viennent approfondir la chose.

Pour autant, Cities XXL se veut toujours aussi complet en ce qui concerne les statistiques offertes aux joueurs, repérer d’où viennent les problèmes est toujours aussi simple, du moment que l’on comprend l’interface, peu ergonomique, et les chiffres qui nous sont donnés, nous ne pouvons que vous conseiller de faire le tutoriel si vous n’êtes pas familier de la série. Le gigantisme des villes et les possibilités de tracé sont aussi de bonnes raisons de satisfaction, même si le problème des embouteillages est toujours présent. Mais là, contrairement au dernier SimCity, de nombreuses possibilités s’offrent à nous pour contrer ce phénomène, cela allant à l’élargissement des routes, à la mise en place de sens unique et à la construction de lignes de bus ou de métro. Il vous faut aussi savoir gérer vos possessions, ainsi le commerce extérieur est important, de même que spécialiser votre ville, même si cette dernière chose est assez décevante, car trop peu poussée, une ville touristique ne se résumant qu’à construire des hôtels partout, avouez qu’on a vu mieux.

Et c’est encore là qu’on atteint le défaut de ce Cities XLL, ce n’est toujours pas assez profond. Il manque de la profondeur dans la gestion de sa ville, le seul réel problème ne restant que les embouteillages. Votre population reste trop figée et pas assez hypocrite, si l’on peut dire, pour vous pousser à faire des concessions. Le système de jeu n’a pas été retouché et on se borne donc à construire une ville comme on le désire, en faisant attention tout de même à respecter certains paramètres (RCI), mais on n’est jamais inquiété par ses prises de positions, hormis si on fait réellement n’importe quoi. Trouver l’équilibre d’une ville est si facile pour un habitué du genre et de la série, qu’on se tourne vite vers les mods de la communauté pour se voir proposer de nouvelles choses. Le jeu s’apparente alors plus à un énorme sand-box qu’autre chose.

Farmer chinois

Finalement, le seul réel élément de satisfaction de ce Cities XXL est sa communauté. L’apport du Steam Workshop permet en effet d’avoir un accès immédiat aux créations de la communauté, qui pour certaines apportent un regain d’intérêt non négligeable. Entre de nouveaux bâtiments, de nouveaux skins ou encore des options pour remanier l’interface de base trop chargée et peu claire, il y a de quoi faire. On a même l’impression parfois que les développeurs passent bien volontiers la main aux moddeurs pour que ces derniers fassent leur travail. On peut alors adresser un grand merci à la communauté qui sera à coup sûr à l’origine ou non du succès de ce Cities XLL.

Conclusion !

City XXL avait tout pour séduire, des villes gigantesques, de nombreux skins pour les bâtiments, un fond de jeu correct qu’on nous promettait d’être encore plus poussé. Mais au final, ce dernier point n’est en rien respecté, et ce nouvel épisode n’est en réalité qu’un nouvel add-on vendu au prix fort ne corrigeant en rien les défauts des précédents opus. Avec trop peu de nouveautés, et ce qui est nouveau n’apportant pas grand-chose, on ne saurait pardonner ce trop-plein de fainéantise, car il n’y a pas d’autres mots, de la part des développeurs. Techniquement tout juste passable, le titre n’est pas non plus graphiquement à l’image de ce qui nous avait été présenté avant sa sortie. Alors oui, Cities XLL reste un bon jeu, mais ceux qui possèdent déjà Cities XL 2012 ou Platinum ne pourront qu’être très déçus de payer 40 euros pour n’avoir au final qu’une simple mise à jour. Pour les autres qui n’auraient jamais touché un épisode de la série, vous pouvez tout de même y aller les yeux fermés si vous êtes vraiment en manque de City-builder…

Réalisation technique

10 / 20

Direction artistique

15 / 20

Level design

18 / 20

Gameplay

13 / 20

Scénario

Non noté

Bande sonore

Non noté

Durée de vie

14 / 20
  • Des villes gigantesques
  • De nombreux choix d'environnements
  • De nombreux skins pour les bâtiments
  • Le Steam Workshop
  • Pas assez de nouveautés
  • L'optimisation toujours à l'ouest
  • Une simple mise à jour
  • Le prix !
  • L'interface peu ergonomique

Verdict

13 / 20