Test de Captain Toad Treasure Tracker

Avatar de Speedy
, par Gregoire Charlier (Speedy)

On le tient, le premier épisode uniquement consacré à Toad et sa petite Toadette, malheureusement kidnappée par un vilain corbeau. Si la récurrence des jeux Nintendo était portée sur Mario qui partait au secours de Peach, Todd enrôle le costume de notre plombier moustachu pour ainsi avoir son propre jeu autour de ses propres mécaniques de gameplay. Alors que Nintendo a décidé de faire de Captain Toad Treasure Tracker un jeu à part entière basé sur les niveaux spéciaux de Super Mario 3D World, est-ce un virage réussi et ses mécaniques, aussi simples soient-elles, réussissent-t’elles à contenter tout le monde ?

Uniquement disponible sur Wii U, le concept du jeu se base autour de la modélisation 3D d’un environnement, où il vous faudra bouger la caméra dans tous les sens pour ainsi voir, et comprendre, les chemins à choisir pour récolter tous les objets et atteindre le point final de notre route. En parlant des objets à récolter, on peut les compter sur les doigts de la main puisque il ne s’agit que de 3 gemmes par monde ainsi que toutes les pièces. Alors, bien évidemment, étant donné qu’il s’agit d’un jeu Nintendo, on peut également souligner tous les objectifs secondaires imposés aux joueurs pour compléter un niveau à 100%. Ici, c’est alternatif, les objectifs secondaires allant de tuer tous les monstres sur la carte à ne pas se faire détecter.

Plutôt original dans sa conception, il faut savoir que Toad ne peut sauter dans Captain Toad Treasure Tracker. De ce fait, un léger sprint est disponible (oui vraiment léger), les seules possibilités pour tuer les ennemis étant de leur tomber dessus si vous êtes perchés en surplomb, ou alors de leur balancer des navets pour les exploser. Une pioche sera également disponible dans le jeu, de manière temporaire, pourétourdir les ennemis, des cerises pour se démultiplier et des flèches accélératrices pour rusher le niveau. N’ayant pas d’armes ou de sorts magiques spécifiques, les ennemis paraissent tout à fait anecdotiques, mis à part, comme cités ci-dessus, dans les objectifs bonus où ils prendront plus d’envergure.

Alors qu’on aurait pu penser Captain Toad comme un jeu où la caméra est le cœur du gameplay à l’image du jeu Fez, le constat est beaucoup plus simple et minimaliste qu’il laisse imaginer. En effet, à chaque niveau, les reliefs sont déjà prédéfinis, et ce n’est pas parce qu’une surface paraît droite que Toad pourra traverser, à contrario de Fez qui jouait sur les effets d’optiques pour progresser. Ainsi, la caméra ne sert qu’à tourner dans tous les sens le monde en 3D modélisé pour montrer au joueur les différents passages cachés dans le niveau. Et nous avons le regret de vous dire que c’est tout. Car même si certains mécanismes liés à la caméra sont sympathiques, il ne faut pas crier au génie quand un jeu vous demande de tourner la caméra à 360° pour vous montrer un chemin caché.

Au delà donc du gameplay même, le jeu est assez bien construit dans l’ensemble, avec des niveaux différents et une belle diversité des mondes proposés. Ainsi, en progressant dans le jeu, vous allez voir des niveaux plus spéciaux qui se détachent un peu de ce que Captain Toad offre comme expérience, pour vous confronter à d’autres situations un peu plus diverses, notamment la course en chariot ou encore le niveau sur la tête du dragon. Il faut compter environ une bonne dizaine d’heures pour tout débloquer à 100% dans le jeu, avec une rejouabilité plutôt bien amenée, comme dans un bon jeu Nintendo dirons-nous. En revanche, il s’avère aussi que le jeu demande plus de visibilité, qu’on obtient via l’écran du Gamepad et non de l’écran de votre TV, notamment à cause des fonctionnalités tactiles. D’ailleurs, on pourrait se demander si ce genre de jeu ne serait pas mieux adapté sur un support comme la 3DS, qui pourrait profiter de son relief pour accentuer la visibilité des environnements.

    

Techniquement parlant, la Wii U n’a pas à sortir ses tripes pour afficher le jeu, bien que très correct. Bien évidemment, au vu de la quantité d’objets qui sont affichés à l’écran avec un monde en 3D uniquement au centre, le jeu reste bien coloré dans l’ensemble et l’atmosphère du titre donne un coté mignon et charmant qui n’est pas déplaisant à voir. Après, à l’image d’un Donkey Kong ou d’un Smash Bros, on est quand même bien loin de ce que la Wii U peut faire de mieux, mais étant donné que le jeu n’est pas non plus conçu pour vous en mettre plein la tronche, ce qu’il fait, il le fait bien, et c’est bien là le principal pour la console de Nintendo.

Captain Toad Treasure Tracker est un bon jeu, mais très clairement loin d’être indispensable. En effet, un arrière-goût de gros DLC qui aurait très bien pu être vendu moins cher pour Super Mario 3D World nous revient trop de fois en tête pour donner une réelle plus value au jeu. Il n’est en rien un jeu de plateformes de référence, se démarquant par un gameplay basé sur le contrôle de la caméra pour jouer avec la pespective des différents environnements. A côté de ça, Toad a droit à son propre jeu, bien conçu avec un level design intéressant bien que très simpliste, et une bonne humeur pendant les quelques niveaux à arpenter sur la dizaine d’heures de jeu qu’il a à offrir. Au final s’en dégage un titre de bonne qualité, mais qui n’en fait clairement pas un indispensable pour la Wii U. 

Réalisation technique

13 / 20

Direction artistique

12 / 20

Level design

14 / 20

Gameplay

13 / 20

Scénario

11 / 20

Bande sonore

14 / 20

Durée de vie

14 / 20
  • Level Design intéressant
  • Univers mignon
  • Fonctionnalités tactiles
  • Premier jeu pour Toad
  • Niveaux spéciaux
  • Vraiment simpliste
  • Un GamePad encore inexploité
  • Aurait pu être un gros DLC
  • Répétitif à la longue

Verdict

13 / 20